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I.

Ô vous, mes vieux amis, si jeunes autrefois,
Qui comme moi des jours avez porté le poids,
Qui de plus d'un regret frappez la tombe sourde,
Et qui marchez courbés, car la sagesse est lourde ;
Mes amis ! qui de vous, qui de nous n'a souvent,
Quand le deuil à l'œil sec, au visage rêvant,
Cet ami sérieux qui blesse et qu'on révère,
Avait sur notre front posé sa main sévère,
Qui de nous n'a cherché le calme dans un chant !
Qui n'a, comme une sœur qui guérit en touchant,
Laissé la mélodie entrer dans sa pensée !
Et, sans heurter des morts la mémoire bercée,
N'a retrouvé le rire et les pleurs à la fois
Parmi les instruments, les flûtes et les voix !

Qui de nous, quand sur lui quelque douleur s'écoule,
Ne s'est glissé, vibrant au souffle de la foule,
Dans le théâtre empli de confuses rumeurs !
Comme un soupir parfois se perd dans des clameurs,
Qui n'a jeté son âme, à ces âmes mêlée,
Dans l'orchestre où frissonne une musique ailée,
Où la marche guerrière expire en chant d'amour,
Où la basse en pleurant apaise le tambour !

II.

Écoutez ! écoutez ! du maître qui palpite,
Sur tous les violons l'archet se précipite.
L'orchestre tressaillant rit dans son antre noir.
Tout parle. C'est ainsi qu'on entend sans les voir,
Le soir, quand la campagne élève un sourd murmure,
Rire les vendangeurs dans une vigne mûre.
Comme sur la colonne un frêle chapiteau,
La flûte épanouie a monté sur l'alto.
Les gammes, chastes sœurs dans la vapeur cachées,
Vident et remplissent leurs amphores penchées,
Se tiennent par la main et chantent tour à tour.
Tandis qu'un vent léger fait flotter alentour,
Comme un voile folâtre autour d'un divin groupe,
Ces dentelles du son que le fifre découpe.
Ciel ! voilà le clairon qui sonne. À cette voix,
Tout s'éveille en sursaut, tout bondit à la fois.

La caisse aux mille échos, battant ses flancs énormes,
Fait hurler le troupeau des instruments difformes,
Et l'air s'emplit d'accords furieux et sifflants
Que les serpents de cuivre ont tordus dans leurs flancs.
Vaste tumulte où passe un hautbois qui soupire !
Soudain du haut en bas le rideau se déchire ;
Plus sombre et plus vivante à l'œil qu'une forêt,
Toute la symphonie en un hymne apparaît.
Puis, comme en un chaos qui reprendrait un monde,
Tout se perd dans les plis d'une brume profonde.
Chaque forme du chant passe en disant : Assez !
Les sons étincelants s'éteignent dispersés.
Une nuit qui répand ses vapeurs agrandies
Efface le contour des vagues mélodies,
Telles que des esquifs dont l'eau couvre les mâts ;
Et la strette, jetant sur leur confus amas
Ses tremblantes lueurs largement étalées,
Retombe dans cette ombre en grappes étoilées !

Ô concert qui s'envole en flamme à tous les vents !
Gouffre où le crescendo gonfle ses flots mouvants !
Comme l'âme s'émeut ! comme les cœurs écoutent !
Et comme cet archet d'où les notes dégouttent,
Tantôt dans le lumière et tantôt dans la nuit,
Remue avec fierté cet orage de bruit !

III.

Puissant Palestrina, vieux maître, vieux génie,
Je vous salue ici, père de l'harmonie,
Car, ainsi qu'un grand fleuve où boivent les humains,
Toute cette musique a coulé dans vos mains !
Car Gluck et Beethoven, rameaux sous qui l'on rêve,
Sont nés de votre souche et faits de votre sève !
Car Mozart, votre fils, a pris sur vos autels
Cette nouvelle lyre inconnue aux mortels,
Plus tremblante que l'herbe au souffle des aurores,
Née au seizième siècle entre vos doigts sonores !
Car, maître, c'est à vous que tous nos soupirs vont,
Sitôt qu'une voix chante et qu'une âme répond !

Oh ! ce maître, pareil au créateur qui fonde,
Comment dit-il jaillir de sa tête profonde
Cet univers de sons, doux et sombre à la fois,
Écho du Dieu caché dont le monde est la voix ?
Où ce jeune homme, enfant de la blonde Italie,
Prit-il cette âme immense et jusqu'aux bords remplie ?
Quel souffle, quel travail, quelle intuition,
Fit de lui ce géant, dieu de l'émotion,
Vers qui se tourne l'œil qui pleure et qui s'essuie,
Sur qui tout un côté du cœur humain s'appuie ?
D'où lui vient cette voix qu'on écoute à genoux ?
Et qui donc verse en lui ce qu'il reverse en nous ?

IV.

Ô mystère profond des enfances sublimes !
Qui fait naître la fleur au penchant des abîmes,
Et le poète au bord des sombres passions ?
Quel dieu lui trouble l'œil d'étranges visions ?
Quel dieu lui montre l'astre au milieu des ténèbres,
Et, comme sous un crêpe aux plis noirs et funèbres
On voit d'une beauté le sourire enivrant,
L'idéal à travers le réel transparent ?
Qui donc prend par la main un enfant dès l'aurore
Pour lui dire : - " En ton âme il n'est pas jour encore.
Enfant de l'homme ! avant que de son feu vainqueur
Le midi de la vie ait desséché ton cœur,
Viens, je vais t'entrouvrir des profondeurs sans nombre !
Viens, je vais de clarté remplir tes yeux pleins d'ombre !
Viens, écoute avec moi ce qu'on explique ailleurs,
Le bégaiement confus des sphères et des fleurs ;
Car, enfant, astre au ciel ou rose dans la haie,
Toute chose innocente ainsi que toi bégaie !
Tu seras le poète, un homme qui voit Dieu !
Ne crains pas la science, âpre sentier de feu,
Route austère, il est vrai, mais des grands cœurs choisies,
Que la religion et que la poésie
Bordent des deux côtés de leur buisson fleuri.
Quand tu peux en chemin, ô bel enfant chéri,
Cueillir l'épine blanche et les clochettes bleues,
Ton petit pas se joue avec les grandes lieues.
Ne crains donc pas l'ennui ni la fatigue. - Viens !
Écoute la nature aux vagues entretiens.
Entends sous chaque objet sourdre la parabole.
Sous l'être universel vois l'éternel symbole,
Et l'homme et le destin, et l'arbre et la forêt,
Les noirs tombeaux, sillons où germe le regret ;
Et, comme à nos douleurs des branches attachées,
Les consolations sur notre front penchées,
Et, pareil à l'esprit du juste radieux,
Le soleil, cette gloire épanouie aux cieux !

V.

Dieu ! que Palestrina, dans l'homme et dans les choses,
Dut entendre de voix joyeuse et moroses !
Comme on sent qu'à cet âge où notre cœur sourit,
Où lui déjà pensait, il a dans son esprit
Emporté, comme un fleuve à l'onde fugitive,
Tout ce que lui jetait la nuée ou la rive !
Comme il s'est promené, tout enfant, tout pensif,
Dans les champs, et, dès l'aube, au fond du bois massif,
Et près du précipice, épouvante des mères !
Tour à tour noyé d'ombre, ébloui de chimères,
Comme il ouvrait son âme alors que le printemps
Trempe la berge en fleur dans l'eau des clairs étangs,
Que le lierre remonte aux branches favorites,
Que l'herbe aux boutons d'or mêle les marguerites !

A cette heure indécise où le jour va mourir,
Où tout s'endort, le cœur oubliant de souffrir,
Les oiseaux de chanter et les troupeaux de paître,
Que de fois sous ses yeux un chariot champêtre,
Groupe vivant de bruit, de chevaux et de voix,
A gravi sur le flanc du coteau dans les bois
Quelque route creusée entre les ocres jaunes,
Tandis que, près d'une eau qui fuyait sous les aulnes,
Il écoutait gémir dans les brumes du soir
Une cloche enrouée au fond d'un vallon noir !

Que de fois, épiant la rumeur des chaumières,
Le brin d'herbe moqueur qui siffle entre deux pierres,
Le cri plaintif du soc gémissant et traîné,
Le nid qui jase au fond du cloître ruiné
D'où l'ombre se répand sur les tombes des moines,
Le champ doré par l'aube où causent les avoines
Qui pour nous voir passer, ainsi qu'un peuple heureux,
Se penchent en tumulte au bord du chemin creux,
L'abeille qui gaiement chante et parle à la rose,
Parmi tous ces objets dont l'être se compose,
Que de fois il rêva, scrutateur ténébreux,
Cherchant à s'expliquer ce qu'ils disaient entre eux !

Et chaque soir, après ses longues promenades,
Laissant sous les balcons rire les sérénades,
Quand il s'en revenait content, grave et muet,
Quelque chose de plus dans son cœur remuait.
Mouche, il avait son miel ; arbuste, sa rosée.
Il en vint par degrés à ce qu'en sa pensée
Tout vécut. - Saint travail que les poètes font ! -
Dans sa tête, pareille à l'univers profond,
L'air courait, les oiseaux chantaient, la flamme et l'onde
Se courbaient, la moisson dorait la terre blonde,
Et les toits et les monts et l'ombre qui descend
Se mêlaient, et le soir venait, sombre et chassant
La brute vers son antre et l'homme vers son gîte,
Et les hautes forêts, qu'un vent du ciel agite,
Joyeuses de renaître au départ des hivers,
Secouaient follement leurs grands panaches verts !

C'est ainsi qu'esprit, forme, ombre, lumière et flamme,
L'urne du monde entier s'épancha dans son âme !

VI.

Ni peintre, ni sculpteur ! Il fut musicien.
Il vint, nouvel Orphée, après l'Orphée ancien ;
Et, comme l'océan n'apporte que sa vague,
Il n'apporta que l'art du mystère et du vague !
La lyre qui tout bas pleure en chantant bien haut !
Qui verse à tous un son où chacun trouve un mot !
Le luth où se traduit, plus ineffable encore,
Le rêve inexprimé qui s'efface à l'aurore !
Car il ne voyait rien par l'angle étincelant,
Car son esprit, du monde immense et fourmillant
Qui pour ses yeux nageait dans l'ombre indéfinie,
Éteignait la couleur et tirait l'harmonie !
Ainsi toujours son hymne, en descendant des cieux,
Pénètre dans l'esprit par le côté pieux,
Comme un rayon des nuits par un vitrail d'église !
En écoutant ses chants que l'âme idéalise,
Il semble, à ces accords qui, jusqu'au cœur touchant,
Font sourire le juste et songer le méchant,
Qu'on respire un parfum d'encensoirs et de cierges,
Et l'on croit voir passer un de ces anges-vierges
Comme en rêvait Giotto, comme Dante en voyait,
Êtres sereins posés sur ce monde inquiet,
À la prunelle bleue, à la robe d'opale,
Qui, tandis qu'au milieu d'un azur déjà pâle
Le point d'or d'une étoile éclate à l'orient,
Dans un beau champ de trèfle errent en souriant !

VII.

Heureux ceux qui vivaient dans ce siècle sublime
Où, du génie humain dorant encor la cime,
Le vieux soleil gothique à l'horizon mourait !
Où déjà, dans la nuit emportant son secret,
La cathédrale morte en un sol infidèle
Ne faisait plus jaillir d'églises autour d'elle !
Être immense obstruée encore à tous degrés,
Ainsi qu'une Babel aux abords encombrés,
De donjons, de beffrois, de flèches élancées,
D'édifices construits pour toutes les pensées ;
De génie et de pierre énorme entassement ;
Vaste amas d'où le jour s'en allait lentement !
Siècle mystérieux où la science sombre
De l'antique Dédale agonisait dans l'ombre,
Tandis qu'à l'autre bout de l'horizon confus,
Entre Tasse et Luther, ces deux chênes touffus,
Sereine, et blanchissant de sa lumière pure
Ton dôme merveilleux, ô sainte Architecture,
Dans ce ciel, qu'Albert Düre admirait à l'écart,
La Musique montait, cette lune de l'art !

Le 29 mai 1837.
“Nullus enim locus sine genio est.”

  Servius.

“La musique,” says Marmontel, in those “Contes
Moraux” which in all our translations we have insisted upon
calling “Moral Tales,” as if in mockery of their
spirit—”la musique est le seul des talens qui
jouisse de lui-meme: tous les autres veulent des
temoins.” He here confounds the pleasure derivable from
sweet sounds with the capacity for creating them. No more
than any other talent, is that for music susceptible
of complete enjoyment where there is no second party to
appreciate its exercise; and it is only in common with other
talents that it produces effects which may be fully
enjoyed in solitude. The idea which the raconteur has
either failed to entertain clearly, or has sacrificed in its
expression to his national love of point, is
doubtless the very tenable one that the higher order of
music is the most thoroughly estimated when we are
exclusively alone. The proposition in this form will be
admitted at once by those who love the lyre for its own sake
and for its spiritual uses. But there is one pleasure still
within the reach of fallen mortality, and perhaps only one,
which owes even more than does music to the accessory
sentiment of seclusion. I mean the happiness experienced in
the contemplation of natural scenery. In truth, the man who
would behold aright the glory of God upon earth must in
solitude behold that glory. To me at least the presence, not
of human life only, but of life, in any other form than that
of the green things which grow upon the soil and are
voiceless, is a stain upon the landscape, is at war with the
genius of the scene. I love, indeed, to regard the dark
valleys, and the gray rocks, and the waters that silently
smile, and the forests that sigh in uneasy slumbers, and the
proud watchful mountains that look down upon all,—I
love to regard these as themselves but the colossal members
of one vast animate and sentient whole—a whole whose
form (that of the sphere) is the most perfect and most
inclusive of all; whose path is among associate planets;
whose meek handmaiden is the moon; whose mediate sovereign
is the sun; whose life is eternity; whose thought is that of
a god; whose enjoyment is knowledge; whose destinies are
lost in immensity; whose cognizance of ourselves is akin
with our own cognizance of the animalculae which
infest the brain, a being which we in consequence regard as
purely inanimate and material, much in the same manner as
these animalculae must thus regard us.

Our telescopes and our mathematical investigations assure us
on every hand, notwithstanding the cant of the more ignorant
of the priesthood, that space, and therefore that bulk, is
an important consideration in the eyes of the Almighty. The
cycles in which the stars move are those best adapted for
the evolution, without collision, of the greatest possible
number of bodies. The forms of those bodies are accurately
such as within a given surface to include the greatest
possible amount of matter; while the surfaces themselves are
so disposed as to accommodate a denser population than could
be accommodated on the same surfaces otherwise arranged. Nor
is it any argument against bulk being an object with God
that space itself is infinite; for there may be an infinity
of matter to fill it; and since we see clearly that the
endowment of matter with vitality is a principle—
indeed, as far as our judgments extend, the leading
principle in the operations of Deity, it is scarcely logical
to imagine it confined to the regions of the minute, where
we daily trace it, and not extending to those of the august.
As we find cycle within cycle without end, yet all revolving
around one far-distant centre which is the Godhead, may we
not analogically suppose, in the same manner, life within
life, the less within the greater, and all within the Spirit
Divine? In short, we are madly erring through self-esteem in
believing man, in either his temporal or future destinies,
to be of more moment in the universe than that vast “clod of
the valley” which he tills and contemns, and to which he
denies a soul, for no more profound reason than that he does
not behold it in operation.

These fancies, and such as these, have always given to my
meditations among the mountains and the forests, by the
rivers and the ocean, a tinge of what the every-day world
would not fail to term the fantastic. My wanderings amid
such scenes have been many and far-searching, and often
solitary; and the interest with which I have strayed through
many a dim deep valley, or gazed into the reflected heaven
of many a bright lake, has been an interest greatly deepened
by the thought that I have strayed and gazed alone.
What flippant Frenchman was it who said, in allusion to the
well known work of Zimmermann, that “la solitude est une
belle chose; mais il faut quelqu’un pour vous dire que la
solitude est une belle chose”? The epigram cannot be
gainsaid; but the necessity is a thing that does not exist.

It was during one of my lonely journeyings, amid a far
distant region of mountain locked within mountain, and sad
rivers and melancholy tarns writhing or sleeping within all,
that I chanced upon a certain rivulet and island. I came
upon them suddenly in the leafy June, and threw myself upon
the turf beneath the branches of an unknown odorous shrub,
that I might doze as I contemplated the scene. I felt that
thus only should I look upon it, such was the character of
phantasm which it wore.

On all sides, save to the west where the sun was about
sinking, arose the verdant walls of the forest. The little
river which turned sharply in its course, and was thus
immediately lost to sight, seemed to have no exit from its
prison, but to be absorbed by the deep green foliage of the
trees to the east; while in the opposite quarter (so it
appeared to me as I lay at length and glanced upward) there
poured down noiselessly and continuously into the valley a
rich golden and crimson waterfall from the sunset fountains
of the sky.

About midway in the short vista which my dreamy vision took
in, one small circular island, profusely verdured, reposed
upon the ***** of the stream.

So blended bank and shadow there, That each seemed pendulous
in air—

so mirror-like was the glassy water, that it was scarcely
possible to say at what point upon the ***** of the emerald
turf its crystal dominion began. My position enabled me to
include in a single view both the eastern and western
extremities of the islet, and I observed a singularly-marked
difference in their aspects. The latter was all one radiant
harem of garden beauties. It glowed and blushed beneath the
eye of the slant sunlight, and fairly laughed with flowers.
The grass was short, springy, sweet-scented, and Asphodel-
interspersed. The trees were lithe, mirthful, *****, bright,
slender, and graceful, of eastern figure and foliage, with
bark smooth, glossy, and parti-colored. There seemed a deep
sense of life and joy about all, and although no airs blew
from out the heavens, yet everything had motion through the
gentle sweepings to and fro of innumerable butterflies, that
might have been mistaken for tulips with wings.

The other or eastern end of the isle was whelmed in the
blackest shade. A sombre, yet beautiful and peaceful gloom,
here pervaded all things. The trees were dark in color and
mournful in form and attitude— wreathing themselves
into sad, solemn, and spectral shapes, that conveyed ideas
of mortal sorrow and untimely death. The grass wore the deep
tint of the cypress, and the heads of its blades hung
droopingly, and hither and thither among it were many small
unsightly hillocks, low and narrow, and not very long, that
had the aspect of graves, but were not, although over and
all about them the rue and the rosemary clambered. The
shades of the trees fell heavily upon the water, and seemed
to bury itself therein, impregnating the depths of the
element with darkness. I fancied that each shadow, as the
sun descended lower and lower, separated itself sullenly
from the trunk that gave it birth, and thus became absorbed
by the stream, while other shadows issued momently from the
trees, taking the place of their predecessors thus entombed.

This idea having once seized upon my fancy greatly excited
it, and I lost myself forthwith in reverie. “If ever island
were enchanted,” said I to myself, “this is it. This is the
haunt of the few gentle Fays who remain from the wreck of
the race. Are these green tombs theirs?—or do they
yield up their sweet lives as mankind yield up their own? In
dying, do they not rather waste away mournfully, rendering
unto God little by little their existence, as these trees
render up shadow after shadow, exhausting their substance
unto dissolution? What the wasting tree is to the water that
imbibes its shade, growing thus blacker by what it preys
upon, may not the life of the Fay be to the death which
engulfs it?”

As I thus mused, with half-shut eyes, while the sun sank
rapidly to rest, and eddying currents careered round and
round the island, bearing upon their ***** large dazzling
white flakes of the bark of the sycamore, flakes which, in
their multiform positions upon the water, a quick
imagination might have converted into anything it pleased;
while I thus mused, it appeared to me that the form of one
of those very Fays about whom I had been pondering, made its
way slowly into the darkness from out the light at the
western end of the island. She stood ***** in a singularly
fragile canoe, and urged it with the mere phantom of an oar.
While within the influence of the lingering sunbeams, her
attitude seemed indicative of joy, but sorrow deformed it as
she passed within the shade. Slowly she glided along, and at
length rounded the islet and re-entered the region of light.
“The revolution which has just been made by the Fay,”
continued I musingly, “is the cycle of the brief year of her
life. She has floated through her winter and through her
summer. She is a year nearer unto death: for I did not fail
to see that as she came into the shade, her shadow fell from
her, and was swallowed up in the dark water, making its
blackness more black.”

And again the boat appeared and the Fay, but about the
attitude of the latter there was more of care and
uncertainty and less of elastic joy. She floated again from
out the light and into the gloom (which deepened momently),
and again her shadow fell from her into the ebony water, and
became absorbed into its blackness. And again and again she
made the circuit of the island (while the sun rushed down to
his slumbers), and at each issuing into the light there was
more sorrow about her person, while it grew feebler and far
fainter and more indistinct, and at each passage into the
gloom there fell from her a darker shade, which became
whelmed in a shadow more black. But at length, when the sun
had utterly departed, the Fay, now the mere ghost of her
former self, went disconsolately with her boat into the
region of the ebony flood, and that she issued thence at all
I cannot say, for darkness fell over all things, and I
beheld her magical figure no more.
Nat Lipstadt Jul 2016
<>

for the early morning teach

<>

she's young, beautiful and thinks her life is cursed,
in the past, subject of some of my poems, her health to nurse,
yet, as is normative, you fall into & out of a well of touch,
until you accidentally once again path cross,
she provides a precision mathematical status update

"i'm fairly certain things are like at least 38% worse."

it is 1:38AM for you,
the not unnoticed ironic minute and hour
when the night ether has prematurely worn off,
rising time close but not nearly close enough,
a dark dose of a sleeping nurse's aide seems inappropriate,
and TV reruns seem like an insult to your brain

instead you turn on some belle string musique,
a Grande Messe des Morts,
a chorus,
singing a high mass for the dead,
while opening all your various email luggage and baggage,
smiling as you read a poetess's message of
laughter behind tears

"i'm fairly certain things are like at least 38% worse."

and Mississippi ******,
your uncontrollable mixed drink of her emotional
Grenada grenade cocktail,
flavored with musique, paintings, and words and a nearby beloved's
gentling sleep sounds,
has you writing your own protest poem,
your very own,
oy vey, grande messe,
about lives that were supposed to be
pictures of perfect artistry
and for but a word or two,
instead, a painting of a life that got hung upside down,
and indeed,
leaving a grand mess and no one to help clean up


alternatively weeping, laughing as you are thinking,
smiling recall
Laurel and Hardy's summary definition
of living a life's of ill begotten, misventured adventures:

"Well, here's another nice mess you've gotten me into !"

but 38% worse?

not an even-steven rounded up 40%,

should I write you only 38% of a poem, teach?
or more accurately, more mathematically,
138% of what was writ before?

and you recall your older, prior words
about the love hate affair between
you poet,
and the beauty of written brevity
(her style)

and you give her this then,
this rambling, scrambled, attention paid notification,
word attentiveness, a summary of your readings
of her cheddar sharp and honey mustard sweet retorts of
pained poetry,

it is insufficiently but perfectly sufficient,
a summarizing phrase that opens
and yet
briefly encapsulates all that
you are feeling for her

"thinking of you"

or the 38% larger version thereof -


*"Well, here's another 38% more
nice poetic mess
you've gotten me into!"
2:44 AM,
of course
Marie-Lyne Mar 2018
Ce que j'ai ressenti quand j'ai écouté ses chansons

True sorry
Sa musique t'envahit
Te coupe le souffle
Rien que des sentiments graves, étouffantes
Il te prend par la main
Et t'étrangle soudainement
Il te caresse dans ta gifle
Il est avec toi
et t'abandonne quand tu le désires le plus
Il est là
Sur des vibrations sonores hors norme
Ce qu'il fait t'exaspère
te rend malade
Il ment sans même rougir
L'improbable c'est lui
L'horizon , les jardins vivent dans
ses imaginations
mais il aime me montrer ses démons

Nomade Slang
Je me balade dans tes pensées
Je veille sur tes routines plates
Ton âme danse dans cet espace
Je te voix heureux mais effrayé de
ce monde et ne montrant que ta tristesse

Essentielles
La mer, le vent chaud
les gens qui passent
Tout est familier
Tu revoit ta jeunesse
A l'aise dans un coin
Ce que tu es ne te ressemble plus
She wears t-shirts of the Beatles

And she loves the Rolling Stones

She wakes up to David Bowie

And she dreams of the Ramones

She goes out to dance clubs nightly

Till her ear drums both get blown

But, she has a deep dark secret

That her friends will never know



At night when she is by herself

When the room is nice and dark

She slips beneath the covers

With Johann Sebastian Bach

She's a closet classic ******

And her name is Amber Clark

She just loves orchestral music

The rock and roll is just a lark

Her friends think something classical

Is something for your folks

They cannot play an instrument

They cannot read the notes

They think that  chamber music is

What people play on boats

But she has a deep dark secret

She loves the stuff that Chopin wrote

At night when she is by herself

And her friends have gotten ******

She slips beneath the covers

And she listens to some Liszt

She listens to it many times

In case there's things she's missed

She's a closet classic ******

She has "Baroque" upon her wrist

She listens to the music

That her friends like to be cool

If she told them what she listens to

They'd laugh her out of school

So, when they go out  clubbing

She will join them as a rule

But...ah that deep dark secret

This girl is no ones fool

She listens to Beethoven

And she knows each piece by heart

She knows where one bar ends

And another one will start

She can play most every instrument

And she knows most every part

She's a classic closet ******

But she still knows Boyce and Hart

She has cds in her library

And most sit there untouched

When her friends are gone they don't get played

She doesn't like them much

She would rather hear a symphony

By a composter who was Dutch

But there's that deep dark secret

And she won't use it a crutch

At night when she is warm in bed

She listens to Mozart

She needs a little Nacht Musique

To open up her heart

It's a piece that sets her mind a blaze

It hits her like a dart

She's a closet classic ******

And she keeps her worlds apart

By day she sings Bruce Springsteen

At night she listens to

Composers that her friends don't know

They're so old they're new

So she keeps her world a secret

For she knows what they would do

If they found she didn't know

Where were you in sixty two

But at night she is a ******

And she listens to Mozart

She needs that piece of music

To shoot an arrow through her heart

Eine Kleine Nachmusic

She conducts every part

She's our Closet Classic ******

shhh.....the song's about to start...
Victor Hugo  Jun 2017
Melancholia
Écoutez. Une femme au profil décharné,
Maigre, blême, portant un enfant étonné,
Est là qui se lamente au milieu de la rue.
La foule, pour l'entendre, autour d'elle se rue.
Elle accuse quelqu'un, une autre femme, ou bien
Son mari. Ses enfants ont faim. Elle n'a rien ;
Pas d'argent ; pas de pain ; à peine un lit de paille.
L'homme est au cabaret pendant qu'elle travaille.
Elle pleure, et s'en va. Quand ce spectre a passé,
Ô penseurs, au milieu de ce groupe amassé,
Qui vient de voir le fond d'un cœur qui se déchire,
Qu'entendez-vous toujours ? Un long éclat de rire.

Cette fille au doux front a cru peut-être, un jour,
Avoir droit au bonheur, à la joie, à l'amour.
Mais elle est seule, elle est sans parents, pauvre fille !
Seule ! - n'importe ! elle a du courage, une aiguille,
Elle travaille, et peut gagner dans son réduit,
En travaillant le jour, en travaillant la nuit,
Un peu de pain, un gîte, une jupe de toile.
Le soir, elle regarde en rêvant quelque étoile,
Et chante au bord du toit tant que dure l'été.
Mais l'hiver vient. Il fait bien froid, en vérité,
Dans ce logis mal clos tout en haut de la rampe ;
Les jours sont courts, il faut allumer une lampe ;
L'huile est chère, le bois est cher, le pain est cher.
Ô jeunesse ! printemps ! aube ! en proie à l'hiver !
La faim passe bientôt sa griffe sous la porte,
Décroche un vieux manteau, saisit la montre, emporte
Les meubles, prend enfin quelque humble bague d'or ;
Tout est vendu ! L'enfant travaille et lutte encor ;
Elle est honnête ; mais elle a, quand elle veille,
La misère, démon, qui lui parle à l'oreille.
L'ouvrage manque, hélas ! cela se voit souvent.
Que devenir ! Un jour, ô jour sombre ! elle vend
La pauvre croix d'honneur de son vieux père, et pleure ;
Elle tousse, elle a froid. Il faut donc qu'elle meure !
A dix-sept ans ! grand Dieu ! mais que faire ?... - Voilà
Ce qui fait qu'un matin la douce fille alla
Droit au gouffre, et qu'enfin, à présent, ce qui monte
À son front, ce n'est plus la pudeur, c'est la honte.
Hélas, et maintenant, deuil et pleurs éternels !
C'est fini. Les enfants, ces innocents cruels,
La suivent dans la rue avec des cris de joie.
Malheureuse ! elle traîne une robe de soie,
Elle chante, elle rit... ah ! pauvre âme aux abois !
Et le peuple sévère, avec sa grande voix,
Souffle qui courbe un homme et qui brise une femme,
Lui dit quand elle vient : « C'est toi ? Va-t-en, infâme ! »

Un homme s'est fait riche en vendant à faux poids ;
La loi le fait juré. L'hiver, dans les temps froids ;
Un pauvre a pris un pain pour nourrir sa famille.
Regardez cette salle où le peuple fourmille ;
Ce riche y vient juger ce pauvre. Écoutez bien.
C'est juste, puisque l'un a tout et l'autre rien.
Ce juge, - ce marchand, - fâché de perdre une heure,
Jette un regard distrait sur cet homme qui pleure,
L'envoie au bagne, et part pour sa maison des champs.
Tous s'en vont en disant : « C'est bien ! » bons et méchants ;
Et rien ne reste là qu'un Christ pensif et pâle,
Levant les bras au ciel dans le fond de la salle.

Un homme de génie apparaît. Il est doux,
Il est fort, il est grand ; il est utile à tous ;
Comme l'aube au-dessus de l'océan qui roule,
Il dore d'un rayon tous les fronts de la foule ;
Il luit ; le jour qu'il jette est un jour éclatant ;
Il apporte une idée au siècle qui l'attend ;
Il fait son œuvre ; il veut des choses nécessaires,
Agrandir les esprits, amoindrir les misères ;
Heureux, dans ses travaux dont les cieux sont témoins,
Si l'on pense un peu plus, si l'on souffre un peu moins !
Il vient. - Certe, on le va couronner ! - On le hue !
Scribes, savants, rhéteurs, les salons, la cohue,
Ceux qui n'ignorent rien, ceux qui doutent de tout,
Ceux qui flattent le roi, ceux qui flattent l'égout,
Tous hurlent à la fois et font un bruit sinistre.
Si c'est un orateur ou si c'est un ministre,
On le siffle. Si c'est un poète, il entend
Ce chœur : « Absurde ! faux ! monstrueux ! révoltant ! »
Lui, cependant, tandis qu'on bave sur sa palme,
Debout, les bras croisés, le front levé, l'œil calme,
Il contemple, serein, l'idéal et le beau ;
Il rêve ; et, par moments, il secoue un flambeau
Qui, sous ses pieds, dans l'ombre, éblouissant la haine,
Éclaire tout à coup le fond de l'âme humaine ;
Ou, ministre, il prodigue et ses nuits et ses jours ;
Orateur, il entasse efforts, travaux, discours ;
Il marche, il lutte ! Hélas ! l'injure ardente et triste,
À chaque pas qu'il fait, se transforme et persiste.
Nul abri. Ce serait un ennemi public,
Un monstre fabuleux, dragon ou basilic,
Qu'il serait moins traqué de toutes les manières,
Moins entouré de gens armés de grosses pierres,
Moins haï ! -- Pour eux tous et pour ceux qui viendront,
Il va semant la gloire, il recueille l'affront.
Le progrès est son but, le bien est sa boussole ;
Pilote, sur l'avant du navire il s'isole ;
Tout marin, pour dompter les vents et les courants,
Met tour à tour le cap sur des points différents,
Et, pour mieux arriver, dévie en apparence ;
Il fait de même ; aussi blâme et cris ; l'ignorance
Sait tout, dénonce tout ; il allait vers le nord,
Il avait tort ; il va vers le sud, il a tort ;
Si le temps devient noir, que de rage et de joie !
Cependant, sous le faix sa tête à la fin ploie,
L'âge vient, il couvait un mal profond et lent,
Il meurt. L'envie alors, ce démon vigilant,
Accourt, le reconnaît, lui ferme la paupière,
Prend soin de la clouer de ses mains dans la bière,
Se penche, écoute, épie en cette sombre nuit
S'il est vraiment bien mort, s'il ne fait pas de bruit,
S'il ne peut plus savoir de quel nom on le nomme,
Et, s'essuyant les yeux, dit : « C'était un grand homme ! »

Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs, que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?
Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ;
Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d'une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer.
Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue.
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.
Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !
Ils semblent dire à Dieu : « Petits comme nous sommes,
« Notre père, voyez ce que nous font les hommes ! »
Ô servitude infâme imposée à l'enfant !
Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant
Défait ce qu'a fait Dieu ; qui tue, œuvre insensée,
La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée,
Et qui ferait - c'est là son fruit le plus certain -
D'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin !
Travail mauvais qui prend l'âge tendre en sa serre,
Qui produit la richesse en créant la misère,
Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil !
Progrès dont on demande : « Où va-t-il ? Que veut-il ? »
Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme,
Une âme à la machine et la retire à l'homme !
Que ce travail, haï des mères, soit maudit !
Maudit comme le vice où l'on s'abâtardit,
Maudit comme l'opprobre et comme le blasphème !
Ô Dieu ! qu'il soit maudit au nom du travail même,
Au nom du vrai travail, saint, fécond, généreux,
Qui fait le peuple libre et qui rend l'homme heureux !

Le pesant chariot porte une énorme pierre ;
Le limonier, suant du mors à la croupière,
Tire, et le roulier fouette, et le pavé glissant
Monte, et le cheval triste à le poitrail en sang.
Il tire, traîne, geint, tire encore et s'arrête ;
Le fouet noir tourbillonne au-dessus de sa tête ;
C'est lundi ; l'homme hier buvait aux Porcherons
Un vin plein de fureur, de cris et de jurons ;
Oh ! quelle est donc la loi formidable qui livre
L'être à l'être, et la bête effarée à l'homme ivre !
L'animal éperdu ne peut plus faire un pas ;
Il sent l'ombre sur lui peser ; il ne sait pas,
Sous le bloc qui l'écrase et le fouet qui l'assomme,
Ce que lui veut la pierre et ce que lui veut l'homme.
Et le roulier n'est plus qu'un orage de coups
Tombant sur ce forçat qui traîne des licous,
Qui souffre et ne connaît ni repos ni dimanche.
Si la corde se casse, il frappe avec le pié ;
Et le cheval, tremblant, hagard, estropié,
Baisse son cou lugubre et sa tête égarée ;
On entend, sous les coups de la botte ferrée,
Sonner le ventre nu du pauvre être muet !
Il râle ; tout à l'heure encore il remuait ;
Mais il ne bouge plus, et sa force est finie ;
Et les coups furieux pleuvent ; son agonie
Tente un dernier effort ; son pied fait un écart,
Il tombe, et le voilà brisé sous le brancard ;
Et, dans l'ombre, pendant que son bourreau redouble,
Il regarde quelqu'un de sa prunelle trouble ;
Et l'on voit lentement s'éteindre, humble et terni,
Son œil plein des stupeurs sombres de l'infini,
Où luit vaguement l'âme effrayante des choses.
Hélas !

Cet avocat plaide toutes les causes ;
Il rit des généreux qui désirent savoir
Si blanc n'a pas raison, avant de dire noir ;
Calme, en sa conscience il met ce qu'il rencontre,
Ou le sac d'argent Pour, ou le sac d'argent Contre ;
Le sac pèse pour lui ce que la cause vaut.
Embusqué, plume au poing, dans un journal dévot,
Comme un bandit tuerait, cet écrivain diffame.
La foule hait cet homme et proscrit cette femme ;
Ils sont maudits. Quel est leur crime ? Ils ont aimé.
L'opinion rampante accable l'opprimé,
Et, chatte aux pieds des forts, pour le faible est tigresse.
De l'inventeur mourant le parasite engraisse.
Le monde parle, assure, affirme, jure, ment,
Triche, et rit d'escroquer la dupe Dévouement.
Le puissant resplendit et du destin se joue ;
Derrière lui, tandis qu'il marche et fait la roue,
Sa fiente épanouie engendre son flatteur.
Les nains sont dédaigneux de toute leur hauteur.
Ô hideux coins de rue où le chiffonnier morne
Va, tenant à la main sa lanterne de corne,
Vos tas d'ordures sont moins noirs que les vivants !
Qui, des vents ou des cœurs, est le plus sûr ? Les vents.
Cet homme ne croit rien et fait semblant de croire ;
Il a l'œil clair, le front gracieux, l'âme noire ;
Il se courbe ; il sera votre maître demain.

Tu casses des cailloux, vieillard, sur le chemin ;
Ton feutre humble et troué s'ouvre à l'air qui le mouille ;
Sous la pluie et le temps ton crâne nu se rouille ;
Le chaud est ton tyran, le froid est ton bourreau ;
Ton vieux corps grelottant tremble sous ton sarrau ;
Ta cahute, au niveau du fossé de la route,
Offre son toit de mousse à la chèvre qui broute ;
Tu gagnes dans ton jour juste assez de pain noir
Pour manger le matin et pour jeûner le soir ;
Et, fantôme suspect devant qui l'on recule,
Regardé de travers quand vient le crépuscule,
Pauvre au point d'alarmer les allants et venants,
Frère sombre et pensif des arbres frissonnants,
Tu laisses choir tes ans ainsi qu'eux leur feuillage ;
Autrefois, homme alors dans la force de l'âge,
Quand tu vis que l'Europe implacable venait,
Et menaçait Paris et notre aube qui naît,
Et, mer d'hommes, roulait vers la France effarée,
Et le Russe et le *** sur la terre sacrée
Se ruer, et le nord revomir Attila,
Tu te levas, tu pris ta fourche ; en ces temps-là,
Tu fus, devant les rois qui tenaient la campagne,
Un des grands paysans de la grande Champagne.
C'est bien. Mais, vois, là-bas, le long du vert sillon,
Une calèche arrive, et, comme un tourbillon,
Dans la poudre du soir qu'à ton front tu secoues,
Mêle l'éclair du fouet au tonnerre des roues.
Un homme y dort. Vieillard, chapeau bas ! Ce passant
Fit sa fortune à l'heure où tu versais ton sang ;
Il jouait à la baisse, et montait à mesure
Que notre chute était plus profonde et plus sûre ;
Il fallait un vautour à nos morts ; il le fut ;
Il fit, travailleur âpre et toujours à l'affût,
Suer à nos malheurs des châteaux et des rentes ;
Moscou remplit ses prés de meules odorantes ;
Pour lui, Leipsick payait des chiens et des valets,
Et la Bérésina charriait un palais ;
Pour lui, pour que cet homme ait des fleurs, des charmilles,
Des parcs dans Paris même ouvrant leurs larges grilles,
Des jardins où l'on voit le cygne errer sur l'eau,
Un million joyeux sortit de Waterloo ;
Si bien que du désastre il a fait sa victoire,
Et que, pour la manger, et la tordre, et la boire,
Ce Shaylock, avec le sabre de Blucher,
A coupé sur la France une livre de chair.
Or, de vous deux, c'est toi qu'on hait, lui qu'on vénère ;
Vieillard, tu n'es qu'un gueux, et ce millionnaire,
C'est l'honnête homme. Allons, debout, et chapeau bas !

Les carrefours sont pleins de chocs et de combats.
Les multitudes vont et viennent dans les rues.
Foules ! sillons creusés par ces mornes charrues :
Nuit, douleur, deuil ! champ triste où souvent a germé
Un épi qui fait peur à ceux qui l'ont semé !
Vie et mort ! onde où l'hydre à l'infini s'enlace !
Peuple océan jetant l'écume populace !
Là sont tous les chaos et toutes les grandeurs ;
Là, fauve, avec ses maux, ses horreurs, ses laideurs,
Ses larves, désespoirs, haines, désirs, souffrances,
Qu'on distingue à travers de vagues transparences,
Ses rudes appétits, redoutables aimants,
Ses prostitutions, ses avilissements,
Et la fatalité des mœurs imperdables,
La misère épaissit ses couches formidables.
Les malheureux sont là, dans le malheur reclus.
L'indigence, flux noir, l'ignorance, reflux,
Montent, marée affreuse, et parmi les décombres,
Roulent l'obscur filet des pénalités sombres.
Le besoin fuit le mal qui le tente et le suit,
Et l'homme cherche l'homme à tâtons ; il fait nuit ;
Les petits enfants nus tendent leurs mains funèbres ;
Le crime, antre béant, s'ouvre dans ces ténèbres ;
Le vent secoue et pousse, en ses froids tourbillons,
Les âmes en lambeaux dans les corps en haillons :
Pas de cœur où ne croisse une aveugle chimère.
Qui grince des dents ? L'homme. Et qui pleure ? La mère.
Qui sanglote ? La vierge aux yeux hagards et doux.
Qui dit : « J'ai froid ? » L'aïeule. Et qui dit : « J'ai faim ? » Tous !
Et le fond est horreur, et la surface est joie.
Au-dessus de la faim, le festin qui flamboie,
Et sur le pâle amas des cris et des douleurs,
Les chansons et le rire et les chapeaux de fleurs !
Ceux-là sont les heureux. Ils n'ont qu'une pensée :
A quel néant jeter la journée insensée ?
Chiens, voitures, chevaux ! cendre au reflet vermeil !
Poussière dont les grains semblent d'or au soleil !
Leur vie est aux plaisirs sans fin, sans but, sans trêve,
Et se passe à tâcher d'oublier dans un rêve
L'enfer au-dessous d'eux et le ciel au-dessus.
Quand on voile Lazare, on efface Jésus.
Ils ne regardent pas dans les ombres moroses.
Ils n'admettent que l'air tout parfumé de roses,
La volupté, l'orgueil, l'ivresse et le laquais
Ce spectre galonné du pauvre, à leurs banquets.
Les fleurs couvrent les seins et débordent des vases.
Le bal, tout frissonnant de souffles et d'extases,
Rayonne, étourdissant ce qui s'évanouit ;
Éden étrange fait de lumière et de nuit.
Les lustres aux plafonds laissent pendre leurs flammes,
Et semblent la racine ardente et pleine d'âmes
De quelque arbre céleste épanoui plus haut.
Noir paradis dansant sur l'immense cachot !
Ils savourent, ravis, l'éblouissement sombre
Des beautés, des splendeurs, des quadrilles sans nombre,
Des couples, des amours, des yeux bleus, des yeux noirs.
Les valses, visions, passent dans les miroirs.
Parfois, comme aux forêts la fuite des cavales,
Les galops effrénés courent ; par intervalles,
Le bal reprend haleine ; on s'interrompt, on fuit,
On erre, deux à deux, sous les arbres sans bruit ;
Puis, folle, et rappelant les ombres éloignées,
La musique, jetant les notes à poignées,
Revient, et les regards s'allument, et l'archet,
Bondissant, ressaisit la foule qui marchait.
Ô délire ! et d'encens et de bruit enivrées,
L'heure emporte en riant les rapides soirées,
Et les nuits et les jours, feuilles mortes des cieux.
D'autres, toute la nuit, roulent les dés joyeux,
Ou bien, âpre, et mêlant les cartes qu'ils caressent,
Où des spectres riants ou sanglants apparaissent,
Leur soif de l'or, penchée autour d'un tapis vert,
Jusqu'à ce qu'au volet le jour bâille entr'ouvert,
Poursuit le pharaon, le lansquenet ou l'hombre ;
Et, pendant qu'on gémit et qu'on frémit dans l'ombre,
Pendant que le
Petal pie Apr 2014
Juliette's back
is a shapely cello.
Her hair trailing softly
plays a deep, sad,
mahogany melody.
'La musique malheureuse'
her soul whispers.

But in the morning
she will stretch out,
throw the curtains wide
and light will shine through her.
When she speaks
her harp-like heart
will play a pretty tune.
*inspired by a musical neighbour*
Vauvenargues dit que dans les jardins publics il est des allées hantées principalement par l'ambition déçue, par les inventeurs malheureux, par les gloires avortées, par les cœurs brisés, par toutes ces âmes tumultueuses et fermées, en qui grondent encore les derniers soupirs d'un orage, et qui reculent **** du regard insolent des joyeux et des oisifs. Ces retraites ombreuses sont les rendez-vous des éclopés de la vie.

C'est surtout vers ces lieux que le poète et le philosophe aiment diriger leurs avides conjectures. Il y a là une pâture certaine. Car s'il est une place qu'ils dédaignent de visiter, comme je l'insinuais tout à l'heure, c'est surtout la joie des riches. Cette turbulence dans le vide n'a rien qui les attire. Au contraire, ils se sentent irrésistiblement entraînés vers tout ce qui est faible, ruiné, contristé, orphelin.

Un œil expérimenté ne s'y trompe jamais. Dans ces traits rigides ou abattus, dans ces yeux caves et ternes, ou brillants des derniers éclairs de la lutte, dans ces rides profondes et nombreuses, dans ces démarches si lentes ou si saccadées, il déchiffre tout de suite les innombrables légendes de l'amour trompé, du dévouement méconnu, des efforts non récompensés, de la faim et du froid humblement, silencieusement supportés.

Avez-vous quelquefois aperçu des veuves sur ces bancs solitaires, des veuves pauvres ? Qu'elles soient en deuil ou non, il est facile de les reconnaître. D'ailleurs il y a toujours dans le deuil du pauvre quelque chose qui manque, une absence d'harmonie qui le rend plus navrant. Il est contraint de lésiner sur sa douleur. Le riche porte la sienne au grand complet.

Quelle est la veuve la plus triste et la plus attristante, celle qui traîne à sa main un bambin avec qui elle ne peut pas partager sa rêverie, ou celle qui est tout à fait seule ? Je ne sais... Il m'est arrivé une fois de suivre pendant de longues heures une vieille affligée de cette espèce ; celle-là roide, droite, sous un petit châle usé, portait dans tout son être une fierté de stoïcienne.

Elle était évidemment condamnée, par une absolue solitude, à des habitudes de vieux célibataire, et le caractère masculin de ses mœurs ajoutait un piquant mystérieux à leur austérité. Je ne sais dans quel misérable café et de quelle façon elle déjeuna. Je la suivis au cabinet de lecture ; et je l'épiai longtemps pendant qu'elle cherchait dans les gazettes, avec des yeux actifs, jadis brûlés par les larmes, des nouvelles d'un intérêt puissant et personnel.

Enfin, dans l'après-midi, sous un ciel d'automne charmant, un de ces ciels d'où descendent en foule les regrets et les souvenirs, elle s'assit à l'écart dans un jardin, pour entendre, **** de la foule, un de ces concerts dont la musique des régiments gratifie le peuple parisien.

C'était sans doute là la petite débauche de cette vieille innocente (ou de cette vieille purifiée), la consolation bien gagnée d'une de ces lourdes journées sans ami, sans causerie, sans joie, sans confident, que Dieu laissait tomber sur elle, depuis bien des ans peut-être ! trois cent soixante-cinq fois par an.

Une autre encore :

Je ne puis jamais m'empêcher de jeter un regard, sinon universellement sympathique, au moins curieux, sur la foule de parias qui se pressent autour de l'enceinte d'un concert public. L'orchestre jette à travers la nuit des chants de fête, de triomphe ou de volupté. Les robes traînent en miroitant ; les regards se croisent ; les oisifs, fatigués de n'avoir rien fait, se dandinent, feignant de déguster indolemment la musique. Ici rien que de riche, d'heureux ; rien qui ne respire et n'inspire l'insouciance et le plaisir de se laisser vivre ; rien, excepté l'aspect de cette tourbe qui s'appuie là-bas sur la barrière extérieure, attrapant gratis, au gré du vent, un lambeau de musique, et regardant l'étincelante fournaise intérieure.

C'est toujours chose intéressante que ce reflet de la joie du riche au fond de l'œil du pauvre. Mais ce jour-là, à travers ce peuple vêtu de blouses et d'indienne, j'aperçus un être dont la noblesse faisait un éclatant contraste avec toute la trivialité environnante.

C'était une femme grande, majestueuse, et si noble dans tout son air, que je n'ai pas souvenir d'avoir vu sa pareille dans les collections des aristocratiques beautés du passé. Un parfum de hautaine vertu émanait de toute sa personne. Son visage, triste et amaigri, était en parfaite accordance avec le grand deuil dont elle était revêtue. Elle aussi, comme la plèbe à laquelle elle s'était mêlée et qu'elle ne voyait pas, elle regardait le monde lumineux avec un œil profond, et elle écoutait en hochant doucement la tête.

Singulière vision ! « À coup sûr, me dis-je, cette pauvreté-là, si pauvreté il y a, ne doit pas admettre l'économie sordide ; un si noble visage m'en répond. Pourquoi donc reste-t-elle volontairement dans un milieu où elle fait une tache si éclatante ? »

Mais en passant curieusement auprès d'elle, je crus en deviner la raison. La grande veuve tenait par la main un enfant comme elle vêtu de noir ; si modique que fût le prix d'entrée, ce prix suffisait peut-être pour payer un des besoins du petit être, mieux encore, une superfluité, un jouet.

Et elle sera rentrée à pied, méditant et rêvant, seule, toujours seule ; car l'enfant est turbulent, égoïste, sans douceur et sans patience ; et il ne peut même pas, comme le pur animal, comme le chien et le chat, servir de confident aux douleurs solitaires.
marriegegirl Jun 2014
<p><p>Vous ne seriez pas normalement penser à un jour du mariage de l'Alabama dans un 30 degré cadre hivernal rapide .Mais je vous assure .cette soirée douce de couleur simple est chaude comme ils viennent .Enveloppements Pashmina pour les « femmes de ménage .les liens de la laine à la main.une cérémonie et la  <p><a href="http://modedomicile.com/goods.php?id=2187" target="blank"><img width="240" height="320" src="http://188.138.88.219/imagesld/td//t35/productthumb/1/2340935353535393799.jpg"></a></p>  réception éclatante à Stone Bridge Farm鈥c'est une galerie que vous aurez envie de s'acoquiner avec n'importe quel moment de l'année !\u003cp\u003e<p>ColorsSeasonsWinterSettingsFarmStylesModern De la belle mariée .J'ai épousé mon mari douce journée d'hiver le plus parfait à Cullman .Alabama à Stone Bridge Farm .Alors qu'il était un frisquet 30 degrés le jour de notre mariage .la chaleur de nos amis et de la famille ( et beaucoup de danse ! ) Nous a empêché de congélation !Mon inspiration pour le mariage était tout confortables et élégantes .Je voulais aussi de lier des éléments de Noël sans trop le thème des vacances .Lorsqu'on pense à la demoiselle d'honneur les couleurs de robe .je voulais éviter rouge ou vert .j'ai donc choisi une palette neutre .J'ai donné mes demoiselles d'honneur des options d'habillage et leur a permis de choisir leurs propres robes .Je voulais qu'ils se sentent à l'aise et très beau!Je leur ai aussi donné pashminas et robes crème pour les aider à rester au chaud tout au long de la journée.Ma robe de la collection Anne Barge Blue Willow a été faite d'un matériau de point suisse que j'ai tout de suite tombé en amour avec .Le matériau unique.doux complété le thème du mariage .<p>La cérémonie a eu lieu à la chapelle en bois magnifique à Stone Bridge Farm .Arbres de Noël et de cyprès ornés de la chapelle .ce qui porte à juste la bonne quantité de touches de Noël .Les bancs en bois et des bougies dans les fenêtres ajoutées à l' agrément !La musique de Noël douce a été joué par le pianiste et violoniste comme invités étaient assis .Mon pasteur nous a mariés avec les douces histoires personnelles sur Tyler et moi dans le sermon .<p>La réception a eu lieu à côté.dans leur belle salle de réception.Tout <b>robe ceremonie fille</b>  sur la réception dégageait une ambiance chaleureuse et confortable .Mon mari .Tyler .était un ancien mascotte de l'Université Auburn .si naturellement .Aubie Tigre dû faire une apparition à la réception.En outre.le gâteau du marié sélectionnée Aubie assis sur le dessus de l'enseigne Auburn University .un monument bien connu dans la communauté Auburn .Nous avons tous dansé toute la nuit de la musique fantastique de Az Izz.who dansé tout autant que nous avons tous fait !<p>Mes choses préférées au sujet de notre mariage étaient les contacts personnels dispersés dans la journée.Maman super talentueux Tyler fait arc les liens des garçons d'honneur de laine gris .En outre.son cousin  <a href="http://www.modedomicile.com/robe-demoiselle-d-honneur-fille-c-2"><b>robe ceremonie fille</b></a>  en fait le gâteau génial Aubie !Mon meilleur ami .et dame d'honneur .esquissés toutes les images pour le programme de mariage .mon mari et talentueux conçu le programme lui-même.Le pianiste qui a joué lors de la cérémonie a également joué dans le mariage de mes parents .Toutes ces touches personnelles ont rendu notre journée encore plus spéciale .Au lieu de regarder en arrière et de voir un jour froid d'hiver en Alabama .nous sommes remplis de souvenirs chaleureux de notre famille et les amis qui nous entourent sur ​​le plus beau jour de notre vie Photographie <p>: Couleur Brandon Gresham - Simple | Fleurs : . Avagrâce Designs A Stone Bridge Farm | Robe de mariée : The White Room | Invitations: Frappée | demoiselles d'honneur robes : ASOS | Restauration : Stone Bridge Farm | Cheveux Et Maquillage Bretagne Benton Massey | Calligraphie : Sarah Tate Designs | Band : Az Izz | Bridegâteau : Gâteaux créatifs de Cullman | demoiselle d'honneur Robes : Cible | Cérémonie et réception Lieu: Stone Bridge Farm | marié et garçons d'honneur Tenue: M. Burch Tenue de soirée | gâteau du marié : cake Creations Hannah Whitner | Robe de Réception : BHLDN | planification de mariage et conception:Stone  <a href="http://www.modedomicile.com/robe-de-soir%C3%A9e-grande-taille-c-58"><b>robe de soirée grande taille</b></a>  Bridge FarmBHLDN est un membre de notre Look Book .Pour plus d'informations sur la façon dont les membres sont choisis .cliquez ici</p>
Place de la Gare, à Charleville.

Sur la place taillée en mesquines pelouses,
Square où tout est correct, les arbres et les fleurs,
Tous les bourgeois poussifs qu'étranglent les chaleurs
Portent, les jeudis soirs, leurs bêtises jalouses.

- L'orchestre militaire, au milieu du jardin,
Balance ses schakos dans la Valse des fifres :
Autour, aux premiers rangs, parade le gandin ;
Le notaire pend à ses breloques à chiffres.

Des rentiers à lorgnons soulignent tous les couacs :
Les gros bureaux bouffis traînant leurs grosses dames
Auprès desquelles vont, officieux cornacs,
Celles dont les volants ont des airs de réclames ;

Sur les bancs verts, des clubs d'épiciers retraités
Qui tisonnent le sable avec leur canne à pomme,
Fort sérieusement discutent les traités,
Puis prisent en argent, et reprennent : " En somme !..."

Épatant sur son banc les rondeurs de ses reins,
Un bourgeois à boutons clairs, bedaine flamande,
Savoure son onnaing d'où le tabac par brins
Déborde - vous savez, c'est de la contrebande ; -

Le long des gazons verts ricanent les voyous ;
Et, rendus amoureux par le chant des trombones,
Très naïfs, et fumant des roses, les pioupious
Caressent les bébés pour enjôler les bonnes...

- Moi, je suis, débraillé comme un étudiant,
Sous les marronniers verts les alertes fillettes :
Elles le savent bien ; et tournent en riant,
Vers moi, leurs yeux tout pleins de choses indiscrètes.

Je ne dis pas un mot : je regarde toujours
La chair de leurs cous blancs brodés de mèches folles :
Je suis, sous le corsage et les frêles atours,
Le dos divin après la courbe des épaules.

J'ai bientôt déniché la bottine, le bas...
- Je reconstruis les corps, brûlé de belles fièvres.
Elles me trouvent drôle et se parlent tout bas...
- Et je sens les baisers qui me viennent aux lèvres.
Nicole Leblanc Jan 2016
L'Étoile Noire que tu gardais au coin de cette Terre
Maintenant est coincée au milieu du Ciel
La lumière de ses notes survole sur notre âme

Enchante la musique de notre vie
Enchante la puissance de l'art
Enchante l'adaptabilité du caméléon

Il y a encore du temps pour la musique
l'amour et la mort dansent depuis l'origine du monde

Tu as toujours existé
Tu vivras
jusqu'à ce que la musique existera
solenn fresnay Mar 2012
Je ne sais plus quel jour nous sommes
J'ai peur du temps qui passe, qu'il s'en aille et me laisse, toute seule et toute bleue, la corde au cou, pendue au cerisier, du gravier plein la bouche
Ce n'est pas moi la folle mais bien toi et juste toi
Écoute mon cri
Compare-le à ton silence, à tes mensonges
C’est bon, tellement bon, d’écrire sur ta musique
J’ai peur de perdre la tête
JE VAIS PERDRE LA TETE
Il y a Kerouac, ses mots, tes mots et encore Kerouac
Il y a l’espoir, aussi
L’espoir sur ta musique
J’écris à en perdre la tête
JE VAIS PERDRE LA TETE
Mais cela ne m’appartient plus, tu ne m’appartiens plus et je voudrais tant m’endormir dans tes bras sur mon sofa rouge
M’endormir avec toi, m’endormir dans tes bras et juste, s’il te plaît, que ton prochain appel soit celui qui m’avertira de ta mort.
Personne ne peut comprendre
Qu’il ne comprend rien
Je ne me sens pas très bien ce soir
J’écris, mais je n’ai pas la tête suffisamment hors de mon corps
Je n’attends plus rien
Ne m’attends plus à rien
Je voudrais que ça s’arrête
Çà va s’arrêter
Je ne savais pas
Je n’avais pas compris
Je vais me faire cuire du riz
Je voudrais disparaître maintenant
Fais-moi disparaître
Car tout à jamais t’appartiendra
Y compris mon cadavre dans le fossé.

Ce n'est pas moi la folle mais toi et juste toi
Désolée d'avoir dû te couper la tête.

Maintenant que le trou s'est refermé
Que le vide s'est rempli
Je me tais pour toujours.

Je ne me sens vraiment pas bien
J’écris sans exister, à me tapoter le thymus dans un vide noirâtre et purulent
Mais ça va aller
Bien sûr que ça va aller
Je suis bien plus forte que le néant.

Laisse- moi disparaître.

— The End —