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Lee Janes Jan 2013
Ta-whit Ta-whoo
Ta-whit Ta-whay
The owl looks down the rabbit's way
Rabbits are quick
And for life they'd better run.
For thy earth revolves eternal,
Till all deeds are done.

Ta-whit Ta-whoo
Ta-whit Ta-whay
That figure on the branch seems to say
The night is minus
Feel it? Jack prepared to bite.
Shroud cloaked of coldness
Envelops my presence tonight.

Ta-whit Ta-whoo
Ta-whit Ta-whay
Oh joy, it's moved, it wants to play
Where has it gone?
That figure by the tree doth stand.
Wait! I know that touch,
Its gentle earth's death-hand.

Ta-whit Ta-whoo
Ta-whit Ta-whay
The owl cursed me, Ill not see another day
He ushers me to the tree
I feel my stale last breath has come.
Knock-knock! Awake! In bed?
Oh mercy, how-dumb!
Puisque de Sisteron à Nantes,
Au cabaret, tout français chante,
Puisque je suis ton échanson,
Je veux, ô Française charmante,
Te fredonner une chanson ;
Une chanson de ma manière,
Pour toi d'abord, et mes amis,
En buvant gaiement dans mon verre
À la santé de ton pays.

Amis, buvons à la Fortune
De la France, Mère commune,
Entre Shakespeare et Murillo :
On y voit la blonde et la brune,
On y boit la bière... et non l'eau.
Doux pays, le plus doux du monde,
Entre Washington... et Chauvin,
Tu baises la brune et la blonde,
Tu fais de la bière et du vin.

Ton cœur est franc, ton âme est fière ;
Les soldats de la Terre entière
T'attaqueront toujours en vain.
Tu baises la blonde et la bière
Comme on boit la brune et le vin.
La brune a le con de la lune,
La blonde a les poils... du mâtin...
Garde bien ta bière et ta brune,
Garde bien ta blonde et ton vin !

On tire la bière de l'orge,
La baïonnette de la forge,
Avec la vigne on fait du vin.
Ta blonde a deux fleurs sur la gorge,
Ta brune a deux grains de raisin.
L'une accroche sa jupe aux branches,
L'autre sourit sous les houblons :
Garde bien leurs garces de hanches,
Garde bien leurs bougres de cons.

Pays vaillant comme un archange,
Pays plus *** que la vendange
Et que l'étoile du matin,
Ta blonde est une douce orange,
Mais ta brune ah !... sacré mâtin !
Ta brune a la griffe profonde ;
Ta rousse a le teint du jasmin ;
Garde-les bien ! Garde ta blonde
Garde-la, le sabre à la main.

Que tes canons n'aient pas de rouilles,
Que tes fileuses de quenouilles
Puissent en paix rire et dormir,
Et se repose sur tes couilles
Du présent et de l'avenir.
C'est sur elles que tu travailles
Sous les toisons d'ombre ou d'or fin :
Garde-les des regards canailles,
Garde-les du coup d'œil hautain !

Pays galant, la langue est claire
Comme le soleil dans ton verre,
Plus que le grec et le latin ;
Autant que ta blonde et ta bière
Garde-la bien, comme ton vin.
Pays plus beau que le Soleil, Lune,
Étoile, aube, aurore et matins.
Aime bien ta blonde et ta brune,
Et fais-leur... beaucoup de catins !
Stances

I

Sans doute il est trop **** pour parler encor d'elle ;
Depuis qu'elle n'est plus quinze jours sont passés,
Et dans ce pays-ci quinze jours, je le sais,
Font d'une mort récente une vieille nouvelle.
De quelque nom d'ailleurs que le regret s'appelle,
L'homme, par tout pays, en a bien vite assez.

II

Ô Maria-Felicia ! le peintre et le poète
Laissent, en expirant, d'immortels héritiers ;
Jamais l'affreuse nuit ne les prend tout entiers.
À défaut d'action, leur grande âme inquiète
De la mort et du temps entreprend la conquête,
Et, frappés dans la lutte, ils tombent en guerriers.

III

Celui-là sur l'airain a gravé sa pensée ;
Dans un rythme doré l'autre l'a cadencée ;
Du moment qu'on l'écoute, on lui devient ami.
Sur sa toile, en mourant, Raphael l'a laissée,
Et, pour que le néant ne touche point à lui,
C'est assez d'un enfant sur sa mère endormi.

IV

Comme dans une lampe une flamme fidèle,
Au fond du Parthénon le marbre inhabité
Garde de Phidias la mémoire éternelle,
Et la jeune Vénus, fille de Praxitèle,
Sourit encor, debout dans sa divinité,
Aux siècles impuissants qu'a vaincus sa beauté.

V

Recevant d'âge en âge une nouvelle vie,
Ainsi s'en vont à Dieu les gloires d'autrefois ;
Ainsi le vaste écho de la voix du génie
Devient du genre humain l'universelle voix...
Et de toi, morte hier, de toi, pauvre Marie,
Au fond d'une chapelle il nous reste une croix !

VI

Une croix ! et l'oubli, la nuit et le silence !
Écoutez ! c'est le vent, c'est l'Océan immense ;
C'est un pêcheur qui chante au bord du grand chemin.
Et de tant de beauté, de gloire et d'espérance,
De tant d'accords si doux d'un instrument divin,
Pas un faible soupir, pas un écho lointain !

VII

Une croix ! et ton nom écrit sur une pierre,
Non pas même le tien, mais celui d'un époux,
Voilà ce qu'après toi tu laisses sur la terre ;
Et ceux qui t'iront voir à ta maison dernière,
N'y trouvant pas ce nom qui fut aimé de nous,
Ne sauront pour prier où poser les genoux.

VIII

Ô Ninette ! où sont-ils, belle muse adorée,
Ces accents pleins d'amour, de charme et de terreur,
Qui voltigeaient le soir sur ta lèvre inspirée,
Comme un parfum léger sur l'aubépine en fleur ?
Où vibre maintenant cette voix éplorée,
Cette harpe vivante attachée à ton coeur ?

IX

N'était-ce pas hier, fille joyeuse et folle,
Que ta verve railleuse animait Corilla,
Et que tu nous lançais avec la Rosina
La roulade amoureuse et l'oeillade espagnole ?
Ces pleurs sur tes bras nus, quand tu chantais le Saule,
N'était-ce pas hier, pâle Desdemona ?

X

N'était-ce pas hier qu'à la fleur de ton âge
Tu traversais l'Europe, une lyre à la main ;
Dans la mer, en riant, te jetant à la nage,
Chantant la tarentelle au ciel napolitain,
Coeur d'ange et de lion, libre oiseau de passage,
Espiègle enfant ce soir, sainte artiste demain ?

XI

N'était-ce pas hier qu'enivrée et bénie
Tu traînais à ton char un peuple transporté,
Et que Londre et Madrid, la France et l'Italie,
Apportaient à tes pieds cet or tant convoité,
Cet or deux fois sacré qui payait ton génie,
Et qu'à tes pieds souvent laissa ta charité ?

XII

Qu'as-tu fait pour mourir, ô noble créature,
Belle image de Dieu, qui donnais en chemin
Au riche un peu de joie, au malheureux du pain ?
Ah ! qui donc frappe ainsi dans la mère nature,
Et quel faucheur aveugle, affamé de pâture,
Sur les meilleurs de nous ose porter la main ?

XIII

Ne suffit-il donc pas à l'ange de ténèbres
Qu'à peine de ce temps il nous reste un grand nom ?
Que Géricault, Cuvier, Schiller, Goethe et Byron
Soient endormis d'hier sous les dalles funèbres,
Et que nous ayons vu tant d'autres morts célèbres
Dans l'abîme entr'ouvert suivre Napoléon ?

XIV

Nous faut-il perdre encor nos têtes les plus chères,
Et venir en pleurant leur fermer les paupières,
Dès qu'un rayon d'espoir a brillé dans leurs yeux ?
Le ciel de ses élus devient-il envieux ?
Ou faut-il croire, hélas ! ce que disaient nos pères,
Que lorsqu'on meurt si jeune on est aimé des dieux ?

XV

Ah ! combien, depuis peu, sont partis pleins de vie !
Sous les cyprès anciens que de saules nouveaux !
La cendre de Robert à peine refroidie,
Bellini tombe et meurt ! - Une lente agonie
Traîne Carrel sanglant à l'éternel repos.
Le seuil de notre siècle est pavé de tombeaux.

XVI

Que nous restera-t-il si l'ombre insatiable,
Dès que nous bâtissons, vient tout ensevelir ?
Nous qui sentons déjà le sol si variable,
Et, sur tant de débris, marchons vers l'avenir,
Si le vent, sous nos pas, balaye ainsi le sable,
De quel deuil le Seigneur veut-il donc nous vêtir ?

XVII

Hélas ! Marietta, tu nous restais encore.
Lorsque, sur le sillon, l'oiseau chante à l'aurore,
Le laboureur s'arrête, et, le front en sueur,
Aspire dans l'air pur un souffle de bonheur.
Ainsi nous consolait ta voix fraîche et sonore,
Et tes chants dans les cieux emportaient la douleur.

XVIII

Ce qu'il nous faut pleurer sur ta tombe hâtive,
Ce n'est pas l'art divin, ni ses savants secrets :
Quelque autre étudiera cet art que tu créais ;
C'est ton âme, Ninette, et ta grandeur naïve,
C'est cette voix du coeur qui seule au coeur arrive,
Que nul autre, après toi, ne nous rendra jamais.

XIX

Ah ! tu vivrais encor sans cette âme indomptable.
Ce fut là ton seul mal, et le secret fardeau
Sous lequel ton beau corps plia comme un roseau.
Il en soutint longtemps la lutte inexorable.
C'est le Dieu tout-puissant, c'est la Muse implacable
Qui dans ses bras en feu t'a portée au tombeau.

**

Que ne l'étouffais-tu, cette flamme brûlante
Que ton sein palpitant ne pouvait contenir !
Tu vivrais, tu verrais te suivre et t'applaudir
De ce public blasé la foule indifférente,
Qui prodigue aujourd'hui sa faveur inconstante
À des gens dont pas un, certes, n'en doit mourir.

XXI

Connaissais-tu si peu l'ingratitude humaine ?
Quel rêve as-tu donc fait de te tuer pour eux ?
Quelques bouquets de fleurs te rendaient-ils si vaine,
Pour venir nous verser de vrais pleurs sur la scène,
Lorsque tant d'histrions et d'artistes fameux,
Couronnés mille fois, n'en ont pas dans les yeux ?

XXII

Que ne détournais-tu la tête pour sourire,
Comme on en use ici quand on feint d'être ému ?
Hélas ! on t'aimait tant, qu'on n'en aurait rien vu.
Quand tu chantais le Saule, au lieu de ce délire,
Que ne t'occupais-tu de bien porter ta lyre ?
La Pasta fait ainsi : que ne l'imitais-tu ?

XXIII

Ne savais-tu donc pas, comédienne imprudente,
Que ces cris insensés qui te sortaient du coeur
De ta joue amaigrie augmentaient la pâleur ?
Ne savais-tu donc pas que, sur ta tempe ardente,
Ta main de jour en jour se posait plus tremblante,
Et que c'est tenter Dieu que d'aimer la douleur ?

XXIV

Ne sentais-tu donc pas que ta belle jeunesse
De tes yeux fatigués s'écoulait en ruisseaux,
Et de ton noble coeur s'exhalait en sanglots ?
Quand de ceux qui t'aimaient tu voyais la tristesse,
Ne sentais-tu donc pas qu'une fatale ivresse
Berçait ta vie errante à ses derniers rameaux ?

XXV

Oui, oui, tu le savais, qu'au sortir du théâtre,
Un soir dans ton linceul il faudrait te coucher.
Lorsqu'on te rapportait plus froide que l'albâtre,
Lorsque le médecin, de ta veine bleuâtre,
Regardait goutte à goutte un sang noir s'épancher,
Tu savais quelle main venait de te toucher.

XXVI

Oui, oui, tu le savais, et que, dans cette vie,
Rien n'est bon que d'aimer, n'est vrai que de souffrir.
Chaque soir dans tes chants tu te sentais pâlir.
Tu connaissais le monde, et la foule, et l'envie,
Et, dans ce corps brisé concentrant ton génie,
Tu regardais aussi la Malibran mourir.

XXVII

Meurs donc ! ta mort est douce, et ta tâche est remplie.
Ce que l'homme ici-bas appelle le génie,
C'est le besoin d'aimer ; hors de là tout est vain.
Et, puisque tôt ou **** l'amour humain s'oublie,
Il est d'une grande âme et d'un heureux destin
D'expirer comme toi pour un amour divin !
Paul d'Aubin Dec 2013
Ulysse, la Méditerranée et ses rapports avec les  Femmes.

Parti à contre cœur, ayant même contrefait le fou, pour se soustraire à la guerre et élever ton fils Télémaque, tu dus partir à Troie, et sus t'y montrer brave, mais surtout fin stratège.
La guerre fut bien longue, pas du tout comme celle que chantait les Aèdes. L'ennemi ressemblait tant à nos guerriers Achéens, courageux et aussi sûrs de leur droit que nous l'étions du notre. Que de sang, que de peine ! Tu vis périr Patrocle, ne pus sauver Achille ; et les morts aux corps déchiquetés par les épées se substituèrent aux coupes de ce vin si enivrant qu'est la rhétorique guerrière et à la funeste illusion d'une victoire facile. Ulysse tu eus l'idée de bâtir ce grand vaisseau dont la proue figurait une tête de cheval. Ainsi les Achéens purent entrer dans le port forteresse si bien gardé. Mais quand la nuit noire et le vin mêlés ôtèrent aux courageux Troyens leur vigilance et leur garde, vous sortirent alors des flancs du bateau et vous précipitèrent pour ouvrir grands les portes aux guerriers Achéens. La suite fut un grand carnage de guerriers Troyens mais aussi de non combattants et même de femmes. Et Troie, la fière, la courageuse ne fut plus ville libre et les survivants de son Peuple connurent l'esclavage. Aussi quand Troie fut conquise et que ses rue coulèrent rouges du sang vermeil de ses défenseur, mais aussi de nombreux civils, tu songeas à retourner chez toi, car tu étais roi, et ton fils Télémaque aurait besoin de toi et Pénélope t'aimait. Les souvenirs d'émois et de tendres caresses faisaient encore frissonner la harpe de ton corps de souvenirs très doux. C'est alors que tu dus affronter la Déesse Athéna et ton double, tous deux vigilants, à tester ta sincérité et ta constance. Oh, toi Homme volage et point encore rassasié de voyages et de conquêtes. L'étendue de la mer te fut donnée comme le théâtre même de ta vérité profonde. Après bien des voyages et avoir perdu nombre de tes compagnons, tu fus poussé dans l'île de la nymphe Calypso. Cette immortelle à la chevelure, si joliment bouclée se trouvait dans son île d'arbustes odoriférants. Aussi fit-elle tout pour te garder. Toi-même, tu lui trouvas de l'ardeur et des charmes même si durant le jour tu te laissais aller à la nostalgie d'Ithaque. La belle immortelle te proposas, pour te garder, de te donner cet attribut si recherché qui empêche à jamais de sombrer dans le sommeil perpétuel. Mais toi, Ulysse, tu préféras garder ton destin d'homme mortel et ton inguérissable blessure pour Ithaque. Après sept années d’une prison si douce, l'intervention d'Athéna te rendit aux aventures de la Mer. Tu accostas, avec tes compagnons sur la côte d’une île malfaisante. C'était la demeure des Cyclopes. Parmi ce Peuple de géants, le cyclope Polyphème habitait une grotte profonde d'où il faisait rentrer chaque soir son troupeau. Ulysse quelle folie traversa ton esprit et celui de tes compagnons que de vouloir pénétrer dans cette antre maudite, mû à la fois par la curiosité et la volonté de faire quelques larcins de chèvres ? Vous payèrent bien cher cette offense par la cruelle dévoration que fit l'infâme Polyphème de plusieurs de tes compagnons dont vous entendîtes craquer les os sous la mâchoire du sauvage. Aussi votre courage fut renforcé par votre haine lorsque vous lui plantèrent l'épieu dans son œil unique alors que sa vigilance venait d'être endormie par le vin. Les barques ayant mouillés dans l'île d'Aiaé, tes compagnons imprudents furent transformés en pourceaux par la belle et cruelle Magicienne Circée. Doté d'un contre poison à ses filtres, tu ne restas cependant pas insensible aux charmes de la belle Magicienne mais tu lui fis prononcer le grand serment avant de répondre à tes avances. Elle accepta pour faire de toi son amant de redonner leur forme humaine à tes compagnons, Et vos nuits furent tendres, sensuelles et magiques car la Magicienne excellait dans les arts de l'amour et il en naquit un fils. Toi le rusé et courageux Ulysse, tu espérais enfin voguer avec délice sur une mer d'huile parcourue par les reflets d'argent des poissons volants et te réjouir des facéties des dauphins, Mais c'était oublier et compter pour peu la rancune de Poséidon, le maître des eaux, rendu furieux par le traitement subi par son fils Polyphème. C'est pour cela qu'une masse d'eau compacte, haute comme une haute tour avançant au grand galop ébranla et engloutit ton solide radeau. Seul ton réflexe prompt de t'accrocher au plus grand des troncs te permis de plonger longuement au fonds des eaux en retenant longtemps ton souffle avant d’émerger à nouveaux. La troisième des belles que ton voyage tumultueux te fit rencontrer fut la jeune Nausicaa, fille du roi des Phéaciens, Alcinoos. Celle-ci, dans la floraison de sa jeunesse, ardente et vive, ne cédait en rien à l'éclat des plus belles et subtiles fleurs. Guidée par la déesse Athéna, elle vint auprès du fleuve ou tu dormais laver les habits royaux avec ses suivantes. Les voix des jeunes filles t'éveillèrent. Dans ta détresse et ta nudité, tu jetas l'effroi parmi les jeunes filles. Seule Nausicaa eut le courage de ne pas fuir et d'écouter ta demande d'aide. Elle rappela ses suivantes et te fit vêtir après que ton corps ait été lavé par l'eau du fleuve et enduit d'huile fine. Tu retrouvas ta force et ta beauté. Aussi Nausicaa vit en toi l'époux qu'elle désirait. Mais, ta nostalgie d'Ithaque fut encore plus forte. Alors Nausicaa te pria seulement, en ravalant ses larmes, de ne point oublier qu'elle t'avait sauvé des flots. Amené tout ensommeillé dans le vaisseau mené par les rameurs Phéaciens si bien aguerris à leur tâche, tu étais comme bercé par le bruit régulier des rames et le mouvement profond d'une mer douce mais étincelante. C'était comme dans ces rêves très rares qui vous mènent sur l'Olympe. Jamais tu ne te sentis si bien avec ce goût d’embrun salé sur tes lèvres et ce bruit régulier et sec du claquement des rames sur les flots. Tu éprouvas la sensation de voguer vers un nouveau Monde. Ce fut, Ulysse, l'un des rares moments de félicité absolue dans une vie de combats, de feu et du malheur d'avoir vu périr tous tes valeureux compagnons. Ulysse revenu dans ton palais, déguisé en mendiants pour châtier les prétendants, tu triomphas au tir à l'arc. Mais l'heure de la vindicte avait sonné. La première de tes flèches perça la gorge d'Antinoos, buvant sa coupe. Nul ne put te fléchir Ulysse, pas même, l'éloquent Eurymaque qui t'offrait de t'apporter réparations pour tes provisions goulument mangés et tes biens dilapidés. Le pardon s'effaça en toi car l'offense faite à ta femme et à ton fils et à ton honneur était trop forte. Aussi tu n'eus pas la magnanimité de choisir la clémence et le sang coula dans ton palais comme le vin des outres. Pas un des prétendants ne fut épargné à l'exception du chanteur de Lyre, Phénios et du héraut Médon qui avait protégé Télémaque.
Mais Ulysse, tu ne fus pas grand en laissant condamner à la pendaison hideuse, douze servantes qui avaient outragé Pénélope et partagé leur couche avec les prétendants. Ulysse tu fus tant aimé des déesses, des nymphes et des femmes et souvent sauvé du pire par celles qui te donnèrent plaisir et descendance. Mais obsédé par tes roches d'Ithaque ne sus pas leur rendre l'amour qu'elles te portèrent. Tu ne fus pas non plus à la hauteur de la constance et de la fidélité de Pénélope. Mais Ulysse poursuivi par la fatalité de l'exil et de l'errance et la rancune de Poséidon, tu fus aussi le préféré de la déesse Athéna qui fit tant et plus pour te sauver maintes fois de ta perte. Cette déesse fut la vraie sauvegarde de ta vie aventureuse et les femmes qui te chérirent t'apportèrent maintes douceurs et consolations dans ta vie tumultueuse.

Paul Arrighi, Toulouse, (France) 2013.
Le poète

Le mal dont j'ai souffert s'est enfui comme un rêve.
Je n'en puis comparer le lointain souvenir
Qu'à ces brouillards légers que l'aurore soulève,
Et qu'avec la rosée on voit s'évanouir.

La muse

Qu'aviez-vous donc, ô mon poète !
Et quelle est la peine secrète
Qui de moi vous a séparé ?
Hélas ! je m'en ressens encore.
Quel est donc ce mal que j'ignore
Et dont j'ai si longtemps pleuré ?

Le poète

C'était un mal vulgaire et bien connu des hommes ;
Mais, lorsque nous avons quelque ennui dans le coeur,
Nous nous imaginons, pauvres fous que nous sommes,
Que personne avant nous n'a senti la douleur.

La muse

Il n'est de vulgaire chagrin
Que celui d'une âme vulgaire.
Ami, que ce triste mystère
S'échappe aujourd'hui de ton sein.
Crois-moi, parle avec confiance ;
Le sévère dieu du silence
Est un des frères de la Mort ;
En se plaignant on se console,
Et quelquefois une parole
Nous a délivrés d'un remord.

Le poète

S'il fallait maintenant parler de ma souffrance,
Je ne sais trop quel nom elle devrait porter,
Si c'est amour, folie, orgueil, expérience,
Ni si personne au monde en pourrait profiter.
Je veux bien toutefois t'en raconter l'histoire,
Puisque nous voilà seuls, assis près du foyer.
Prends cette lyre, approche, et laisse ma mémoire
Au son de tes accords doucement s'éveiller.

La muse

Avant de me dire ta peine,
Ô poète ! en es-tu guéri ?
Songe qu'il t'en faut aujourd'hui
Parler sans amour et sans haine.
S'il te souvient que j'ai reçu
Le doux nom de consolatrice,
Ne fais pas de moi la complice
Des passions qui t'ont perdu,

Le poète

Je suis si bien guéri de cette maladie,
Que j'en doute parfois lorsque j'y veux songer ;
Et quand je pense aux lieux où j'ai risqué ma vie,
J'y crois voir à ma place un visage étranger.
Muse, sois donc sans crainte ; au souffle qui t'inspire
Nous pouvons sans péril tous deux nous confier.
Il est doux de pleurer, il est doux de sourire
Au souvenir des maux qu'on pourrait oublier.

La muse

Comme une mère vigilante
Au berceau d'un fils bien-aimé,
Ainsi je me penche tremblante
Sur ce coeur qui m'était fermé.
Parle, ami, - ma lyre attentive
D'une note faible et plaintive
Suit déjà l'accent de ta voix,
Et dans un rayon de lumière,
Comme une vision légère,
Passent les ombres d'autrefois.

Le poète

Jours de travail ! seuls jours où j'ai vécu !
Ô trois fois chère solitude !
Dieu soit loué, j'y suis donc revenu,
À ce vieux cabinet d'étude !
Pauvre réduit, murs tant de fois déserts,
Fauteuils poudreux, lampe fidèle,
Ô mon palais, mon petit univers,
Et toi, Muse, ô jeune immortelle,
Dieu soit loué, nous allons donc chanter !
Oui, je veux vous ouvrir mon âme,
Vous saurez tout, et je vais vous conter
Le mal que peut faire une femme ;
Car c'en est une, ô mes pauvres amis
(Hélas ! vous le saviez peut-être),
C'est une femme à qui je fus soumis,
Comme le serf l'est à son maître.
Joug détesté ! c'est par là que mon coeur
Perdit sa force et sa jeunesse ;
Et cependant, auprès de ma maîtresse,
J'avais entrevu le bonheur.
Près du ruisseau, quand nous marchions ensemble,
Le soir, sur le sable argentin,
Quand devant nous le blanc spectre du tremble
De **** nous montrait le chemin ;
Je vois encore, aux rayons de la lune,
Ce beau corps plier dans mes bras...
N'en parlons plus... - je ne prévoyais pas
Où me conduirait la Fortune.
Sans doute alors la colère des dieux
Avait besoin d'une victime ;
Car elle m'a puni comme d'un crime
D'avoir essayé d'être heureux.

La muse

L'image d'un doux souvenir
Vient de s'offrir à ta pensée.
Sur la trace qu'il a laissée
Pourquoi crains-tu de revenir ?
Est-ce faire un récit fidèle
Que de renier ses beaux jours ?
Si ta fortune fut cruelle,
Jeune homme, fais du moins comme elle,
Souris à tes premiers amours.

Le poète

Non, - c'est à mes malheurs que je prétends sourire.  
Muse, je te l'ai dit : je veux, sans passion,
Te conter mes ennuis, mes rêves, mon délire,
Et t'en dire le temps, l'heure et l'occasion.
C'était, il m'en souvient, par une nuit d'automne,
Triste et froide, à peu près semblable à celle-ci ;
Le murmure du vent, de son bruit monotone,
Dans mon cerveau lassé berçait mon noir souci.
J'étais à la fenêtre, attendant ma maîtresse ;
Et, tout en écoutant dans cette obscurité,
Je me sentais dans l'âme une telle détresse
Qu'il me vint le soupçon d'une infidélité.
La rue où je logeais était sombre et déserte ;
Quelques ombres passaient, un falot à la main ;
Quand la bise sifflait dans la porte entr'ouverte,
On entendait de **** comme un soupir humain.
Je ne sais, à vrai dire, à quel fâcheux présage
Mon esprit inquiet alors s'abandonna.
Je rappelais en vain un reste de courage,
Et me sentis frémir lorsque l'heure sonna.
Elle ne venait pas. Seul, la tête baissée,
Je regardai longtemps les murs et le chemin,
Et je ne t'ai pas dit quelle ardeur insensée
Cette inconstante femme allumait en mon sein ;
Je n'aimais qu'elle au monde, et vivre un jour sans elle
Me semblait un destin plus affreux que la mort.
Je me souviens pourtant qu'en cette nuit cruelle
Pour briser mon lien je fis un long effort.
Je la nommai cent fois perfide et déloyale,
Je comptai tous les maux qu'elle m'avait causés.
Hélas ! au souvenir de sa beauté fatale,
Quels maux et quels chagrins n'étaient pas apaisés !
Le jour parut enfin. - Las d'une vaine attente,
Sur le bord du balcon je m'étais assoupi ;
Je rouvris la paupière à l'aurore naissante,
Et je laissai flotter mon regard ébloui.
Tout à coup, au détour de l'étroite ruelle,
J'entends sur le gravier marcher à petit bruit...
Grand Dieu ! préservez-moi ! je l'aperçois, c'est elle ;
Elle entre. - D'où viens-tu ? Qu'as-tu fait cette nuit ?
Réponds, que me veux-tu ? qui t'amène à cette heure ?
Ce beau corps, jusqu'au jour, où s'est-il étendu ?
Tandis qu'à ce balcon, seul, je veille et je pleure,
En quel lieu, dans quel lit, à qui souriais-tu ?
Perfide ! audacieuse ! est-il encor possible
Que tu viennes offrir ta bouche à mes baisers ?
Que demandes-tu donc ? par quelle soif horrible
Oses-tu m'attirer dans tes bras épuisés ?
Va-t'en, retire-toi, spectre de ma maîtresse !
Rentre dans ton tombeau, si tu t'en es levé ;
Laisse-moi pour toujours oublier ma jeunesse,
Et, quand je pense à toi, croire que j'ai rêvé !

La muse

Apaise-toi, je t'en conjure ;
Tes paroles m'ont fait frémir.
Ô mon bien-aimé ! ta blessure
Est encor prête à se rouvrir.
Hélas ! elle est donc bien profonde ?
Et les misères de ce monde
Sont si lentes à s'effacer !
Oublie, enfant, et de ton âme
Chasse le nom de cette femme,
Que je ne veux pas prononcer.

Le poète

Honte à toi qui la première
M'as appris la trahison,
Et d'horreur et de colère
M'as fait perdre la raison !
Honte à toi, femme à l'oeil sombre,
Dont les funestes amours
Ont enseveli dans l'ombre
Mon printemps et mes beaux jours !
C'est ta voix, c'est ton sourire,
C'est ton regard corrupteur,
Qui m'ont appris à maudire
Jusqu'au semblant du bonheur ;
C'est ta jeunesse et tes charmes
Qui m'ont fait désespérer,
Et si je doute des larmes,
C'est que je t'ai vu pleurer.
Honte à toi, j'étais encore
Aussi simple qu'un enfant ;
Comme une fleur à l'aurore,
Mon coeur s'ouvrait en t'aimant.
Certes, ce coeur sans défense
Put sans peine être abusé ;
Mais lui laisser l'innocence
Était encor plus aisé.
Honte à toi ! tu fus la mère
De mes premières douleurs,
Et tu fis de ma paupière
Jaillir la source des pleurs !
Elle coule, sois-en sûre,
Et rien ne la tarira ;
Elle sort d'une blessure
Qui jamais ne guérira ;
Mais dans cette source amère
Du moins je me laverai,
Et j'y laisserai, j'espère,
Ton souvenir abhorré !

La muse

Poète, c'est assez. Auprès d'une infidèle,
Quand ton illusion n'aurait duré qu'un jour,
N'outrage pas ce jour lorsque tu parles d'elle ;
Si tu veux être aimé, respecte ton amour.
Si l'effort est trop grand pour la faiblesse humaine
De pardonner les maux qui nous viennent d'autrui,
Épargne-toi du moins le tourment de la haine ;
À défaut du pardon, laisse venir l'oubli.
Les morts dorment en paix dans le sein de la terre :
Ainsi doivent dormir nos sentiments éteints.
Ces reliques du coeur ont aussi leur poussière ;
Sur leurs restes sacrés ne portons pas les mains.
Pourquoi, dans ce récit d'une vive souffrance,
Ne veux-tu voir qu'un rêve et qu'un amour trompé ?
Est-ce donc sans motif qu'agit la Providence
Et crois-tu donc distrait le Dieu qui t'a frappé ?
Le coup dont tu te plains t'a préservé peut-être,
Enfant ; car c'est par là que ton coeur s'est ouvert.
L'homme est un apprenti, la douleur est son maître,
Et nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert.
C'est une dure loi, mais une loi suprême,
Vieille comme le monde et la fatalité,
Qu'il nous faut du malheur recevoir le baptême,
Et qu'à ce triste prix tout doit être acheté.
Les moissons pour mûrir ont besoin de rosée ;
Pour vivre et pour sentir l'homme a besoin des pleurs ;
La joie a pour symbole une plante brisée,
Humide encor de pluie et couverte de fleurs.
Ne te disais-tu pas guéri de ta folie ?
N'es-tu pas jeune, heureux, partout le bienvenu ?
Et ces plaisirs légers qui font aimer la vie,
Si tu n'avais pleuré, quel cas en ferais-tu ?
Lorsqu'au déclin du jour, assis sur la bruyère,
Avec un vieil ami tu bois en liberté,
Dis-moi, d'aussi bon coeur lèverais-tu ton verre,
Si tu n'avais senti le prix de la gaîté ?
Aimerais-tu les fleurs, les prés et la verdure,
Les sonnets de Pétrarque et le chant des oiseaux,
Michel-Ange et les arts, Shakspeare et la nature,
Si tu n'y retrouvais quelques anciens sanglots ?
Comprendrais-tu des cieux l'ineffable harmonie,
Le silence des nuits, le murmure des flots,
Si quelque part là-bas la fièvre et l'insomnie
Ne t'avaient fait songer à l'éternel repos ?
N'as-tu pas maintenant une belle maîtresse ?
Et, lorsqu'en t'endormant tu lui serres la main,
Le lointain souvenir des maux de ta jeunesse
Ne rend-il pas plus doux son sourire divin ?
N'allez-vous pas aussi vous promener ensemble
Au fond des bois fleuris, sur le sable argentin ?
Et, dans ce vert palais, le blanc spectre du tremble
Ne sait-il plus, le soir, vous montrer le chemin ?
Ne vois-tu pas alors, aux rayons de la lune,
Plier comme autrefois un beau corps dans tes bras,
Et si dans le sentier tu trouvais la Fortune,
Derrière elle, en chantant, ne marcherais-tu pas ?
De quoi te plains-tu donc ? L'immortelle espérance
S'est retrempée en toi sous la main du malheur.
Pourquoi veux-tu haïr ta jeune expérience,
Et détester un mal qui t'a rendu meilleur ?
Ô mon enfant ! plains-la, cette belle infidèle,
Qui fit couler jadis les larmes de tes yeux ;
Plains-la ! c'est une femme, et Dieu t'a fait, près d'elle,
Deviner, en souffrant, le secret des heureux.
Sa tâche fut pénible ; elle t'aimait peut-être ;
Mais le destin voulait qu'elle brisât ton coeur.
Elle savait la vie, et te l'a fait connaître ;
Une autre a recueilli le fruit de ta douleur.
Plains-la ! son triste amour a passé comme un songe ;
Elle a vu ta blessure et n'a pu la fermer.
Dans ses larmes, crois-moi, tout n'était pas mensonge.
Quand tout l'aurait été, plains-la ! tu sais aimer.

Le poète

Tu dis vrai : la haine est impie,
Et c'est un frisson plein d'horreur
Quand cette vipère assoupie
Se déroule dans notre coeur.
Écoute-moi donc, ô déesse !
Et sois témoin de mon serment :
Par les yeux bleus de ma maîtresse,
Et par l'azur du firmament ;
Par cette étincelle brillante
Qui de Vénus porte le nom,
Et, comme une perle tremblante,
Scintille au **** sur l'horizon ;
Par la grandeur de la nature,
Par la bonté du Créateur,
Par la clarté tranquille et pure
De l'astre cher au voyageur.
Par les herbes de la prairie,
Par les forêts, par les prés verts,
Par la puissance de la vie,
Par la sève de l'univers,
Je te bannis de ma mémoire,
Reste d'un amour insensé,
Mystérieuse et sombre histoire
Qui dormiras dans le passé !
Et toi qui, jadis, d'une amie
Portas la forme et le doux nom,
L'instant suprême où je t'oublie
Doit être celui du pardon.
Pardonnons-nous ; - je romps le charme
Qui nous unissait devant Dieu.
Avec une dernière larme
Reçois un éternel adieu.
- Et maintenant, blonde rêveuse,
Maintenant, Muse, à nos amours !
Dis-moi quelque chanson joyeuse,
Comme au premier temps des beaux jours.
Déjà la pelouse embaumée
Sent les approches du matin ;
Viens éveiller ma bien-aimée,
Et cueillir les fleurs du jardin.
Viens voir la nature immortelle
Sortir des voiles du sommeil ;
Nous allons renaître avec elle
Au premier rayon du soleil !
Paul d'Aubin Jul 2014
Ulysse adoré par les Femmes, les  Nymphes , protégé par Athéna et traqué par Poséidon.


Parti à contrecœur, ayant même contrefait le fou, pour se soustraire à la guerre et élever ton fils Télémaque, tu dus partir à Troie, et sus t'y montrer brave mais surtout fin stratège.
La guerre fut bien longue, pas du tout comme celle que chantaient les Aèdes. L'ennemi ressemblait tant à nos guerriers Achéens, courageux et aussi sûrs de leur droit que nous l'étions du notre.
Que de sang, que de peine ! Tu vis périr Patrocle, ne pus sauver Achille; et les morts aux corps déchiquetés par les épées se substituèrent aux coupes de ce vin si enivrant qu'est la rhétorique guerrière et à la funeste illusion d'une victoire facile.

Ulysse tu eus l'idée de bâtir ce grand vaisseau dont la proue figurait une tête de cheval. Ainsi les Achéens purent entrer dans le port forteresse si bien gardé. Mais quand la nuit noire et le vin mêlés ôtèrent aux courageux Troyens leur vigilance et leur garde, vous sortirent alors des flancs du bateau et vous précipitèrent pour ouvrir grands les portes aux guerriers Achéens.
La suite fut un grand carnage de guerriers Troyens mais aussi de non combattants et même de femmes. Et Troie, la fière, la courageuse ne fut plus ville libre et les survivants de son Peuple connurent l'esclavage.

Aussi quand Troie fut conquise et que ses rue coulèrent rouges du sang vermeil de ses défenseur, mais aussi de nombreux civils, tu songeas à retourner chez toi, car tu étais roi, et ton fils Télémaque aurait besoin de toi et Pénélope t'aimait. Les souvenirs d'émois et de tendres caresses faisaient encore frissonner la harpe de ton corps de souvenirs très doux.
C'est alors que tu dus affronter la Déesse Athéna et ton double, tous deux vigilants, a tester ta sincérité et ta constance. Oh, toi Homme volage et point encore rassasié de voyages et de conquêtes. L'étendue de la mer te fut donnée comme le théâtre même de ta vérité profonde.


Après bien des voyages et avoir perdu nombre de tes compagnons, tu fus poussé dans l'île de la nymphe Calypso.
Cette immortelle à la chevelure, si joliment bouclée se trouvait dans son île d'arbustes odoriférants. Aussi fit-elle tout pour te garder. Toi-même, tu lui trouvas de l'ardeur et des charmes même si durant le jour tu te laissais aller à la nostalgie d'Ithaque.
La belle immortelle te proposas, pour te garder, de te donner cet attribut si recherché qui empêche à jamais de sombrer dans le sommeil perpétuel.
Mais toi, Ulysse, tu préféras garder ton destin d'homme mortel et ton inguérissable blessure pour Ithaque.

Après sept années d’une prison si douce, l'intervention d'Athéna te rendit aux aventures de la Mer. Tu accostas, avec tes compagnons sur la côte d’une île malfaisante. C’était la demeure des Cyclopes. Parmi ce Peuple de géants, le cyclope Polyphème habitait une grotte profonde d'où il faisait rentrer chaque soir son troupeau.
Ulysse quelle folie traversa ton esprit et celui de tes compagnons que de vouloir pénétrer dans cette antre maudite, mû à la fois par la curiosité et la volonté de faire quelques larcins de chèvres ? Vous payèrent bien cher cette offense par la cruelle dévoration que fit l'infâme Polyphème de plusieurs de tes compagnons dont vous entendîtes craquer les os sous la mâchoire du sauvage. Aussi votre courage fut renforcé par votre haine lorsque vous lui plantèrent l'épieu dans son œil unique alors que sa vigilance venait d'être endormie par le vin.

Les barques ayant mouillés dans l'île d'Aiaé, tes compagnons imprudents furent transformés en pourceaux par la belle et cruelle Magicienne Circée.
Doté d'un contre poison à ses filtres, tu ne restas cependant pas insensible aux charmes de la belle Magicienne mais tu lui fis prononcer le grand serment avant de répondre à tes avances.
Elle accepta pour faire de toi son amant de redonner leur forme humaine à tes compagnons,
Et vos nuits furent tendres, sensuelles et magiques car la Magicienne excellait dans les arts de l'amour et il en naquit un fils.

Toi le rusé et courageux Ulysse, tu espérais enfin voguer avec délice sur une mer d'huile parcourue par les reflets d'argent des poissons volants et te réjouir des facéties des dauphins,
Mais c'était oublier et compter pour peu la rancune de Poséidon, le maître des eaux, rendu furieux par le traitement subi par son fils Polyphème.
C'est pour cela qu'une masse d'eau compacte, haute comme une haute tour avançant au grand galop ébranla et engloutit ton solide radeau.
Seul ton réflexe prompt de t'accrocher au plus grand des troncs te permis de plonger longuement au fonds des eaux en retenant longtemps ton souffle avant d’émerger à nouveaux.

La troisième des belles que ton voyage tumultueux te fit rencontrer fut la jeune Nausicaa, fille du roi des Phéaciens, Alcinoos.
Celle-ci, dans la floraison de sa jeunesse, ardente et vive, ne cédait en rien à l'éclat des plus belles et subtiles fleurs. Guidée par la déesse Athéna, elle vint auprès du fleuve ou tu dormais laver les habits royaux avec ses suivantes. Les voix des jeunes filles t'éveillèrent. Dans ta détresse et ta nudité, tu jetas l'effroi parmi les jeunes filles. Seule Nausicaa eut le courage de ne pas fuir et d'écouter ta demande d'aide. Elle rappela ses suivantes et te fit vêtir après que ton corps ait été lavé par l'eau du fleuve et enduit d'huile fine. Tu retrouvas ta force et ta beauté. Aussi Nausicaa vit en toi l'époux qu'elle désirait. Mais, ta nostalgie d'Ithaque fut encore plus forte. Alors Nausicaa te pria seulement, en ravalant ses larmes, de ne point oublier qu'elle t'avait sauvé des flots.

Amené tout ensommeillé dans le vaisseau mené par les rameurs Phéaciens si bien aguerris à leur tâche, tu étais comme bercé par le bruit régulier des rames et le mouvement profond d'une mer douce mais étincelante. C'était comme dans ces rêves très rares qui vous mènent sur l'Olympe. Jamais tu ne te sentis si bien avec ce goût d’embrun salé sur tes lèvres et ce bruit régulier et sec du claquement des rames sur les flots. Tu éprouvas la sensation de voguer vers un nouveau Monde. Ce fut, Ulysse, l'un des rares moments de félicité absolue dans une vie de combats, de feu et du malheur d'avoir vu périr tous tes valeureux compagnons.

Ulysse revenu dans ton palais, déguisé en mendiants pour châtier les prétendants, tu triomphas au tir à l'arc. Mais l'heure de la vindicte avait sonné. La première de tes flèches perça la gorge d'Antinoüs, buvant sa coupe. Nul ne put te fléchir Ulysse, pas même, l'éloquent Eurymaque qui t'offrait de t'apporter réparations pour tes provisions goulument mangés et tes biens dilapidés. Le pardon s'effaça en toi car l'offense faite à ta femme et à ton fils et à ton honneur était trop forte. Aussi tu n'eus pas la magnanimité de choisir la clémence et le sang coula dans ton palais comme le vin des outres. Pas un des prétendants ne fut épargné à l'exception du chanteur de Lyre, Phénios et du héraut Médon qui avait protégé Télémaque. Mais Ulysse, tu ne fus pas grand en laissant condamner à la pendaison hideuse, douze servantes qui avaient outragé Pénélope et partagé leur couche avec les prétendants.

Ulysse tu fus tant aimé des déesses, des nymphes et des femmes et souvent sauvé du pire par celles qui te donnèrent plaisir et descendance. Mais obsédé par tes roches d'Ithaque ne sus pas leur rendre l'amour qu'elles te portèrent. Tu ne fus pas non plus à la hauteur de la constance et de la fidélité de Pénélope.
Mais Ulysse poursuivi par la fatalité de l'exil et de l'errance et la rancune de Poséidon, tu fus aussi le préféré de la déesse Athéna qui fit tant et plus pour te sauver maintes fois de ta perte. Cette déesse fut la vraie sauvegarde de ta vie aventureuse et les femmes qui te chérirent t'apportèrent maintes douceurs et consolations dans ta vie tumultueuse.

Paul Arrighi
The adventures of Ulysses in the Odyssey as beloved by Women and Nymphs protected by Athena and pursue by Poseidon
« Du vin ! Nous sommes trois ; du vin, allons, du vin !
Hôtesse ! nous voulons chanter jusqu'au matin.
As-tu toujours ta vigne et ta fille jolie ?
L'amour, le vin, voilà les seuls biens de la vie.

- Entrez, seigneurs, entrez.... le vent est froid, la nuit.
Ma vigne donne un vin qui brûle et réjouit ;
Le soleil a mûri les raisins qu'elle porte,
Mon vin est clair et bon : buvez !... Ma fille est morte !

- Morte ? - Depuis un jour. - Morte, la belle enfant !
Laisse-nous la revoir. Plus de vin, plus de chant !
Que ta lampe un instant éclaire son visage ;
Chapeau bas, nous dirons la prière d'usage. »

Et les passants criaient : « Du vin, allons, du vin !
Hôtesse ! nous voulons chanter jusqu'au matin.
As-tu toujours ta vigne et ta fille jolie ?
L'amour, le vin, voilà les seuls biens de la vie. »

Le premier voyageur s'inclina près du lit,
Écartant les rideaux, à demi-voix il dit :
« Belle enfant, maintenant glacée, inanimée,
Pourquoi mourir si tôt ? Moi, je t'aurais aimée ! »

Et l'on disait en bas : « Du vin, allons, du vin !
Hôtesse ! nous voulons chanter jusqu'au matin.
As-tu toujours ta vigne et ta fille jolie ?
L'amour, le vin, voilà les seuls biens de la vie. »

Le second voyageur s'inclina près du lit,
Et fermant les rideaux, à demi-voix il dit :
« Moi, je t'aimais, enfant ; j'aurais été fidèle
Adieu donc pour toujours, à toi qui fus si belle ! »

Et l'on disait en bas : « Du vin, allons, du vin !
Hôtesse ! nous voulons chanter jusqu'au matin.
As-tu toujours ta vigne et ta fille jolie ?
L'amour, le vin, voilà les seuls biens de la vie. »

Le dernier voyageur s'inclina près du lit ;
Baisant ce front de marbre, à demi-voix il dit :
« Je t'aimais et je t'aime, enfant si tôt enfuie !
Je n'aimerai que toi jusqu'au soir de ma vie. »

Et l'on disait en bas : « Du vin, allons, du vin !
Hôtesse ! nous voulons chanter jusqu'au matin.
As-tu toujours ta vigne et ta fille jolie ?
L'amour, le vin, voilà les seuls biens de la vie. »

Et la mère à genoux disait, mais sans pleurer :
« Un cœur pur en ces lieux ne pouvait demeurer ;
Un bon ange veillait sur ma fille innocente...
Elle pleurait ici, dans le ciel elle chante ! »

Et l'on disait en bas : « Du vin, allons, du vin !
Hôtesse ! nous voulons chanter jusqu'au matin.
As-tu toujours ta vigne et ta fille jolie ?
L'amour, le vin, voilà les seuls biens de la vie.

- Entrez, seigneurs, entrez ! le vent est froid, la nuit.
Ma vigne donne un vin qui brûle et réjouit ;
Le soleil a mûri les raisins qu'elle porte,
Mon vin est clair et bon ; buvez !... Ma fille est morte !
“LLLAAATIES & GENTLEmen, this is your captain speaking.
There is a teency weency storm that is abrewing around us – ‘tis but a trifling, little thing - so I ask that you please remain calm.”

The curious passengers crowded to look out their windows.  
Ominous clouds brigaded the skies with enormously vibrant, sharpened zigzag knives, cutting through the air with thunderous taps against the windows.  
The travelers went into a frenzy as one-by-one, each fell victim to the terror of the roaring victory cries.
As a crazed, indecisive pendulum shouts order of formation – back forth, back forth – the travelers scurried into the aisle, bumping into one another like panicked ants dodging magnified beams of light.

Suddenly the chaos had ceased.

In the very front of the aisle stood two of the most spellbinding flight attendants that had ever been seen. They brought peace amongst the fury inside the cabin without uttering a word.  

“LLLLAATIES & GENTLEmen, this is your captain speaking.
I apologize for the brief disruption; however,
we have a show for you his evening.
A lovely show it is indeed.
Please hand over your tickets, for at the end of the show there will be a special prize awaiting the lucky winner who is reunited with this item of admission.
Oh, and might I suggest, everyone quick look over to your right; there is a canyon to be seen. It’s a large one, in fact.
Ain’t it GRAND???
So fasten those seatbelts, and enjoy your ride.
Ta-Ta.”

The passengers began to do as they were instructed.  Along with the refreshments of soda pops and pretzels bites, the angelic flight attendants placed out black velvet hats and black sticks with white tips, centering them on the empty laps of those preparing for the delightful evening event. When all of the hats had been properly placed, the attendants returned to their stations.

“LLLAATIES & GENTLEmen, this is your captain speaking.
Please take note of the hats that rest upon your laps.
Seek and you shall find that your tickets have been placed inside.
For if they are not, you will be deprived of your surprise.
Ta-Ta.”

The puzzled passengers obeyed, and perching their heads forth, they looked down into the blackened velvet hats… A wave of surprise quickly spread throughout the cabin, for every person was the winner!  

“LLLAATIES & GENTLEmen this is your captain speaking.  Please tap your hats.
After doing so your prize will appear inside.”  The excited passengers reached for their blackened sticks with the white tips and gently tapped the brims.

KAAAABOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOMMMMMM!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!­

A thundering crash accompanied a blinding slash. For a brief moment I could no longer hear nor see anything.  I patiently waited to regain my senses.  I slowly started to hear an orchestrated, harmonic beat hitting the ceiling.  The white light that momentarily blinded me started to dissipate like an early morning fog.

What was the image that slowly appeared before my curious eyes?  A crimson ceiling it was.  It had everything a ******* painting deserved.  I was ecstatic.  I had completed a true masterpiece!  My personal contribution to our youth.  

As I sat in the last row admiring my work of art, a lonely tear trickled down my face.  My lovely acquaintance wiped away my tear and smiled at me.  “BRAVO! – BRAVO! It is simply exquisite!”

The heads were placed in the allotted location as requested.

I sat there with the deepest satisfaction twisting the upward curve of my mustache.  I felt the gentle touch of my delightful assistant slowly running her fingers through my hair.  The other softly placed her hand upon my shoulder and asked, “What next?”  I humbly replied, “We’re going to donate them to the toy store.  There they will be placed in wonderfully colored boxes that will play lovely music when the handles are cranked in a circular motion until the heads pop out!”

The flight attendant looked at me with great wonder, “Captain, you’re truly a remarkable man.”
Thank you for reading.  Ta- Ta!
(À M. de la Mennais)

Oui, mon âme se plaît à secouer ses chaînes :
Déposant le fardeau des misères humaines,
Laissant errer mes sens dans ce monde des corps,
Au monde des esprits je monte sans efforts.
Là, foulant à mes pieds cet univers visible,
Je plane en liberté dans les champs du possible,
Mon âme est à l'étroit dans sa vaste prison :

Il me faut un séjour qui n'ait pas d'horizon.
Comme une goutte d'eau dans l'Océan versée,
L'infini dans son sein absorbe ma pensée ;
Là, reine de l'espace et de l'éternité,
Elle ose mesurer le temps, l'immensité,
Aborder le néant, parcourir l'existence,
Et concevoir de Dieu l'inconcevable essence.
Mais sitôt que je veux peindre ce que je sens,
Toute parole expire en efforts impuissants.
Mon âme croit parler, ma langue embarrassée
Frappe l'air de vingt sons, ombre de ma pensée.
Dieu fit pour les esprits deux langages divers :
En sons articulés l'un vole dans les airs ;
Ce langage borné s'apprend parmi les hommes,
Il suffit aux besoins de l'exil où nous sommes,
Et, suivant des mortels les destins inconstants
Change avec les climats ou passe avec les temps.
L'autre, éternel, sublime, universel, immense,
Est le langage inné de toute intelligence :
Ce n'est point un son mort dans les airs répandu,
C'est un verbe vivant dans le coeur entendu ;
On l'entend, on l'explique, on le parle avec l'âme ;
Ce langage senti touche, illumine, enflamme ;
De ce que l'âme éprouve interprètes brûlants,
Il n'a que des soupirs, des ardeurs, des élans ;
C'est la langue du ciel que parle la prière,
Et que le tendre amour comprend seul sur la terre.
Aux pures régions où j'aime à m'envoler,
L'enthousiasme aussi vient me la révéler.
Lui seul est mon flambeau dans cette nuit profonde,
Et mieux que la raison il m'explique le monde.
Viens donc ! Il est mon guide, et je veux t'en servir.
A ses ailes de feu, viens, laisse-toi ravir !
Déjà l'ombre du monde à nos regards s'efface,
Nous échappons au temps, nous franchissons l'espace.
Et dans l'ordre éternel de la réalité,
Nous voilà face à face avec la vérité !
Cet astre universel, sans déclin, sans aurore,
C'est Dieu, c'est ce grand tout, qui soi-même s'adore !
Il est ; tout est en lui : l'immensité, les temps,
De son être infini sont les purs éléments ;
L'espace est son séjour, l'éternité son âge ;
Le jour est son regard, le monde est son image ;
Tout l'univers subsiste à l'ombre de sa main ;
L'être à flots éternels découlant de son sein,
Comme un fleuve nourri par cette source immense,
S'en échappe, et revient finir où tout commence.
Sans bornes comme lui ses ouvrages parfaits
Bénissent en naissant la main qui les a faits !
Il peuple l'infini chaque fois qu'il respire ;
Pour lui, vouloir c'est faire, exister c'est produire !
Tirant tout de soi seul, rapportant tout à soi,
Sa volonté suprême est sa suprême loi !
Mais cette volonté, sans ombre et sans faiblesse,
Est à la fois puissance, ordre, équité, sagesse.
Sur tout ce qui peut être il l'exerce à son gré ;
Le néant jusqu'à lui s'élève par degré :
Intelligence, amour, force, beauté, jeunesse,
Sans s'épuiser jamais, il peut donner sans cesse,
Et comblant le néant de ses dons précieux,
Des derniers rangs de l'être il peut tirer des dieux !
Mais ces dieux de sa main, ces fils de sa puissance,
Mesurent d'eux à lui l'éternelle distance,
Tendant par leur nature à l'être qui les fit ;
Il est leur fin à tous, et lui seul se suffit !
Voilà, voilà le Dieu que tout esprit adore,
Qu'Abraham a servi, que rêvait Pythagore,
Que Socrate annonçait, qu'entrevoyait Platon ;
Ce Dieu que l'univers révèle à la raison,
Que la justice attend, que l'infortune espère,
Et que le Christ enfin vint montrer à la terre !
Ce n'est plus là ce Dieu par l'homme fabriqué,
Ce Dieu par l'imposture à l'erreur expliqué,
Ce Dieu défiguré par la main des faux prêtres,
Qu'adoraient en tremblant nos crédules ancêtres.
Il est seul, il est un, il est juste, il est bon ;
La terre voit son oeuvre, et le ciel sait son nom !
Heureux qui le connaît ! plus heureux qui l'adore !
Qui, tandis que le monde ou l'outrage ou l'ignore,
Seul, aux rayons pieux des lampes de la nuit,
S'élève au sanctuaire où la foi l'introduit
Et, consumé d'amour et de reconnaissance,
Brûle comme l'encens son âme en sa présence !
Mais pour monter à lui notre esprit abattu
Doit emprunter d'en haut sa force et sa vertu.
Il faut voler au ciel sur des ailes de flamme :
Le désir et l'amour sont les ailes de l'âme.
Ah ! que ne suis-je né dans l'âge où les humains,
Jeunes, à peine encore échappés de ses mains,
Près de Dieu par le temps, plus près par l'innocence,
Conversaient avec lui, marchaient en sa présence ?
Que n'ai-je vu le monde à son premier soleil ?
Que n'ai-je entendu l'homme à son premier réveil ?
Tout lui parlait de toi, tu lui parlais toi-même ;
L'univers respirait ta majesté suprême ;
La nature, sortant des mains du Créateur,
Etalait en tous sens le nom de son auteur ;
Ce nom, caché depuis sous la rouille des âges,
En traits plus éclatants brillait sur tes Ouvrages ;
L'homme dans le passé ne remontait qu'à toi ;
Il invoquait son père, et tu disais : C'est moi.
Longtemps comme un enfant ta voix daigna l'instruire,
Et par la main longtemps tu voulus le conduire.
Que de fois dans ta gloire à lui tu t'es montré,
Aux vallons de Sennar, aux chênes de Membré,
Dans le buisson d'Horeb, ou sur l'auguste cime
Où Moïse aux Hébreux dictait sa loi sublime !
Ces enfants de Jacob, premiers-nés des humains,
Reçurent quarante ans la manne de tes mains
Tu frappais leur esprit par tes vivants oracles !
Tu parlais à leurs yeux par la voix des miracles !
Et lorsqu'ils t'oubliaient, tes anges descendus
Rappelaient ta mémoire à leurs coeurs éperdus !
Mais enfin, comme un fleuve éloigné de sa source,
Ce souvenir si pur s'altéra dans sa course !
De cet astre vieilli la sombre nuit des temps
Eclipsa par degrés les rayons éclatants ;
Tu cessas de parler ; l'oubli, la main des âges,
Usèrent ce grand nom empreint dans tes ouvrages ;
Les siècles en passant firent pâlir la foi ;
L'homme plaça le doute entre le monde et toi.
Oui, ce monde, Seigneur, est vieilli pour ta gloire ;
Il a perdu ton nom, ta trace et ta mémoire
Et pour les retrouver il nous faut, dans son cours,
Remonter flots à flots le long fleuve des jours !
Nature ! firmament ! l'oeil en vain vous contemple ;
Hélas ! sans voir le Dieu, l'homme admire le temple,
Il voit, il suit en vain, dans les déserts des cieux,
De leurs mille soleils le cours mystérieux !
Il ne reconnaît plus la main qui les dirige !
Un prodige éternel cesse d'être un prodige !
Comme ils brillaient hier, ils brilleront demain !
Qui sait où commença leur glorieux chemin ?
Qui sait si ce flambeau, qui luit et qui féconde,
Une première fois s'est levé sur le monde ?
Nos pères n'ont point vu briller son premier tour
Et les jours éternels n'ont point de premier jour.
Sur le monde moral, en vain ta providence,
Dans ces grands changements révèle ta présence !
C'est en vain qu'en tes jeux l'empire des humains
Passe d'un sceptre à l'autre, errant de mains en mains ;
Nos yeux accoutumés à sa vicissitude
Se sont fait de ta gloire une froide habitude ;
Les siècles ont tant vu de ces grands coups du sort :
Le spectacle est usé, l'homme engourdi s'endort.
Réveille-nous, grand Dieu ! parle et change le monde ;
Fais entendre au néant ta parole féconde.
Il est temps ! lève-toi ! sors de ce long repos ;
Tire un autre univers de cet autre chaos.
A nos yeux assoupis il faut d'autres spectacles !
A nos esprits flottants il faut d'autres miracles !
Change l'ordre des cieux qui ne nous parle plus !
Lance un nouveau soleil à nos yeux éperdus !
Détruis ce vieux palais, indigne de ta gloire ;
Viens ! montre-toi toi-même et force-nous de croire !
Mais peut-être, avant l'heure où dans les cieux déserts
Le soleil cessera d'éclairer l'univers,
De ce soleil moral la lumière éclipsée
Cessera par degrés d'éclairer la pensée ;
Et le jour qui verra ce grand flambeau détruit
Plongera l'univers dans l'éternelle nuit.
Alors tu briseras ton inutile ouvrage :
Ses débris foudroyés rediront d'âge en âge :
Seul je suis ! hors de moi rien ne peut subsister !
L'homme cessa de croire, il cessa d'exister !
I close my eyes and in the darkness
I see you, my enchanting ecstasy, walking
Down a cobblestone street in silhouette.
Carefully placed footsteps echoing the
The pavement - without the slightest of regret.
Through the faint gas lit corridor
Vintage smells and a whispering wind
Accompany my meandering thoughts.
No matter where I go -
No matter when I go –
Footsteps going forward
Revealing the past.

In a cumbersome transom blended
With a tap-ta-tap, tap-ta-tap
Of a horse drawn carriage –
Therein a song is revealed.
Where else but in silent music do dreams
Blend reality with one’s emotions?
Aye - there in my mind’s eye -
Tap-ta-tap, tap-ta-tap, tap-ta-tap.

Do I have any life but this? Tap -
If not - let me lead it from here. Ta -
No death there be ‘lest - Tap -
Dispelled from there. Tap -
Nor any ties to earths to come. Ta -
Nor any action in any effort of new. Tap -
Except in the blessed extent - Ta -
Of this other realm of loving you. - Tap -

And in my mind’s eye –
The music,
Tap-ta-tap, tap-ta-tap -
Of cobblestone and hoof –
Ta-tap
Returns me to ....

Nostalgic piece about thoughts of times long past and about the sounds, sights and smells that time travel one to previous times.
Ayin Azores Aug 2018
Ilang taon akong nabulag sa paniniwalang kailangan mo munang makaranas ng sakit bago mo makamit ang tunay na ligaya.
Na ang bawat luha ay may katumbas na galak, na ang bawat gabi ng pighati ay may pangako ng isang masayang umaga.

Ilang taon akong nakipagsapalaran sa pagibig na mapagpanggap. Kaliwa't kanang kabitan, walang katapusang kasinungalingan.
Pagibig na sa harap ng madla ay puno ng kilig at lambing. Ngunit sa ilalim ng mga yakap at mga halik ay ang mga pasa at sugat na dulot ng masasakit na salitang sing talim ng bagong hasang lanseta.

Ilang taon akong nasanay sa kalungkutan, walang kadaladala. Sugod ng sugod sa labang alam ko namang sa bandang dulo ay ako ang uuwing talunan. Pilit akong kumapit sa mga maling tao. O tamang tao sa maling pagkakataon. O sa akala ko'y tamang tao pero hindi naman ako gusto. Sakit no?

Ilang taon akong sumugal sa mga relasyong walang kasiguraduhan, sa pagibig na "pwede na", kahit alam ko sa sarili kong walang patutunguhan. Minsan nga kahit wala nang kakabit na emosyon basta lang may pantawid sa tawag ng laman pinapatos ko ng walang pagaalinlangan.

Ilang taon akong pansamantalang nakisilong sa iba’t ibang tahanan. Na sa una’y buong puso ang pagtanggap ngunit sa bandang dulo ay walang habas din akong pinagtabuyan palabas.

Ilang taon? Hindi ko na mabilang. Hindi ko na mabilang kung ilang taon akong nagtapang tapangan na suungin ang mga tila panibago na namang disgrasyang maaari kong kaharapin sa proseso ng paghahanap ng tunay na ligaya. Isang pagibig na may pangako ng walang hanggan.

Hanggang sa... napagod na ako. Sa wakas, napagod na ako. Napagod na akong kwestyunin ang kalawakan sa kung bakit palagi na lang akong pumapalya sa pagibig. Napagod na akong magtiwala. Natakot na akong magtiwala. Natakot na akong buksang muli ang puso ko sa susunod na estrangherong magsasabing “hindi kita sasaktan, peksman mamatay man”

At Unti unti kong napagtanto na sa ilan taon kong paghahanap ay ako, ako ang nawala.

At nahanap mo ako.

Ikaw ang naging sagot sa bawat tandang panong na ibinato ko sa kalawakan sa loob ng maraming taon. Tinuldukan mo ang lumbay at ipinamukha sa akin na hindi ko kailangang masaktan para makamtan ang tunay na ligaya. Na kailanma'y hindi ako dapat lumuha dahil sa hinagpis. Hindi ka nangakong hindi mo ako sasaktan, ngunit ipinadama mo sa akin ang  ang masarap **** pagaalaga. Pagaalagang hindi kailangan malaman ng iba para mapatunayan na bukal sa loob ang hangarin. Binigyan mo ako ng dahilan para muling magtiwala.

... Ng lakas na sayo ay kumapit at ipadama sayo ang init at gigil ng pagibig na ni minsan ay hindi ko naipadama sa sinoman. Binigyan mo ako ng pagasa... ng dahilan para muling maging matapang.


At ngayon, sa unang pagkakataon.
Buong tapang kong ipagsisigawan sa buong mundo na palangga ta ka. Na handa na ako sa pagsisimula ng isang bagong paglalakbay kasama mo mahal ko. At oo, oo ang naging sagot ko.
RL Canoy May 2019
Umiibig akong matapat ang puso,
sa iyo, O Sintang pithaya ng mundo.
Dilag na bulaklak sa harding masamyo,
sinuyo’t pinita ng laksang paru-paro.

Tinataglay nila’y mararangyang pakpak,
subalit ang nasa’y tanging halimuyak.
Iba sa bagwis kong luksa ang nagtatak,
sa mata ng iba’y isa lamang hamak.

Ako’y dahop-palad, niring mundo’y aba,
sa utos ng puso, ikaw’y sinasamba.
O! ang saklap naman, umagos ang luha,
pagkat lumilihis ang ating tadhana.

At niring landas ta’y lalong pinaglayo,
nang ikaw’y nabihag ng hari ng mundo.
Buong taglay niya’y di tapat na puso, 
tanging hangad lamang ang kagandahan mo.

Sinta ko ano pa ang aking magawa,
kung sa ngalan ng Diyos kayo’y tinali na?
Daloy ng tadhana’y mababago pa ba’t,
panaho’y balikang ikaw’y malaya pa?

Bihag ka na ngayong walang kalayaan, 
hawak ang mundo mo ng lilong nilalang
Wari'y isang ibong ang lipad may hanggan,
at ang yamang pakpak, dustang tinalian. 

Paano O! Sinta yaring abang buhay?
Ikaw’y tanging pintig nitong pusong malumbay.
Kung ikaw ang buhay ng buhay kong taglay,
Sa iyo mabigo’y sukat ng mamatay.

Subalit nasa kong lumawig sa mundo,
sapagkat buhay pa niring pag-ibig ko.
At ikaw O! Sintang namugad sa puso,
napanagimpan kong pinaghintay ako. 

Sa harap ng hirap na di masawata,
tanging asam ko’y lalaya ka Sinta.
At itong pagtiis ay alay ko Mutya,
mula sa puso kong nagdadaralita.

Maghihintay ako sa pagkakahugnos,
sa tanikala **** higpit na gumapos,
sa kalayaan na lubhang nabusabos,
at mariing dulot, galak na di lubos.

Ang aking paghintay akay ng pag-asa,
lawig ng pag-asa’y kambal ang pagdusa.
At ang dukhang pusong batis ng dalita,
tila pinagyakap ang pag-asa’t luha.

O! aking minahal ako’y maghihintay,
kahit walang hanggang paglubog ng araw.
Magtitiis ako sa gabing mapanglaw,
hanggang sa pagsilang ng bukang liwayway.

Yaong sinag nito’y ganap na tatapos, 
sa dilim na dulot ng dusa’t gipuspos.
Sinag na tutuyo sa luhang umagos, 
niring mga matang namumugtong lubos.

Yaong pamimitak ng mithing umaga,
araw na mabihis ng mga ligaya,
ang buhay kong abang tinigmak ng luha,
mula sa kandungan niring Gabing luksa.

Maghihintay ako sa gitna ng dusa, 
kapiling ang munting kislap ng pag-asa.
Magtitiis kahit sanlibong pagluha,
hanggang sa panahong muli kang lalaya.

Maghihintay akong di hadlang ang pagal, 
kahit ang panaho’y lalakad ng bagal.
Magtitiis ako pagkat isang tunay
itong pag-ibig kong sa puso’y bumukal.

Maghihintay kahit dulong walang hanggan,
na pagdaralita’t mga kapanglawan
Kahit di tiyak kong muling sisilang,
ang bukang liwayway na tanging inasam.

©Raffy Love Canoy |May 2019|
Leonoah Apr 2020
Alas sais y medya na ng umaga nang makauwi si Natividad mula sa bahay ng kanyang amo. Pagkababa n’ya ng maliit na bag na laman ang kanyang cellphone at wallet na merong labin-limang libo at iilang barya ay marahan siyang naglakad tungo sa kwartong tinutulugan ng kanyang tatlong anak. Hinawi niya ang berdeng kurtina at sumilip sa kanyang mga anghel.
Babae ang panganay ni Natividad, o di kaya’y Vida. Labindalawang taong gulang na ito at nasa Grade 7 na. Isa sa mga malas na naabutan ng pahirap na K-12 program. Ang gitna naman ay sampung taong gulang na lalaki at mayroong down syndrome. Special child ang tawag nila sa batang tulad nito, pero “abnormal” o “abno” naman ang ipinalayaw ng mga lasinggero sa kanila. Ang bunso naman niya, si bunsoy, ay kakatapak lamang ng Grade 1. Pitong taong gulang na ito at ito ang katangkaran sa mga babae sa klase nito. Sabi ng kapwa niya magulang ay late na raw ang edad nito para sa baiting, pero kapag mahirap ka, mas maigi na ang huli kaysa wala.
Nang makitang nahihimbing pa ang mga ito ay tahimik s’yang tumalikod at naglakad papuntang kusina. Ipagluluto niya ang mga anak ng sopas at adobong manok. May mga natira pa namang sangkap na iilang gulay, gatas, at macaroni na galing pa sa bahay ni Kapitan noong nangatulong siya sa paghahanda para sa piyesta. Bumili rin siya ng kalahating kilo na pakpak ng manok, kalahating kilo pa ulit ng atay ng manok, at limang kilo ng bigas.
Inuna niya ang pagsasaing. Umabot pa ng tatlong gatang ang natitirang bigas nila sa pulang timba ng biskwit kaya ‘yun na lang ang ginamit niya. Pagkatapos ay agad niya rin itong pinalitan ng bagong biling bigas.
De-uling pa ang kalan ni Vida kaya inabot siya ng limang minuto bago nakapagpaapoy. Siniguro niyang malakas ang apoy para madaling masaing. Kakaunti na lang kasi ang oras na natitira.
Habang hinihintay na maluto ang kanin ay dumiretso na sa paghahanda ng mga sangkap si Vida. Siniguro niyang tahimik ang bawat kilos para maiwasang magising ang mga anak. Mas mapapatagal lamang kasi kung sasabay pa ang mga ito sa kanyang pagluluto.
Habang hinahati at pinaparami ang manok ay patingin-tingin s’ya sa labas. Inaabangan ang inaasahan niyang mga bisita.
Mukang magtatagal pa sila ah. Ano na kayang balita? Dito lamang naikot ang isip ni Vida sa tuwing nakikitang medyo normal pa sa labas.
May mga potpot na nagbebenta na pan de sal at monay, mga nanay na labas-masok ng kani-kanilang mga bahay dahil tulad niya ay naghahanda rin ng pagkain, at mga lalaking kauuwi lamang sa trabaho o siguro kaya’y galing sa inuman.
Tulog pa ata ang karamihan ng mga bata. Mabuti naman, walang maingay. Hindi magigising ang tatlo.
Binalikan niya ang sinaing at tiningnan kung pupwede na bang hanguin.
Okay na ito. Dapat ako magmadali talaga.
Dali-dali niyang isinalang ang kaserolang may laman na pinira-pirasong manok.
Habang hinihintay na maluto ang manok ay paunti-unti rin siyang naglilinis. Tahimik pa rin ang bawat kilos. Lampas kalahating oras na siyang nakakauwi at ano mang oras ay baka magising ang mga anak niya o di kaya’y dumating ang mga hinihintay n’ya.
Winalis niya ang buong bahay. Maliit lang naman iyon kaya mabilis lamang siyang natapos. Pagkatapos ay marahan siyang naglakad papasok sa maliit nilang tulugan, kinuha ang lumang backpack ng kanyang panganay at sinilid doon ang ilang damit. Tatlong blouse, dalawang mahabang pambaba at isang short. Dinamihan niya ang panloob dahil alanganin na kakaunti lamang ang dala.
Pagkatapos niyang mag-empake ay itinago niya muna backpack sa ilalim ng lababo. Hinango niya na rin ang manok at agad na pinalitan ng palayok na pamana pa sa kanya. Dahil hinanda niya na kanina sa labas ang lahat ng kakailanganin ay dahan dahan niyang sinara ang pinto para hindi marinig mula sa loob ang ingay ng paggigisa.
Bawat kilos niya ay mabilis, halata **** naghahabol ng oras. Kailangang makatapos agad siya para may makain ang tatlo sa paggising nila.
Nang makatapos sa sopas ay agad niya itong ipinasok at ipinatong sa lamesa. Sinigurong nakalapat ang takip para mainit-init pa sakaling tanghaliin ng gising ang mga anak.
Dali-daling hinugasan ang ginamit na kaserola sa paglalaga at agad ulit itong isinalang sa apoy. Atay ng manok ang binili niya para siguradong mas mabilis maluluto. Magandang ipang-ulam ang adobo dahil ma-sarsa, pwede ring ulit-ulitin ang pag-iinit hanggang maubos.
Habang hinihintay na lumambot na ang mga patatas, nakarinig siya ng mga yabag mula sa likuran.
Nandito na sila. Hindi pa tapos ‘tong adobo.
“Vida.” Narinig niyang tawag sa kanya ng pamilyar na boses ng lalaki. Malapit niyang kaibigan si Tobias. Tata Tobi kung tawagin ng mga anak niya. Madalas niya ditong ihabilin ang tatlo kapag kailangan niyang mag-overnight sa bahay ng amo.
“Tobi. Andito na pala kayo,” nginitian niya pa ang dalawang kasama nitong nasa likuran. Tahimik lang ang mga itong nagmamasid sa kanya.
“Hindi pa tapos ang adobo ko eh. Ilalahok ko pa lang ang atay. Pwedeng upo muna kayo doon sa loob? Saglit na lang naman ‘to.”
Mukhang nag-aalangan pa ang dalawa pero tahimik itong kinausap ni Tobi. Maya-maya ay parang pumayag na rin ito at tahimik na naglakad papasok. Narinig niya pang sinabihan ni Tobi ang mga ito na dahan-dahan lamang dahil natutulog ang mga anak niya. Napangiti na lamang siya rito.
Pagkalahok ng atay at tinakpan niya ang kaserola. Tahimik siyang naglakad papasok habang nararamdaman ang pagmamasid sa kanya. Tumungo siya sa lababo at kinuha ang backpack.
Lumapit siya sa mga panauhin at tahimik na dinaluhan ang mga ito tapos ay sabay-sabay nilang pinanood ang usok galing sa adobong atay.
“M-ma’am.” Rinig niyang tawag sa kanya ng kasama ni Tobias. Corazon ang nakaburdang apelyido sa plantsadong uniporme. Mukhang bata pa ito at baguhan.
“Naku, ser. ‘Wag na po ganoon ang itawag niyo sa akin. Alam niyo naman na kung sino ako.” Maraan niyang sabi dito, nahihiya.
“Vida. Pwede ka namang tumanggi.” Si Tobias talaga.
“Tobi naman. Parang hindi ka pamilyar. Tabingi ang tatsulok, Tobias. Alam mo iyan.” Iniiwasan niyang salubungin ang mga mata ni Tobias. Nararamdaman niya kasi ang paninitig nito. Tumatagos. Damang-dama niya sa bawat himaymay ng katawan niya at baka saglit lamang na pagtingin dito ay umiyak na siya.
Kanina niya pa nilulunok ang umaalsang hagulhol dail ayaw niyang magising ang mga anak.
“Vida…” marahang tawag sa kanya ng isa pang kasama ni Tobi. Mukhang mas matanda ito sa Corazon pero halatang mas matanda pa rin ang kaibigan niya.
“Ano ba talaga ang nangyari?”
“Ser…Abit,” mabagal niyang basa sa apelyido nito.
“Ngayon lang po ako nanindigan para sa sarili ko.” garalgal ang boses niya. Nararamdaman niya na ang umaahon na luha.
“Isang beses ko lang po naramdaman na tao ako, ser. At ngayon po iyon. Nakakapangsisi na sa ganitong paraan ko lang nabawi ang pagkatao ko, pero ang mahalaga po ay ang mga anak ko. Mahalaga po sila sa’kin, ser.” mahina lamang ang pagkakasabi niya, sapat na para magkarinigan silang apat.
“Kung mahalaga sila, bakit mo ginawa ‘yon? Vida, bakit ka pumatay?”
Sasagot n asana siya ng marinig niyang kumaluskos ang banig mula sa kuwarto. Lumabas doon ang panganay niyang pupungas-pungas pa. dagli niya itong pinalapit at pinaupo sa kinauupuan niya. Lumuhod siya sa harap nito para magpantay sila.
“Anak. Good morning. Kamusta ang tulog mo?”
“Good morning din, nay. Sino po sila? ‘Ta Tobi?”
“Kaibigan sila ni ‘Ta Tobias, be. Hinihintay nila ako kasi may pupuntahan kami eh.” marahan niyang paliwanag, tinatantya ang bawat salita dahil bagong gising lamang ang anak.
“Saan, nay? May handaan po uli sina ser?” tukoy nito sa mga dati niyang amo.
“Basta ‘nak. Kunin mo muna yung bag ko doon sa lamesa, dali. Kunin ko yung ulam natin mamaya. Masarap yun, be.”
Agad naman itong sumunod habang kinukuha niya na rin ang bagong luto na adobo. Pagkapatong sa lamesa ng ulam ay nilapitan niya ulit ang anak na tinitingnan-tingnan ang tahimik na mga  kasama ni Tobias.
“Be…” tawag niya rito.
Pagkalingon nito sa kanya ay hinawakan niya ang mga kamay nito. Nagsisikip na ang lalamunan niya. Nag-iinit na rin ang mga mata niya at nahihirapan na sa pagbuga ng hangin.
“Be, wala na sina ser. Wala na sila, hindi na nila tayo magugulo.” ngiti niya rito. Namilog naman ang mga mata nito. Halata **** natuwa sa narinig.
“Tahimik na tayo, nay? Hindi na nila kakalampagin ang pinto natin sa gabi?”
“Hindi na siguro, anak. Makakatulog na kayo ng dire-diretso, pangako.” Sinapo niya ang mukha nito tapos ay matunog na hinalikan sa pisngi at noo. ‘Eto na ang matagal niyang pinapangarap na buhay para sa mga anak. Tahimik. Simple. Walang gulo.
“Kaso, ‘nak, kailangan kong sumama sa kanila.” Turo niya kayna Tobias. Nanonood lamang ito sa kanila. Hawak na rin ni Tobi ang backpack niya.
“May ginawa kasi si nanay, be. Para diretso na ang tulog natin at para di na tayo guluhin nina ser. Pramis ko naman sa’yo be, magsasama ulit tayo. Pangako. Bilangin mo ang tulog na hindi tayo magkakasama. Tapos pagbalik ko, hihigitan ko pa ‘yon ng maraming maraming tulog na magkakasama na tayo.”
“Nay…” nagtataka na ang itsura ng anak niya. Namumula na kasi ang mukha niya panigurado. Kakapigil na humagulhol dahil ayaw niyang magising ang dalawa pang anak.
“Anak parang ano lang ito…abroad. Diba may kaklase kang nasa abroad ang nanay? Doon din ako, be.”
Bigla ay nagtubig ang mga mata ng panganay niya. Malalaking butil ng tubig. Hindi niya alam kung naniniwala pa ba ito sa mga sinasabi niya, o kung naiintindihan na nito ang mga nangyayari.
“Itong bag ko, andiyan yung wallet at telepono ko. Diba matagal mo nang gusto magkaroon ng ganon, be? Iyo na ‘yan, basta dapat iingatan mo ha. Yung pera be, kay Tata Tobias mo ihahabilin. Habang nagtatrabaho ako, kay ‘Ta Tobi muna kayo.”
“Nay, hindi ka naman magtatrabaho eh.” Lumabi ang anak niya tapos ay tuluyan nang nalaglag ang luha.
Tinawanan niya naman ito. “Sira, magtatrabaho ako. Basta intayin mo ‘ko be ha? Kayo nina bunsoy ko, ha?” Hindi niya napigilang lambing-lambingin ito na parang batang munti. Kailangan ay sulitin niya ang pagkakataon.
Paulit-ulit niya itong dinampian ng maliliit na halik sa mukha, wala na siyang pakealam kung malasahan niya ang alat ng luha nito. Kailangan ay masulit niya ang natitirang oras.
“Nay, sama po ako. Sama kami ni bunsoy. Tahimik lang kami lagi, pramis, nay. Parang kapag andito si ser, hindi naman kami gugulo doon.” Tuluyan na ngang umalpas ang hikbi niya. Naalala niyang muli ang rason kung ba’t n’ya ito ginagawa. Para sa tahimik na buhay ng mga anak.
“Sus, maniwala sa’yo, be. Basta hintayin mo si nay. ‘Lika ***** tayo doon sa kwarto, magbabye ako kayna bunsoy.” Yakag niya rito. Sumama naman ito sa kanya habang nakayakap sa baywang niya. Humihikbi-hikbi pa rin ito habang naagos ang luha.
Tahimik niyang nilapitan ang dalawa. Kinumutan niyang muli ang mga ito at kinintalan ng masusuyong halik sa mga noo. Bata pa ang mga anak niya. Marami pa silang magagawa. Malayo pa ang mararating nila. Hindi tulad ng mga magulang nila, ‘yun ang sisiguraduhin niya. Hindi ito mapapatulad sa kanila ng mister niya.
“Be, dito ka na lang ha. Alis na si nanay. Alagaan mo sina bunsoy, be, ha. Pati sarili mo. Ang iskul mo anak, kahit hindi ka manguna, ayos lang kay nanay. Hindi naman ako magagalit. Basta gagalingan mo hangga’t kaya mo ha. Mahal kita, be. Kayong tatlo. Mahal na mahal namin kayo.” Mahigpit niya itong niyakap habang paiyak na binubulong ang mga habilin. Wala na ring tigil ang pag-iyak niya kaya agad na siyang tumayo. Baka magising pa ang dalawa.
Nakita niya namang nakaabang sa pinto si Tobi bitbit ang bag niya. Kinuha niya rito ang bag at sinabihang ito na ang bahala sa mga anak. Baog si Tobias at iniwan na ng asawa. Sumama raw sa ibang lalaking mas mayaman pa rito. Kagawad si Tobias sa lugar nila kaya sigurado siyang hindi magugutom ang mga anak niya rito. May tiwala siyang mamahalin ni Tobias na parang sarili nitong mga anak ang tatlo dahil matagal niya na itong nasaksihan.
Pagsakay sa sasakyan kasama ang dalawang pulis na kasama ni Tobias ay saka lamang siya pinosasan ng lalaking may burdang Corazon.
“Kilala namang sindikato yung napatay mo, ma’am. Kulang lamang kami sa ebidensya dahil malakas ang kapit sa taas. Kung sana…sana ay hindi ka nag-iwan ng sulat.”
“Nabuhay ang mga anak kong may duwag na ina, ser. Ayokong lumaki pa sila sa puder ng isang taong walang paninindigan. Pinatay niya na ang asawa ko. Dapat ay sapat na ‘yon na bayad sa utang namin, diba?” kung kanina ay halo humagulhol siya sa harap ng mga anak, ngayon ay walang emosyong mahahamig sa boses niya. Nakatingin lamang siya sa labas at tinititigan ang mga napapatingin sa dumadaang sasakyan ng pulis.
Kung sana ay hindi tinulungan ng mga nakatataas ang amo niya. Kung sana ay nakakalap ng sapat na mga ebidensya ang mga pulis na ngayon ay kasama niya. Kung sana ay may naipambayad sila sa inutang ng asawa niya para pambayad sa panganganak niya.
Kung hindi siguro siya mahirap, baka wala siya rito.
unedited
Le roi brillant du jour, se couchant dans sa gloire,
Descend avec lenteur de son char de victoire.
Le nuage éclatant qui le cache à nos yeux
Conserve en sillons d'or sa trace dans les cieux,
Et d'un reflet de pourpre inonde l'étendue.
Comme une lampe d'or, dans l'azur suspendue,
La lune se balance aux bords de l'horizon ;
Ses rayons affaiblis dorment sur le gazon,
Et le voile des nuits sur les monts se déplie :
C'est l'heure où la nature, un moment recueillie,
Entre la nuit qui tombe et le jour qui s'enfuit,
S'élève au Créateur du jour et de la nuit,
Et semble offrir à Dieu, dans son brillant langage,
De la création le magnifique hommage.
Voilà le sacrifice immense, universel !
L'univers est le temple, et la terre est l'autel ;
Les cieux en sont le dôme : et ces astres sans nombre,
Ces feux demi-voilés, pâle ornement de l'ombre,
Dans la voûte d'azur avec ordre semés,
Sont les sacrés flambeaux pour ce temple allumés :
Et ces nuages purs qu'un jour mourant colore,
Et qu'un souffle léger, du couchant à l'aurore,
Dans les plaines de l'air, repliant mollement,
Roule en flocons de pourpre aux bords du firmament,
Sont les flots de l'encens qui monte et s'évapore
Jusqu'au trône du Dieu que la nature adore.
Mais ce temple est sans voix. Où sont les saints concerts ?
D'où s'élèvera l'hymne au roi de l'univers ?
Tout se tait : mon coeur seul parle dans ce silence.
La voix de l'univers, c'est mon intelligence.
Sur les rayons du soir, sur les ailes du vent,
Elle s'élève à Dieu comme un parfum vivant ;
Et, donnant un langage à toute créature,
Prête pour l'adorer mon âme à la nature.
Seul, invoquant ici son regard paternel,
Je remplis le désert du nom de I'Eternel ;
Et celui qui, du sein de sa gloire infinie,
Des sphères qu'il ordonne écoute l'harmonie,
Ecoute aussi la voix de mon humble raison,
Qui contemple sa gloire et murmure son nom.
Salut, principe et fin de toi-même et du monde,
Toi qui rends d'un regard l'immensité féconde ;
Ame de l'univers, Dieu, père, créateur,
Sous tous ces noms divers je crois en toi, Seigneur ;
Et, sans avoir besoin d'entendre ta parole,
Je lis au front des cieux mon glorieux symbole.
L'étendue à mes yeux révèle ta grandeur,
La terre ta bonté, les astres ta splendeur.
Tu t'es produit toi-même en ton brillant ouvrage ;
L'univers tout entier réfléchit ton image,
Et mon âme à son tour réfléchit l'univers.
Ma pensée, embrassant tes attributs divers,
Partout autour de soi te découvre et t'adore,
Se contemple soi-même et t'y découvre encore
Ainsi l'astre du jour éclate dans les cieux,
Se réfléchit dans l'onde et se peint à mes yeux.
C'est peu de croire en toi, bonté, beauté suprême ;
Je te cherche partout, j'aspire à toi, je t'aime ;
Mon âme est un rayon de lumière et d'amour
Qui, du foyer divin, détaché pour un jour,
De désirs dévorants **** de toi consumée,
Brûle de remonter à sa source enflammée.
Je respire, je sens, je pense, j'aime en toi.
Ce monde qui te cache est transparent pour moi ;
C'est toi que je découvre au fond de la nature,
C'est toi que je bénis dans toute créature.
Pour m'approcher de toi, j'ai fui dans ces déserts ;
Là, quand l'aube, agitant son voile dans les airs,
Entr'ouvre l'horizon qu'un jour naissant colore,
Et sème sur les monts les perles de l'aurore,
Pour moi c'est ton regard qui, du divin séjour,
S'entr'ouvre sur le monde et lui répand le jour :
Quand l'astre à son midi, suspendant sa carrière,
M'inonde de chaleur, de vie et de lumière,
Dans ses puissants rayons, qui raniment mes sens,
Seigneur, c'est ta vertu, ton souffle que je sens ;
Et quand la nuit, guidant son cortège d'étoiles,
Sur le monde endormi jette ses sombres voiles,
Seul, au sein du désert et de l'obscurité,
Méditant de la nuit la douce majesté,
Enveloppé de calme, et d'ombre, et de silence,
Mon âme, de plus près, adore ta présence ;
D'un jour intérieur je me sens éclairer,
Et j'entends une voix qui me dit d'espérer.
Oui, j'espère, Seigneur, en ta magnificence :
Partout à pleines mains prodiguant l'existence,
Tu n'auras pas borné le nombre de mes jours
A ces jours d'ici-bas, si troublés et si courts.
Je te vois en tous lieux conserver et produire ;
Celui qui peut créer dédaigne de détruire.
Témoin de ta puissance et sûr de ta bonté
J'attends le jour sans fin de l'immortalité.
La mort m'entoure en vain de ses ombres funèbres,
Ma raison voit le jour à travers ces ténèbres.
C'est le dernier degré qui m'approche de toi,
C'est le voile qui tombe entre ta face et moi.
Hâte pour moi, Seigneur, ce moment que j'implore ;
Ou, si, dans tes secrets tu le retiens encore,
Entends du haut du ciel le cri de mes besoins ;
L'atome et l'univers sont l'objet de tes soins,
Des dons de ta bonté soutiens mon indigence,
Nourris mon corps de pain, mon âme d'espérance ;
Réchauffe d'un regard de tes yeux tout-puissants
Mon esprit éclipsé par l'ombre de mes sens
Et, comme le soleil aspire la rosée,
Dans ton sein, à jamais, absorbe ma pensée.
beth fwoah dream Nov 2020
sa na a la a
i could never love

a sa la o a oo
a boy as much as you

ta ra ta la ta la
the sun awakes the heavens

ta na ma la a ka
i find my day in your arms

ta ma na a la la a
and my nights sharing your breath

ian ta la na na ian
ian, it was always ian

ta ma sa la
my heart stays true

ta a ma sa la sa la
beneath a beautiful black sky

sa ma na ma na la
i am always true to my love

ta na ba wa la a
but my heart breaks for another

ta ma na ma na
it will always be ian

ta la sa ma chi
or we will weep in china forever.
Paula Swanson Jun 2011
Oy!  Boy!  You there!  That's no way ta be tyin' a knot.  Do it like the one next ta ya.  Thats right.  Now pull that tail tight.  Thats got 'er.  Be yer first time ta sea boy?  Aye!  I can tell.  Yer a bit unsure of yerself.  But don't you go worryin' 'bout that.  That there feelin' won't be stayin' with ya fer long.  No.  Not fer long at all.

Come on over and sit by an ol' sailor fer a bit.  Whilst I mend these here sails.  I gots to be gettin' 'em done in time afore we set back ta sea.  Why you ask?  Why boy, don't ya be a knowin' where we be?  We'll be needin' full sail and not one yard less, to get through these waters tonight.

Well, I'll tell ya.  See this here port?  Where'n the Capt'in went off to be makin' deals?  Why, we be at the very bottom edge of a slice of water called the Devils Spit.  What's the Devils Spit ya be askin'?  Oy!  Your still wet behind the ears ya are.  Why, I can count on me nine fingers and what's left of me toes, the number of men what's not heard of the Devils Spit.  And I be all out of fingers and toes to be addin' ya to the list. So I best be a tellin' ya.

Here.  Have a seat and hold on to this here end of sail edage for me.  That's a good lad.  Comfy?  Good.

Ya see, the Devils Spit is a nasty bit o' sea.  Shaped like a triangle.  Connectin' three ports.  Why, it's no bigger'n this on the Capt'ins charts.  But out there...lad, it's vast.  Vast dark and frightenin'.  Course I see the sun a shinin'!  But I'm talkin' 'bout night.  Deep night.  When the moon is high and full.  Like it'll be when we sail tonight.  Cause, it be night that brings up the dead.  Now listen up whilst ol' Tips Slived here tells the tale.

Aye!  The tortured souls upon the waves, do dance and call from watery graves.
They call to other pirates that be, out livin' a life 'pon the sea.
When ya sail within the Devils Spit, you take yer chances with the rest.
Fer they rise up, as ya near their eternal tomb. Ta beckon and wail, out in the gloom.
They have eyeless sockets. Aye! Tis a gruesome sight.
Plucked out by the ocean scavengers bite.
To have those wraiths look t'wards yer ship, marks it fer death.
You'll not beat their grip.
Thier spectral forms of festering rot, once be pirates, one and the lot.
Each dead soul picks itself a victim.  Then SWOOPS down on the decks ta collect 'em.
They be dragged, kicking and screaming, beneath the depths.
But Davvy Jones, these souls he won't accept.
A pact was made 'tween the Devil and he, fer those taken here within this Devil sea.
For the pirates chosen by the dead, are taken deeper down, past the sea bed.
To wail and burn on the Devils spit.  To be fed to his minions and his pets.
Then their souls belong to he, that claims this triangle of the sea.
A pirates soul be the blackest kind.  A more murderous bunch, you'll never find.
So now, ther be a full ship more, of tortured souls to settle scores.
With their ship sunk past the bottom, there they stay til the Devil calls 'em.
Up to dance 'pon the waves, to take other pirates to thier graves.
So when you sail with the full moon lit.  Sail not into the Devils Spit.


Now Lad.  How's that for a bit of an old salts tale?  Good one ay lad?  Here, hold this bit of sail up while I thread this here bobbin.  Higher now.  That's a good lad.  Ha! Ha!  You'll not be feelin this way fer long.  No.  Not long at all.


Hey! Boy!  yes YOU!  Your the only boy here 'board ship be ya not?  What are ya doin' over there in them torn sails?  Don't I be givin' ya enough work ta do?
Talkin' ta who?  We have no hand 'board this ship by that name.  Besides, there be no one there but you.  Take a look a round.
Boy?  You alright?  Your as white as them sheets there.  Ha!  Port sick are ya?  But, don't be worrin' lad.  We set sail on the tide, to do us a bit 'o piratin' on our way to the next port.
Now go check on them skull and cross bones.  make sure she's ready ta hoist when Capt'in calls fer 'em.  Yes. sir, white as them there sheets he is.

MEN!  Make ready ta sail.  Tonight, we sail through the Spit!
Wenglou Apr 2015
Inday unom na katuig ang nilabay
sa dihang nahikagplagan tika milabay sa balay
sa handumanan ko nahipatik ang katahom sa imong hulagway
may mga panahon sa kasing2x og damgo ko imong kaanyag mobisita gamay

Karon dili masukod ang kalipay sa dihang nagkaila ta
Adunay panahon magkachat ta lingaw sige kog katawa
sa dihang nakahibalo naka sa tinuod og naglagot ka sa akoa
maayo man ng makahibalo ka sa tinuod samtang sayo pa

Kung moabot ang panahon mosugot na ka magdate ta
Por syur ako man jud ng gasto more pa
be conscious lang sa imong dayet aron conscious pud ko sa akong bulsa
kung cge na ta det2x chippy og tubig na lang gani ang order para natong duha
pasabot KKB nalang ta sunod, salamat sa pagsabot hap...

og kung ugaling dili na jud nimo maagwanta imo nakong sugton
ayaw kabalaka ipanaad ko imong gugma akong amumahon
sa kanunay ikaw akong panggaon sa mga gakus ko ikaw akong prisohon
tanan nimong gusto akong buhaton imong mga sugo akong tumanon

Og kung imo naman gali kong sugoon sa merkado
pwede ayaw pud ko paalsaha og bugas isa ka sako
basin og tungod sa kabug-at di nako makaya makaigit ko
kung pwede lang unta kilo kiloha pud na og mahimo.
raquezha Aug 2020
Nagpoon sa pagbagsak kan dáhon
An mga istoryang dai mo huhunaon
Na makakaabot sa susunod na henerasyon
Dai dapat pundohon an pagsurat
Kan satuyang tataramon asin
Dai dapat malingaw sa kagayonan
Kan pagbasa nin mga surat na hali
Sa mga utak kan satuyang mga pag-iriba
An oras na tinaya mo sa paggibo
Nin obra, surat, tula man o kanta
Basta nilaagan **** puso
Sigurado na iyan matalubo
Arog kan káhoy, daí pirming nahihiling
An pagdakula pero maabot an aldaw
Igwang saróng tawo an matambay
Sa limpoy kan hawak niya
Igwang sarong tawo an masirong
Ta makusogon an uran
Mahihiling mo an dáhon na nagbabalyi
Kapot kan duros pasiring sa banggi
An mga káhoy nagtatalubo, haloy magadan
An úbak sa hawak niya
An patunay na sinda nabubuhay
Dara-dara an mga istorya na sinurat ta
An mga piyesa na nakadukot na sa dugo ta
Sinda an giya
Na kita dapat an maprotekta
Sa palibot ta
Daí matatapos an buhay
Sa pagbagsak kan dáhon
Sa daga na iniistaran ta
Daí matatapos an buhay
Maski sadiring dugo ta
An magkugos
Sa daga na pinadangat ta

—𝐔𝐛𝐚𝐤,  a Bikol poetry
· Úbak;
1. Bark (of a tree) also,
2. To Peel (as fruit) also,
3. To PEEL (as skin)
-
4. https://www.instagram.com/p/CEHemKMh6Yy/
homeland security
on these nuts
home land security
in your butts
home land security
look but don't touch
it's too much
for 'em to understand
***** jacker
**** in hand
hatin' big wacker
on tha attacker
i like 'em blacker
she's a ***** packer
don't like 'em battered
spell bound brain washed
what's tha matter?
Homeland Security Act
homeland security
tryin' ta scare
why can't tha government care?
socialist ideals
not tryin' to hear
hippie gal tryin' ta spread peace
until the cognizance cease
down with tha ****
come in your hair
tryin' ta do me long
they can't take it down
ya know they messin' around
neo-con trick
tryin' ta make brunette sick
don't they like the way i hold my ****?
maybe i wanna take a lick
lyin' *******' wichin' cryin'
like a man's supposed to be dyin'
look at 'em fryin'.
sorcery zap to the court-ordered goofs
snitchin'
doin' bad things
mad federal schemes
they all occultic fiends
with yo mama church
as the ball swings
** **** on me
mother **** the holy see
what ya tryin' to be
....holy?
goons, screws, pigs and spooks
sayin cognizance aint to use
poor court ordered goofs so-abused
papists vowed in their delusions of grandeur
all you supposed ta think
...is white cop
expendable masses they say aint allowed ta know
while they call the pope pop
guardian protectors of tha white bred
they wanna make tha people brain dead
feds frivolous threats
tha number on your badge says zero
what you tryin' to be?
A super hero?
http://chocolatefantasies.com/Dicky-Chug.jpg
Ta
ta
ppin
g
toe

hip
popot
amus Back

gen
teel-ly lugu
bri ous

            eyes
LOOPTHELOOP

as

fathandsbangrag
Chomsky is a bit too pessimistic for my taste,
and it's strange to me how a Linguist does not believe in connectivity;
for, communication is connectivity;
every word connects to another
to form an idea, or a purpose.

Astrology has been around far longer than Astronomy,
and yet, people throw it aside as voodoo...
People saw these unseen forces and connections
long before they saw the connections within Science or Mathematics.
Trust and Love don't have a definite formula which we can see,
but they happen at a certain Time and Place.
If you believe in Karma at all, you know:
Nothing is a coincidence.

When you do something Good,
you put Positive energy out into the world,
and it is much more likely to come back to you
than Negative energy,
But these changes occur so rapidly and unseen,
that we have no way of comprehending their formula.
Each Negative action could be counteracted with a Positive,
and Vise Versa.
We look at Nature's mutations and call them Imperfect,
but that is just our idea of Perfection that we have created.
We expect things to go systematically, like Chomsky says,
we see things in forms of Machines.

But even in Machines, there are Mutations and/or Imperfections.
These are not Mutations at all, or Imperfections. These are just another part of the System, created by Nature.
We expect Nature to be: ta-ta-ta-ta-ta-ta;
not: ta-ta-lalalalala-ta-ta,
and so, when this happens, we call it a Mutation,
yet it keeps happening throughout Nature and Time.
Even the machines that we create, do this very same thing.
Even our DNA. Even Language.
All these things happen from Connections...
with others, with ourselves, with people we've never met,
with objects, with animals, with our bodies, with thoughts and feelings...
This all comes back to what we call "Karma".

It is hard for me to believe that there is not an unseen force or
Higher Power;
when I say this, I don't necessarily mean God or Heaven or Hell,
or anything religious at all; these are just terms in which
we describe the same things differently.
I do not believe in a Higher Power because I want to go to heaven,
or because I want my parents to be happy after Death.
I believe there is a Higher Power,
because there is proof all around us...

The cells inside our body have no idea why they do their job each day,
kind of like us Humans,
yet we go on living the way we do, performing the tasks
that we're meant to perform.
You could argue that cells don't have a conscious,
or that animals don't, for that matter,
so they have no way of thinking about or comprehending
Life.

But I believe the opposite.
There is no way for us to shrink down and understand
the way that each organism lives,
but it does live.
All things are equal, and though smaller organisms may not grasp
what we grasp;
We may not grasp, what other organisms in the Universe grasp.
Cells and organs live inside of our bodies:
As we live inside of Earth;
It is hard for us to know what is Beyond that.

One thing I know for sure,
depending on your definition of "Reason",
we do live for a reason,
just as the cells in our bodies live to keep us Alive.
Is it possible we are keeping something bigger than us
Alive?

It may not matter to us, since it is an unseen Force,
but the force is certainly there,
which leaves the Explanatory Gap between Science
and the Mind, and Action.
It is there. It is happening. We cannot explain it.
Maybe we never will, so as Chomsky says,
"We live, then turn to dust, and that is all we are."
But that is just a way of looking at things,
like saying the glass is half empty.
I like to think mine is half Full.

If everything did not Connect,
we would not do things for others,
we would not work,
we would not talk,
we would not be human,
we would be Nothing, as we know it.

So, yes, I believe all is connected.
I believe there is no such thing as coincidence.
I believe Mutation and Chaos are an equal part of Nature,
and they represent a Pattern so vast,
which supports a much, much larger Equation to Life
than we can understand Now.
This, I believe.
StuKerr Jun 2014
King of the lions
Hai-ku-na-ma-ta-ta
Simba, what a *****.
raquezha Nov 2017
Sa irarum ku kanimong
matam-is na pagrukot
naintindihan ko
kung uno ibig sabihon
ku pagkapot mo
ku kanakong kamot,
ku mga text ****
malang siram
ulit-ulitong basahon,
ku magrani ka
mga labi mo
sa labi ko,

guru-gab-i ko
nababayad a magayon
**** mga mata,
maganting talaga a mga bituon,
pigdara ko kanimo
ku panahon na nauuda ako,
diri kabisado a lugar nag tangad
sana ako tapos tig sundan paiyan kanimo.

Kaiba ko ika sa irarum ko mga bituon,
nakatangad sana kita tapos
pigsisilngan su bulan na malakabilog,
nag ayat sa pabor
na sana...
sana...
bayaan na su nangyari ku kadto,
mig puon sa panibago,
gibohon na sanang ekpersyensya
su dating nangyari
ku kanatong mga deperensya.

Utro, puon sa uno,
nguwan diri ko na tutugotan
na mabayad ta ulit su puro.
Isi mo dawa kadakol na buwan
su naglipas diri nagbago
su tiwala ko kanimo.

Lang siram na payabaon ka,
Ika sana, uda na iba.
Kanakong Prinsesa
na diri mig uban magiging Reyna.
CRESTINE CUERPO Aug 2017
Pagsalig ang nagbugkos natong duha,
Hinungdan nganung kita nahimong managhigala,
Pero na unsa kini pagkahitabua?
Ania ang atong estorya.
Kung abrihan ko ang mga panid ug dahon sa kasaysayan,
Ug kung ako kini tuki-tuki-on sa makadaghan,
Dili ko mahikalimtan ang kagabin-on nga atong naagi-an.
Ana-a ako sa mangitngit na dapit,
Ug sa dehang dunay hubog nga sa akoa gihapit,
Naghilak ako sa daplin nga hilit,
Ug ikaw nga saksi, mitawag sa imong mama sa makalit.
Gelakag kini  sa imong mama ug walis tingting,
Ako nga nagluha ug katawa,
Kay siya naka tini-il ra.
Emu dayon akong gegakus,
Aron mawala ang akong kahadlok ug kaligutgot.
Sukad adto kita nagkahigala,
Ang panganod galantaw natung duha,
Malipayon kita nga nagtampisaw,
Sa tubig nga matin-aw.
Ug sa dehang kita manginhas na,
Pwerte natung lipaya
Sa matag kinasun nga makuha ta,
Asta natung bebuha
Ug sa dehang emu akong gedala sa kapilya,
Nadunggan nato ang kanta nga nag-uluhang, "Bato balani Sa Gugma".

Malipayon kita nga nagpunit sa mga kendi,
Kini gakahitabo kada gabii,
Sinugdanan sa atong pagtuo sa Balaang Rosaryo,
Ug kay Senior Santo Nino.

Abe-----abe kog kato dili matapos,
Apan pagka-ugma kita taman nalang sa pag gakus,
Naghilaka ta ug nagbangutan,
Nagdagayday ang mga luha sa atong dughan,
Samtang ikaw ug ang emung pamilya,
Naghatud namu sa pantalan,
Ang emung mga kamut emu dayun hinay-hinay nga gebuy-an.

Getan-aw ko ang layo nga mga barko,
Ug gi-ingon ako, " Goodbye Cebu mobalik ako!".

Walay adlaw ug kagabi-on,
Nga ako dili nimo padamguhon,
Nag-alindasa, nagsalimu-ang,
ang akong kasing-kasing ug dughan,
Kay gepangandoy kong kita magkita na.

Katorse katuig ang nilabay,
Abe nakug kita wala nay panag estoryahay,
Natingala na lang ko sa "text message" nemu bai.
Abe mo nga ikaw ako ng gekalimtan.

Salamat! kay gipili mo ang kurso natung duha,
Malipayon ako higala,
Hilabi na nagla-um ka ,
Nga ako mubalik pa.

Way sukod ang imong pagsalig sa akoa,
Wa jud ka nagbag-o,
Gasa ka nga gehatag kanako a Ginoo,
Abe! nakug sakit ang musalig dala ang pagla-um,
Pero luyo sa mga dag-um,
Nagpahipi ang kamatuoran ug paghandum.

Sakto ko! nga ang pitik sa akong kasing-kasing,
Mao sadang getinguha mo,
Samtang nadunggan ko ang tingog mo,
Wa jud kay pagbag-o,
Ngisi! todo-max ka detso.

Piso-piso para sa barko,
Akong paningkamut para nemu,
Aron dili masayang ang atong mga tenguha ug damgo.

Hulata ko sa pantalan,
Saksi kini sa atong pagluha,
Pero mu abot ang panahon
Nga kini mahimong saksi sa atong kasadya!

Salamat! tungod kay dagat man ang pagitan,
Dili kini mahimong babag sa atong padulngan,
Para magpadayon ang relasyon,
Nga nahimo nakung inspirasyon!



"LDR" tang duha!
Wala jud d.i forever,
Pero na-ay together.
Big Virge Sep 2014
YES ...
I Am The Dark Knight of A DIFFERENT Type ... !!!
      
Who Still Fights Crime ...
NO Nines' ..... Just RHYMES ... !!!      
      
Rhymes Designed Like .... Spidey' Webs ...      
To Mess With Heads Who Bring DISTRESS ...      
When They Should Be At HOME Sleeping In Beds ... !!!    
      
NO Friend of Feds Whose Work Defends ...      
THOSE Gangster Sects Who Deal In DEATH ... !!!      
      
A HERO Whose Flows Dish Out Dem' Blows ....      
That Have BAD MAN ... UP ON Dem' Toes ... !!!!!    
      
I Work At Night But When I RISE ...    
It's Time For Guys To Recognise ...        
Their Crime Designs Become BENIGN ...      
When THIS Dark Knight Shines Like STARLIGHT ... !!!      
      
Because My Vibe Is Down With RIGHT ... !!!      
And Down With WRONG When Wrong Belongs ...      

Inside The STRONG ...
Who DON'T PROLONG The Use of Wrong ... !!!    
      
Hammerin' Jaws But I AIN'T Thor .... !!!      
My Style of War Is Lyrically PURE ... !!!!      
PURE Like My Cause Ta' Capture SAW ... !!!!!    
      
Did You Catch That Rhyme Cos' That Was RAW ... !?!      
I Now IMPLORE Crime Lords To .......  " Pause " .........    
      
Before I Draw Their Cards of War ...    
And **** Fa' Headz Like Beavis's Friend ... !!!      
      
See When Nights Are DARK ...  

I Hear The HARK .... !!!!!      
of Those Inclined To Fight With STARK ... !      
      
TONY ... Of Course ... !!!!!!      
So I'm Down With Thor When AVENGING Fa' SURE ... !!!
  
But JUSTICE Is The League I'm IN ...  
Green Lantern Dim NOT When Tings' Grim ...  
NO Calling For The Thing ...
When WE BE ... CLOBBERIN' ... !!!!!!!      
      
Cos' We STAND TOGETHER Bredrin' FOREVER .... !!!      
But Me I'm CLEVER So DON'T Get Tied Most Ties I SEVER ...    
Cos' A Lot of Crime Fighters Be Down For ... WHATEVER ... ?!?      
      
So Me I Box CLEVER ...        
As If My Name Was Floyd Mayweather ... !!!!!      
      
Pugilistic Endeavours That Create Pressure ... !!!!!      
And Inflict PAIN ... That DEFEATS The INSANE ... !!!!!!      
      
Bane AIN'T Got Game ... !!!    
To Mess With The STRAIN ...
That My Brain RETAINS ... !!!      

PERSONAL PAIN ....
Loss That Remains  ........ !!!!!!  
  
Kind of Like ... CAIN ...
NOT ABEL To Refrain ..... !!!!      
From Doing What's WRONG ...
Cos' It Feels So STRONG ... !!!!!      
      
The Will To FIGHT The Will To DIE ... !!!      
For What I Believe In My Heart To Be RIGHT ...  !!!    
      
Meantime On The Side ...
I Got Girls Who Look FLY ...      
Trying To Get Time ...
To Roll With The DARK KNIGHT ... !!!      
      
But Me Like I Say ...
Am A DIFFERENT TYPE ... !!!      
Who FOOPS' Like Sup's ...
When Dem' Bodies Dem' TIGHT ... !!!!!!!!!    
      
YES ... Lois Lane KNOWS ... !!!  
    
Cos' Once I Hit Metropolis    
She Knew Sup's Had To ... GO ... !!!!!!!!    
      
A KRYPTONITE Type Flow ... !!!    
That Proves My Prose ...
Makes The Ladies Wanna Roll ....    
      
But Like I Said BEFORE ... !!!!!!!    
I'm A DIFFERENT Type of Knight ... !!!!!!    
      
Whose ESSENCE Is To FIGHT ... !!!      
FIGHT The Crimes of CRIMINAL Minds ...      
      
Whose LUST For STRIFE Leaves Them Resigned ...  
To MISS THE SIGNS And SEE The LIGHT ... !!!!!      
      
The LIGHT That SHINES On Knights Like ... I ...
Who STAND For MORE Than Being LORDS OF WAR ...      
      
We STAND For A CAUSE That Says To Y'all ...      
WE CAN Do MORE Than Be FORLORN ...      
Because of CRIMES That Take INNOCENT Lives ... !!!!!!    
      
YES I'm THAT Guy Who Has NO TIME .......      
For NONSENSE FIGHTS Or Joining Tribes ....      
Because My Life Has A ... SINGULAR Vibe ...      
      
Because .... I Am ....      
      
"The Dark Knight ....      
of A Different Type !" ....
Inspired by, The Dark Knight, trilogy of movies.

Listen Here :
https://soundcloud.com/user-16569179/05-the-dark-knight-of-a-different-type-lowhar-remix?in=user-16569179/sets/virges-world-files
AL Marasigan Jul 2016
Hinhin, But-an, Maria Clara kumbaga
Mga batasan sa babaeng pilipina
Pero ngano karong panahona
Ang uban sa ila lahi nag tirada


Cool, Tisoy, Dato mao ang ginapangita
Sa mga babaeng hadlok mabutata.
Mangutana ko asa ang gugma,
Kung permi nalng ing-ani trip nila.


Mga lalaki perti sad ang gara,
Pag ang babae nay muduol kanila.
'Naa kay Car?' Perming pangutana
Sa mga dalagang kani lang ang punterya.


Unsaon ta man, karong panahona
'Naa koy Car.'mansad tubag aning mga lakiha.
Haaay, parehas rjud silang mga tawhna
Di nata magtell basig diay naay mabuong gugma.

Lahi najud karong panahona,
Pati mga prinsipyo kalimtan na.
Pero unsaon ta man, daghan man nagapadala
Sa mga butang na dili needed sa gugma.
(Filipino)Visayan Poem.
This was made during the summer break.
Lorsque le grand Byron allait quitter Ravenne,
Et chercher sur les mers quelque plage lointaine
Où finir en héros son immortel ennui,
Comme il était assis aux pieds de sa maîtresse,
Pâle, et déjà tourné du côté de la Grèce,
Celle qu'il appelait alors sa Guiccioli
Ouvrit un soir un livre où l'on parlait de lui.

Avez-vous de ce temps conservé la mémoire,
Lamartine, et ces vers au prince des proscrits,
Vous souvient-il encor qui les avait écrits ?
Vous étiez jeune alors, vous, notre chère gloire.
Vous veniez d'essayer pour la première fois
Ce beau luth éploré qui vibre sous vos doigts.
La Muse que le ciel vous avait fiancée
Sur votre front rêveur cherchait votre pensée,
Vierge craintive encore, amante des lauriers.
Vous ne connaissiez pas, noble fils de la France,
Vous ne connaissiez pas, sinon par sa souffrance,
Ce sublime orgueilleux à qui vous écriviez.
De quel droit osiez-vous l'aborder et le plaindre ?
Quel aigle, Ganymède, à ce Dieu vous portait ?
Pressentiez-vous qu'un jour vous le pourriez atteindre,
Celui qui de si haut alors vous écoutait ?
Non, vous aviez vingt ans, et le coeur vous battait
Vous aviez lu Lara, Manfred et le Corsaire,
Et vous aviez écrit sans essuyer vos pleurs ;
Le souffle de Byron vous soulevait de terre,
Et vous alliez à lui, porté par ses douleurs.
Vous appeliez de **** cette âme désolée ;
Pour grand qu'il vous parût, vous le sentiez ami
Et, comme le torrent dans la verte vallée,
L'écho de son génie en vous avait gémi.
Et lui, lui dont l'Europe, encore toute armée,
Écoutait en tremblant les sauvages concerts ;
Lui qui depuis dix ans fuyait sa renommée,
Et de sa solitude emplissait l'univers ;
Lui, le grand inspiré de la Mélancolie,
Qui, las d'être envié, se changeait en martyr ;
Lui, le dernier amant de la pauvre Italie,
Pour son dernier exil s'apprêtant à partir ;
Lui qui, rassasié de la grandeur humaine,
Comme un cygne à son chant sentant sa mort prochaine,
Sur terre autour de lui cherchait pour qui mourir...
Il écouta ces vers que lisait sa maîtresse,
Ce doux salut lointain d'un jeune homme inconnu.
Je ne sais si du style il comprit la richesse ;
Il laissa dans ses yeux sourire sa tristesse :
Ce qui venait du coeur lui fut le bienvenu.

Poète, maintenant que ta muse fidèle,
Par ton pudique amour sûre d'être immortelle,
De la verveine en fleur t'a couronné le front,
À ton tour, reçois-moi comme le grand Byron.
De t'égaler jamais je n'ai pas l'espérance ;
Ce que tu tiens du ciel, nul ne me l'a promis,
Mais de ton sort au mien plus grande est la distance,
Meilleur en sera Dieu qui peut nous rendre amis.
Je ne t'adresse pas d'inutiles louanges,
Et je ne songe point que tu me répondras ;
Pour être proposés, ces illustres échanges
Veulent être signés d'un nom que je n'ai pas.
J'ai cru pendant longtemps que j'étais las du monde ;
J'ai dit que je niais, croyant avoir douté,
Et j'ai pris, devant moi, pour une nuit profonde
Mon ombre qui passait pleine de vanité.
Poète, je t'écris pour te dire que j'aime,
Qu'un rayon du soleil est tombé jusqu'à moi,
Et qu'en un jour de deuil et de douleur suprême
Les pleurs que je versais m'ont fait penser à toi.

Qui de nous, Lamartine, et de notre jeunesse,
Ne sait par coeur ce chant, des amants adoré,
Qu'un soir, au bord d'un lac, tu nous as soupiré ?
Qui n'a lu mille fois, qui ne relit sans cesse
Ces vers mystérieux où parle ta maîtresse,
Et qui n'a sangloté sur ces divins sanglots,
Profonds comme le ciel et purs comme les flots ?
Hélas ! ces longs regrets des amours mensongères,
Ces ruines du temps qu'on trouve à chaque pas,
Ces sillons infinis de lueurs éphémères,
Qui peut se dire un homme et ne les connaît pas ?
Quiconque aima jamais porte une cicatrice ;
Chacun l'a dans le sein, toujours prête à s'ouvrir ;
Chacun la garde en soi, cher et secret supplice,
Et mieux il est frappé, moins il en veut guérir.
Te le dirai-je, à toi, chantre de la souffrance,
Que ton glorieux mal, je l'ai souffert aussi ?
Qu'un instant, comme toi, devant ce ciel immense,
J'ai serré dans mes bras la vie et l'espérance,
Et qu'ainsi que le tien, mon rêve s'est enfui ?
Te dirai-je qu'un soir, dans la brise embaumée,
Endormi, comme toi, dans la paix du bonheur,
Aux célestes accents d'une voix bien-aimée,
J'ai cru sentir le temps s'arrêter dans mon coeur ?
Te dirai-je qu'un soir, resté seul sur la terre,
Dévoré, comme toi, d'un affreux souvenir,
Je me suis étonné de ma propre misère,
Et de ce qu'un enfant peut souffrir sans mourir ?
Ah ! ce que j'ai senti dans cet instant terrible,
Oserai-je m'en plaindre et te le raconter ?
Comment exprimerai-je une peine indicible ?
Après toi, devant toi, puis-je encor le tenter ?
Oui, de ce jour fatal, plein d'horreur et de charmes,
Je veux fidèlement te faire le récit ;
Ce ne sont pas des chants, ce ne sont pas des larmes,
Et je ne te dirai que ce que Dieu m'a dit.

Lorsque le laboureur, regagnant sa chaumière,
Trouve le soir son champ rasé par le tonnerre,
Il croit d'abord qu'un rêve a fasciné ses yeux,
Et, doutant de lui-même, interroge les cieux.
Partout la nuit est sombre, et la terre enflammée.
Il cherche autour de lui la place accoutumée
Où sa femme l'attend sur le seuil entr'ouvert ;
Il voit un peu de cendre au milieu d'un désert.
Ses enfants demi-nus sortent de la bruyère,
Et viennent lui conter comme leur pauvre mère
Est morte sous le chaume avec des cris affreux ;
Mais maintenant au **** tout est silencieux.
Le misérable écoute et comprend sa ruine.
Il serre, désolé, ses fils sur sa poitrine ;
Il ne lui reste plus, s'il ne tend pas la main,
Que la faim pour ce soir et la mort pour demain.
Pas un sanglot ne sort de sa gorge oppressée ;
Muet et chancelant, sans force et sans pensée,
Il s'assoit à l'écart, les yeux sur l'horizon,
Et regardant s'enfuir sa moisson consumée,
Dans les noirs tourbillons de l'épaisse fumée
L'ivresse du malheur emporte sa raison.

Tel, lorsque abandonné d'une infidèle amante,
Pour la première fois j'ai connu la douleur,
Transpercé tout à coup d'une flèche sanglante,
Seul je me suis assis dans la nuit de mon coeur.
Ce n'était pas au bord d'un lac au flot limpide,
Ni sur l'herbe fleurie au penchant des coteaux ;
Mes yeux noyés de pleurs ne voyaient que le vide,
Mes sanglots étouffés n'éveillaient point d'échos.
C'était dans une rue obscure et tortueuse
De cet immense égout qu'on appelle Paris :
Autour de moi criait cette foule railleuse
Qui des infortunés n'entend jamais les cris.
Sur le pavé noirci les blafardes lanternes
Versaient un jour douteux plus triste que la nuit,
Et, suivant au hasard ces feux vagues et ternes,
L'homme passait dans l'ombre, allant où va le bruit.
Partout retentissait comme une joie étrange ;
C'était en février, au temps du carnaval.
Les masques avinés, se croisant dans la fange,
S'accostaient d'une injure ou d'un refrain banal.
Dans un carrosse ouvert une troupe entassée
Paraissait par moments sous le ciel pluvieux,
Puis se perdait au **** dans la ville insensée,
Hurlant un hymne impur sous la résine en feux.
Cependant des vieillards, des enfants et des femmes
Se barbouillaient de lie au fond des cabarets,
Tandis que de la nuit les prêtresses infâmes
Promenaient çà et là leurs spectres inquiets.
On eût dit un portrait de la débauche antique,
Un de ces soirs fameux, chers au peuple romain,
Où des temples secrets la Vénus impudique
Sortait échevelée, une torche à la main.
Dieu juste ! pleurer seul par une nuit pareille !
Ô mon unique amour ! que vous avais-je fait ?
Vous m'aviez pu quitter, vous qui juriez la veille
Que vous étiez ma vie et que Dieu le savait ?
Ah ! toi, le savais-tu, froide et cruelle amie,
Qu'à travers cette honte et cette obscurité
J'étais là, regardant de ta lampe chérie,
Comme une étoile au ciel, la tremblante clarté ?
Non, tu n'en savais rien, je n'ai pas vu ton ombre,
Ta main n'est pas venue entr'ouvrir ton rideau.
Tu n'as pas regardé si le ciel était sombre ;
Tu ne m'as pas cherché dans cet affreux tombeau !

Lamartine, c'est là, dans cette rue obscure,
Assis sur une borne, au fond d'un carrefour,
Les deux mains sur mon coeur, et serrant ma blessure,
Et sentant y saigner un invincible amour ;
C'est là, dans cette nuit d'horreur et de détresse,
Au milieu des transports d'un peuple furieux
Qui semblait en passant crier à ma jeunesse,
« Toi qui pleures ce soir, n'as-tu pas ri comme eux ? »
C'est là, devant ce mur, où j'ai frappé ma tête,
Où j'ai posé deux fois le fer sur mon sein nu ;
C'est là, le croiras-tu ? chaste et noble poète,
Que de tes chants divins je me suis souvenu.
Ô toi qui sais aimer, réponds, amant d'Elvire,
Comprends-tu que l'on parte et qu'on se dise adieu ?
Comprends-tu que ce mot la main puisse l'écrire,
Et le coeur le signer, et les lèvres le dire,
Les lèvres, qu'un baiser vient d'unir devant Dieu ?
Comprends-tu qu'un lien qui, dans l'âme immortelle,
Chaque jour plus profond, se forme à notre insu ;
Qui déracine en nous la volonté rebelle,
Et nous attache au coeur son merveilleux tissu ;
Un lien tout-puissant dont les noeuds et la trame
Sont plus durs que la roche et que les diamants ;
Qui ne craint ni le temps, ni le fer, ni la flamme,
Ni la mort elle-même, et qui fait des amants
Jusque dans le tombeau s'aimer les ossements ;
Comprends-tu que dix ans ce lien nous enlace,
Qu'il ne fasse dix ans qu'un seul être de deux,
Puis tout à coup se brise, et, perdu dans l'espace,
Nous laisse épouvantés d'avoir cru vivre heureux ?
Ô poète ! il est dur que la nature humaine,
Qui marche à pas comptés vers une fin certaine,
Doive encor s'y traîner en portant une croix,
Et qu'il faille ici-bas mourir plus d'une fois.
Car de quel autre nom peut s'appeler sur terre
Cette nécessité de changer de misère,
Qui nous fait, jour et nuit, tout prendre et tout quitter.
Si bien que notre temps se passe à convoiter ?
Ne sont-ce pas des morts, et des morts effroyables,
Que tant de changements d'êtres si variables,
Qui se disent toujours fatigués d'espérer,
Et qui sont toujours prêts à se transfigurer ?
Quel tombeau que le coeur, et quelle solitude !
Comment la passion devient-elle habitude,
Et comment se fait-il que, sans y trébucher,
Sur ses propres débris l'homme puisse marcher ?
Il y marche pourtant ; c'est Dieu qui l'y convie.
Il va semant partout et prodiguant sa vie :
Désir, crainte, colère, inquiétude, ennui,
Tout passe et disparaît, tout est fantôme en lui.
Son misérable coeur est fait de telle sorte
Qu'il fuit incessamment qu'une ruine en sorte ;
Que la mort soit son terme, il ne l'ignore pas,
Et, marchant à la mort, il meurt à chaque pas.
Il meurt dans ses amis, dans son fils, dans son père,
Il meurt dans ce qu'il pleure et dans ce qu'il espère ;
Et, sans parler des corps qu'il faut ensevelir,
Qu'est-ce donc qu'oublier, si ce n'est pas mourir ?
Ah ! c'est plus que mourir, c'est survivre à soi-même.
L'âme remonte au ciel quand on perd ce qu'on aime.
Il ne reste de nous qu'un cadavre vivant ;
Le désespoir l'habite, et le néant l'attend.

Eh bien ! bon ou mauvais, inflexible ou fragile,
Humble ou fier, triste ou ***, mais toujours gémissant,
Cet homme, tel qu'il est, cet être fait d'argile,
Tu l'as vu, Lamartine, et son sang est ton sang.
Son bonheur est le tien, sa douleur est la tienne ;
Et des maux qu'ici-bas il lui faut endurer
Pas un qui ne te touche et qui ne t'appartienne ;
Puisque tu sais chanter, ami, tu sais pleurer.
Dis-moi, qu'en penses-tu dans tes jours de tristesse ?
Que t'a dit le malheur, quand tu l'as consulté ?
Trompé par tes amis, trahi par ta maîtresse,
Du ciel et de toi-même as-tu jamais douté ?

Non, Alphonse, jamais. La triste expérience
Nous apporte la cendre, et n'éteint pas le feu.
Tu respectes le mal fait par la Providence,
Tu le laisses passer, et tu crois à ton Dieu.
Quel qu'il soit, c'est le mien ; il n'est pas deux croyances
Je ne sais pas son nom, j'ai regardé les cieux ;
Je sais qu'ils sont à Lui, je sais qu'ils sont immenses,
Et que l'immensité ne peut pas être à deux.
J'ai connu, jeune encore, de sévères souffrances,
J'ai vu verdir les bois, et j'ai tenté d'aimer.
Je sais ce que la terre engloutit d'espérances,
Et, pour y recueillir, ce qu'il y faut semer.
Mais ce que j'ai senti, ce que je veux t'écrire,
C'est ce que m'ont appris les anges de douleur ;
Je le sais mieux encore et puis mieux te le dire,
Car leur glaive, en entrant, l'a gravé dans mon coeur :

Créature d'un jour qui t'agites une heure,
De quoi viens-tu te plaindre et qui te fait gémir ?
Ton âme t'inquiète, et tu crois qu'elle pleure :
Ton âme est immortelle, et tes pleurs vont tarir.

Tu te sens le coeur pris d'un caprice de femme,
Et tu dis qu'il se brise à force de souffrir.
Tu demandes à Dieu de soulager ton âme :
Ton âme est immortelle, et ton coeur va guérir.

Le regret d'un instant te trouble et te dévore ;
Tu dis que le passé te voile l'avenir.
Ne te plains pas d'hier ; laisse venir l'aurore :
Ton âme est immortelle, et le temps va s'enfuir

Ton corps est abattu du mal de ta pensée ;
Tu sens ton front peser et tes genoux fléchir.
Tombe, agenouille-toi, créature insensée :
Ton âme est immortelle, et la mort va venir.

Tes os dans le cercueil vont tomber en poussière
Ta mémoire, ton nom, ta gloire vont périr,
Mais non pas ton amour, si ton amour t'est chère :
Ton âme est immortelle, et va s'en souvenir.
StuKerr Jun 2014
Ow, Its in the past
Hai-ku-na-ma-ta-ta
Learn from Ra-fi-ki
Krezeyyyy Oct 2016
Wala ni nako gisuwat para mubalik ka
Para makahibaw ka nga sakit gihapon
Ug basin makahunahuna kan'g sa imung kaluoy
Mubalik ka nako.
Nagsuwat ko kay mao ni ako.
Magsuwat sa kung unsa'y
Ganahan,
Kinahanglan nakong ipagawas
Isuwat ug nagdahum ug naglaum
Nga sa paghuman ani
Mahuman nasad tanang kasakit
Kay sa pagkakarun sakit gihapon
Sakit kaayu
Sakit nga dili matangtang
Abi kog ako'y mupilit sama sa bubble gum
Sa imung sapatos.
Apan kasakit.
Kasakit ang nipilit pagkahuman
Sa atung paglakaw,
Sa pila ka buwan nga
Kauban ta.

Kasabut ko
Wala'y kita,
Dili kita,
Dili pwede,
Dili na,
Dili man gyud.
Pero salamat
Sa paghatag ug higayon
Sa pagpahibaw sa pagpabati
Sa kita, sa kita ug sa mga plano
Sa mga adlaw nga puno sa kalipay
Sa mga kanta,
Sa mga sulat,
Sa paglaum nga pag-abut sa ugma
Naa pa,
Kita.
Sa pagbati nga wa'y sama
Ug bisan pa'g nahuman na tanan
Naa pa gihapon ko
Nagpabilin nga nituo
Sa kita, sa kung unsa ta
Sa usa'g usa.

Wala ni nako gisuwat sa pagbasul
Sa kalagot, aligutgot
Bisag akong kasingkasing karun nadugmok
Abi ko'g ang kasakit ang pinakasakit
Apan kalipay.
Kung mangutana ka asa ang pinakasakit
Sa tanan, sa katung kita pa
Katung nitawag ka ug wala ta'y laing gibuhat
Kundi magpulipuli ug sugid sa atung gugma
Sa usa'g usa.

Sakit.
Sakit kaayu.
Sakit nga wala'y sama.
Wala ko kahibaw asa taman
Hangtud kanus-a ko magpuyo aning kasakit
Pero wala ko nagbasul
Ug kung mangutana ka kung
Pabalikon ko atung mga higayona
Kung musugot ba ko'ng sa maka-usa pa,
Mubalik ko sa adlaw nga naka-ila tika
Ug wala ko'y usbon
Padayung tikan'g tan-awn, maghulat
Padayun kon'g magpaabut nga imu kong lingi-un
Ug sa maka-usa pa,
Isugid sa imu tanan'g akong nasugid na.
L'aurore se levait, la mer battait la plage ;
Ainsi parla Sapho debout sur le rivage,
Et près d'elle, à genoux, les filles de ******
Se penchaient sur l'abîme et contemplaient les flots :

Fatal rocher, profond abîme !
Je vous aborde sans effroi !
Vous allez à Vénus dérober sa victime :
J'ai méconnu l'amour, l'amour punit mon crime.
Ô Neptune ! tes flots seront plus doux pour moi !
Vois-tu de quelles fleurs j'ai couronné ma tête ?
Vois : ce front, si longtemps chargé de mon ennui,
Orné pour mon trépas comme pour une fête,
Du bandeau solennel étincelle aujourd'hui !

On dit que dans ton sein... mais je ne puis le croire !
On échappe au courroux de l'implacable Amour ;
On dit que, par tes soins, si l'on renaît au jour,
D'une flamme insensée on y perd la mémoire !
Mais de l'abîme, ô dieu ! quel que soit le secours,
Garde-toi, garde-toi de préserver mes jours !
Je ne viens pas chercher dans tes ondes propices
Un oubli passager, vain remède à mes maux !
J'y viens, j'y viens trouver le calme des tombeaux !
Reçois, ô roi des mers, mes joyeux sacrifices !
Et vous, pourquoi ces pleurs ? pourquoi ces vains sanglots ?
Chantez, chantez un hymne, ô vierges de ****** !

Importuns souvenirs, me suivrez-vous sans cesse ?
C'était sous les bosquets du temple de Vénus ;
Moi-même, de Vénus insensible prêtresse,
Je chantais sur la lyre un hymne à la déesse :
Aux pieds de ses autels, soudain je t'aperçus !
Dieux ! quels transports nouveaux ! ô dieux ! comment décrire
Tous les feux dont mon sein se remplit à la fois ?
Ma langue se glaça, je demeurais sans voix,
Et ma tremblante main laissa tomber ma lyre !
Non : jamais aux regards de l'ingrate Daphné
Tu ne parus plus beau, divin fils de Latone ;
Jamais le thyrse en main, de pampres couronné,
Le jeune dieu de l'Inde, en triomphe traîné,
N'apparut plus brillant aux regards d'Erigone.
Tout sortit... de lui seul je me souvins, hélas !
Sans rougir de ma flamme, en tout temps, à toute heure,
J'errais seule et pensive autour de sa demeure.
Un pouvoir plus qu'humain m'enchaînait sur ses pas !
Que j'aimais à le voir, de la foule enivrée,
Au gymnase, au théâtre, attirer tous les yeux,
Lancer le disque au ****, d'une main assurée,
Et sur tous ses rivaux l'emporter dans nos jeux !
Que j'aimais à le voir, penché sur la crinière
D'un coursier de I'EIide aussi prompt que les vents,
S'élancer le premier au bout de la carrière,
Et, le front couronné, revenir à pas lents !
Ah ! de tous ses succès, que mon âme était fière !
Et si de ce beau front de sueur humecté
J'avais pu seulement essuyer la poussière...
Ô dieux ! j'aurais donné tout, jusqu'à ma beauté,
Pour être un seul instant ou sa soeur ou sa mère !
Vous, qui n'avez jamais rien pu pour mon bonheur !
Vaines divinités des rives du Permesse,
Moi-même, dans vos arts, j'instruisis sa jeunesse ;
Je composai pour lui ces chants pleins de douceur,
Ces chants qui m'ont valu les transports de la Grèce :
Ces chants, qui des Enfers fléchiraient la rigueur,
Malheureuse Sapho ! n'ont pu fléchir son coeur,
Et son ingratitude a payé ta tendresse !

Redoublez vos soupirs ! redoublez vos sanglots !
Pleurez ! pleurez ma honte, ô filles de ****** !

Si l'ingrat cependant s'était laissé toucher !
Si mes soins, si mes chants, si mes trop faibles charmes
A son indifférence avaient pu l'arracher !
S'il eût été du moins attendri par mes larmes !
Jamais pour un mortel, jamais la main des dieux
N'aurait filé des jours plus doux, plus glorieux !
Que d'éclat cet amour eût jeté sur sa vie !
Ses jours à ces dieux même auraient pu faire envie !
Et l'amant de Sapho, fameux dans l'univers,
Aurait été, comme eux, immortel dans mes vers !
C'est pour lui que j'aurais, sur tes autels propices,
Fait fumer en tout temps l'encens des sacrifices,
Ô Vénus ! c'est pour lui que j'aurais nuit et jour
Suspendu quelque offrande aux autels de l'Amour !
C'est pour lui que j'aurais, durant les nuits entières
Aux trois fatales soeurs adressé mes prières !
Ou bien que, reprenant mon luth mélodieux,
J'aurais redit les airs qui lui plaisaient le mieux !
Pour lui j'aurais voulu dans les jeux d'Ionie
Disputer aux vainqueurs les palmes du génie !
Que ces lauriers brillants à mon orgueil offerts
En les cueillant pour lui m'auraient été plus chers !
J'aurais mis à ses pieds le prix de ma victoire,
Et couronné son front des rayons de ma gloire.

Souvent à la prière abaissant mon orgueil,
De ta porte, ô Phaon ! j'allais baiser le seuil.
Au moins, disais-je, au moins, si ta rigueur jalouse
Me refuse à jamais ce doux titre d'épouse,
Souffre, ô trop cher enfant, que Sapho, près de toi,
Esclave si tu veux, vive au moins sous ta loi !
Que m'importe ce nom et cette ignominie !
Pourvu qu'à tes côtés je consume ma vie !
Pourvu que je te voie, et qu'à mon dernier jour
D'un regard de pitié tu plaignes tant d'amour !
Ne crains pas mes périls, ne crains pas ma faiblesse ;
Vénus égalera ma force à ma tendresse.
Sur les flots, sur la terre, attachée à tes pas,
Tu me verras te suivre au milieu des combats ;
Tu me verras, de Mars affrontant la furie,
Détourner tous les traits qui menacent ta vie,
Entre la mort et toi toujours prompte à courir...
Trop heureuse pour lui si j'avais pu mourir !

Lorsque enfin, fatigué des travaux de Bellone,
Sous la tente au sommeil ton âme s'abandonne,
Ce sommeil, ô Phaon ! qui n'est plus fait pour moi,
Seule me laissera veillant autour de toi !
Et si quelque souci vient rouvrir ta paupière,
Assise à tes côtés durant la nuit entière,
Mon luth sur mes genoux soupirant mon amour,
Je charmerai ta peine en attendant le jour !

Je disais; et les vents emportaient ma prière !
L'écho répétait seul ma plainte solitaire ;
Et l'écho seul encor répond à mes sanglots !
Pleurez ! pleurez ma honte, ô filles de ****** !
Toi qui fus une fois mon bonheur et ma gloire !
Ô lyre ! que ma main fit résonner pour lui,
Ton aspect que j'aimais m'importune aujourd'hui,
Et chacun de tes airs rappelle à ma mémoire
Et mes feux, et ma honte, et l'ingrat qui m'a fui !
Brise-toi dans mes mains, lyre à jamais funeste !
Aux autels de Vénus, dans ses sacrés parvis
Je ne te suspends pas ! que le courroux céleste
Sur ces flots orageux disperse tes débris !
Et que de mes tourments nul vestige ne reste !
Que ne puis-je de même engloutir dans ces mers
Et ma fatale gloire, et mes chants, et mes vers !
Que ne puis-je effacer mes traces sur la terre !
Que ne puis-je aux Enfers descendre tout entière !
Et, brûlant ces écrits où doit vivre Phaon,
Emporter avec moi l'opprobre de mon nom !

Cependant si les dieux que sa rigueur outrage
Poussaient en cet instant ses pas vers le rivage ?
Si de ce lieu suprême il pouvait s'approcher ?
S'il venait contempler sur le fatal rocher
Sapho, les yeux en pleurs, errante, échevelée,
Frappant de vains sanglots la rive désolée,
Brûlant encor pour lui, lui pardonnant son sort,
Et dressant lentement les apprêts de sa mort ?
Sans doute, à cet aspect, touché de mon supplice,
Il se repentirait de sa longue injustice ?
Sans doute par mes pleurs se laissant désarmer
Il dirait à Sapho : Vis encor pour aimer !
Qu'ai-je dit ? **** de moi quelque remords peut-être,
A défaut de l'amour, dans son coeur a pu naître :
Peut-être dans sa fuite, averti par les dieux,
Il frissonne, il s'arrête, il revient vers ces lieux ?
Il revient m'arrêter sur les bords de l'abîme ;
Il revient !... il m'appelle... il sauve sa victime !...
Oh ! qu'entends-je ?... écoutez... du côté de ******
Une clameur lointaine a frappé les échos !
J'ai reconnu l'accent de cette voix si chère,
J'ai vu sur le chemin s'élever la poussière !
Ô vierges ! regardez ! ne le voyez-vous pas
Descendre la colline et me tendre les bras ?...
Mais non ! tout est muet dans la nature entière,
Un silence de mort règne au **** sur la terre :
Le chemin est désert !... je n'entends que les flots...
Pleurez ! pleurez ma honte, ô filles de ****** !

Mais déjà s'élançant vers les cieux qu'il colore
Le soleil de son char précipite le cours.
Toi qui viens commencer le dernier de mes jours,
Adieu dernier soleil ! adieu suprême aurore !
Demain du sein des flots vous jaillirez encore,
Et moi je meurs ! et moi je m'éteins pour toujours !
Adieu champs paternels ! adieu douce contrée !
Adieu chère ****** à Vénus consacrée !
Rivage où j'ai reçu la lumière des cieux !
Temple auguste où ma mère, aux jours de ma naissance
D'une tremblante main me consacrant aux dieux,
Au culte de Vénus dévoua mon enfance !
Et toi, forêt sacrée, où les filles du Ciel,
Entourant mon berceau, m'ont nourri de leur miel,
Adieu ! Leurs vains présents que le vulgaire envie,
Ni des traits de l'Amour, ni des coups du destin,
Misérable Sapho ! n'ont pu sauver ta vie !
Tu vécus dans les Pleurs, et tu meurs au matin !
Ainsi tombe une fleur avant le temps fanée !
Ainsi, cruel Amour, sous le couteau mortel.
Une jeune victime à ton temple amenée,
Qu'à ton culte en naissant le pâtre a destinée,
Vient tomber avant l'âge au pied de ton autel !

Et vous qui reverrez le cruel que j'adore
Quand l'ombre du trépas aura couvert mes yeux,
Compagnes de Sapho, portez-lui ces adieux !
Dites-lui... qu'en mourant je le nommais encore !

Elle dit, et le soir, quittant le bord des flots,
Vous revîntes sans elle, ô vierges de ****** !
Even as the sun with purple-coloured face
Had ta’en his last leave of the weeping morn,
Rose-cheeked Adonis hied him to the chase;
Hunting he loved, but love he laughed to scorn.
Sick-thoughted Venus makes amain unto him,
And like a bold-faced suitor ‘gins to woo him.

“Thrice fairer than myself,” thus she began
“The fields chief flower, sweet above compare,
Stain to all nymphs, more lovely than a man,
More white and red than doves or roses are;
Nature that made thee with herself at strife
Saith that the world hath ending with thy life.

“Vouchsafe, thou wonder, to alight thy steed,
And rein his proud head to the saddle-bow;
If thou wilt deign this favour, for thy meed
A thousand honey secrets shalt thou know.
Here come and sit where never serpent hisses,
And being set, I’ll smother thee with kisses.

“And yet not cloy thy lips with loathed satiety,
But rather famish them amid their plenty,
Making them red and pale with fresh variety:
Ten kisses short as one, one long as twenty.
A summer’s day will seem an hour but short,
Being wasted in such time-beguiling sport.”

With this she seizeth on his sweating palm,
The precedent of pith and livelihood,
And, trembling in her passion, calls it balm,
Earth’s sovereign salve to do a goddess good.
Being so enraged, desire doth lend her force
Courageously to pluck him from his horse.

Over one arm the ***** courser’s rein,
Under her other was the tender boy,
Who blushed and pouted in a dull disdain,
With leaden appetite, unapt to toy;
She red and hot as coals of glowing fire,
He red for shame, but frosty in desire.

The studded bridle on a ragged bough
Nimbly she fastens—O, how quick is love!
The steed is stalled up, and even now
To tie the rider she begins to prove.
Backward she pushed him, as she would be ******,
And governed him in strength, though not in lust.

So soon was she along as he was down,
Each leaning on their elbows and their hips;
Now doth she stroke his cheek, now doth he frown
And ‘gins to chide, but soon she stops his lips,
And, kissing, speaks with lustful language broken:
“If thou wilt chide, thy lips shall never open”.

He burns with bashful shame; she with her tears
Doth quench the maiden burning of his cheeks;
Then with her windy sighs and golden hairs
To fan and blow them dry again she seeks.
He saith she is immodest, blames her miss;
What follows more she murders with a kiss.

Even as an empty eagle, sharp by fast,
Tires with her beak on feathers, flesh, and bone,
Shaking her wings, devouring all in haste,
Till either gorge be stuffed or prey be gone;
Even so she kissed his brow, his cheek, his chin,
And where she ends she doth anew begin.

Forced to content, but never to obey,
Panting he lies, and breatheth in her face;
She feedeth on the steam as on a prey,
And calls it heavenly moisture, air of grace,
Wishing her cheeks were gardens full of flowers,
So they were dewed with such distilling showers.

Look how a bird lies tangled in a net,
So fastened in her arms Adonis lies;
Pure shame and awed resistance made him fret,
Which bred more beauty in his angry eyes.
Rain added to a river that is rank
Perforce will force it overflow the bank.

Still she entreats, and prettily entreats,
For to a pretty ear she tunes her tale;
Still is he sullen, still he lours and frets,
‘Twixt crimson shame and anger ashy-pale.
Being red, she loves him best; and being white,
Her best is bettered with a more delight.

Look how he can, she cannot choose but love;
And by her fair immortal hand she swears
From his soft ***** never to remove
Till he take truce with her contending tears,
Which long have rained, making her cheeks all wet;
And one sweet kiss shall pay this countless debt.

Upon this promise did he raise his chin,
Like a dive-dapper peering through a wave
Who, being looked on, ducks as quickly in;
So offers he to give what she did crave;
But when her lips were ready for his pay,
He winks, and turns his lips another way.

Never did passenger in summer’s heat
More thirst for drink than she for this good turn.
Her help she sees, but help she cannot get;
She bathes in water, yet her fire must burn.
“O pity,” ‘gan she cry “flint-hearted boy,
’Tis but a kiss I beg; why art thou coy?

“I have been wooed as I entreat thee now
Even by the stern and direful god of war,
Whose sinewy neck in battle ne’er did bow,
Who conquers where he comes in every jar;
Yet hath he been my captive and my slave,
And begged for that which thou unasked shalt have.

“Over my altars hath he hung his lance,
His battered shield, his uncontrolled crest,
And for my sake hath learned to sport and dance,
To toy, to wanton, dally, smile, and jest,
Scorning his churlish drum and ensign red,
Making my arms his field, his tent my bed.

“Thus he that overruled I overswayed,
Leading him prisoner in a red-rose chain;
Strong-tempered steel his stronger strength obeyed,
Yet was he servile to my coy disdain.
O be not proud, nor brag not of thy might,
For mast’ring her that foiled the god of fight.

“Touch but my lips with those fair lips of thine,
—Though mine be not so fair, yet are they red—
The kiss shall be thine own as well as mine.
What seest thou in the ground? Hold up thy head;
Look in mine eyeballs, there thy beauty lies;
Then why not lips on lips, since eyes in eyes?

“Art thou ashamed to kiss? Then wink again,
And I will wink; so shall the day seem night.
Love keeps his revels where there are but twain;
Be bold to play, our sport is not in sight:
These blue-veined violets whereon we lean
Never can blab, nor know not what we mean.

“The tender spring upon thy tempting lip
Shows thee unripe; yet mayst thou well be tasted.
Make use of time, let not advantage slip:
Beauty within itself should not be wasted.
Fair flowers that are not gathered in their prime
Rot and consume themselves in little time.

“Were I hard-favoured, foul, or wrinkled-old,
Ill-nurtured, crooked, churlish, harsh in voice,
O’erworn, despised, rheumatic, and cold,
Thick-sighted, barren, lean, and lacking juice,
Then mightst thou pause, for then I were not for thee;
But having no defects, why dost abhor me?

“Thou canst not see one wrinkle in my brow,
Mine eyes are grey and bright and quick in turning,
My beauty as the spring doth yearly grow,
My flesh is soft and plump, my marrow burning;
My smooth moist hand, were it with thy hand felt,
Would in thy palm dissolve or seem to melt.

“Bid me discourse, I will enchant thine ear,
Or like a fairy trip upon the green,
Or like a nymph, with long dishevelled hair,
Dance on the sands, and yet no footing seen.
Love is a spirit all compact of fire,
Not gross to sink, but light, and will aspire.

“Witness this primrose bank whereon I lie:
These forceless flowers like sturdy trees support me;
Two strengthless doves will draw me through the sky
From morn till night, even where I list to sport me.
Is love so light, sweet boy, and may it be
That thou should think it heavy unto thee?

“Is thine own heart to thine own face affected?
Can thy right hand seize love upon thy left?
Then woo thyself, be of thyself rejected,
Steal thine own freedom, and complain on theft.
Narcissus so himself himself forsook,
And died to kiss his shadow in the brook.

“Torches are made to light, jewels to wear,
Dainties to taste, fresh beauty for the use,
Herbs for their smell, and sappy plants to bear;
Things growing to themselves are growth’s abuse.
Seeds spring from seeds, and beauty breedeth beauty;
Thou wast begot: to get it is thy duty.

“Upon the earth’s increase why shouldst thou feed,
Unless the earth with thy increase be fed?
By law of nature thou art bound to breed,
That thine may live when thou thyself art dead;
And so in spite of death thou dost survive,
In that thy likeness still is left alive.”

By this, the lovesick queen began to sweat,
For where they lay the shadow had forsook them,
And Titan, tired in the midday heat,
With burning eye did hotly overlook them,
Wishing Adonis had his team to guide,
So he were like him, and by Venus’ side.

And now Adonis, with a lazy sprite,
And with a heavy, dark, disliking eye,
His louring brows o’erwhelming his fair sight,
Like misty vapours when they blot the sky,
Souring his cheeks, cries “Fie, no more of love!
The sun doth burn my face; I must remove.”

“Ay me,” quoth Venus “young, and so unkind!
What bare excuses mak’st thou to be gone!
I’ll sigh celestial breath, whose gentle wind
Shall cool the heat of this descending sun.
I’ll make a shadow for thee of my hairs;
If they burn too, I’ll quench them with my tears.

“The sun that shines from heaven shines but warm,
And lo, I lie between that sun and thee;
The heat I have from thence doth little harm:
Thine eye darts forth the fire that burneth me;
And were I not immortal, life were done
Between this heavenly and earthly sun.

“Art thou obdurate, flinty, hard as steel?
Nay, more than flint, for stone at rain relenteth.
Art thou a woman’s son, and canst not feel
What ’tis to love, how want of love tormenteth?
O, had thy mother borne so hard a mind
She had not brought forth thee, but died unkind.

“What am I that thou shouldst contemn me this?
Or what great danger dwells upon my suit?
What were thy lips the worse for one poor kiss?
Speak, fair; but speak fair words, or else be mute.
Give me one kiss, I’ll give it thee again,
And one for int’rest, if thou wilt have twain.

“Fie, lifeless picture, cold and senseless stone,
Well-painted idol, image dull and dead,
Statue contenting but the eye alone,
Thing like a man, but of no woman bred!
Thou art no man, though of a man’s complexion,
For men will kiss even by their own direction.”

This said, impatience chokes her pleading tongue,
And swelling passion doth provoke a pause;
Red cheeks and fiery eyes blaze forth her wrong:
Being judge in love, she cannot right her cause;
And now she weeps, and now she fain would speak,
And now her sobs do her intendments break.

Sometime she shakes her head, and then his hand;
Now gazeth she on him, now on the ground;
Sometime her arms infold him like a band;
She would, he will not in her arms be bound;
And when from thence he struggles to be gone,
She locks her lily fingers one in one.

“Fondling,” she saith “since I have hemmed thee here
Within the circuit of this ivory pale,
I’ll be a park, and thou shalt be my deer:
Feed where thou wilt, on mountain or in dale;
Graze on my lips, and if those hills be dry,
Stray lower, where the pleasant fountains lie.

“Within this limit is relief enough,
Sweet bottom-grass and high delightful plain,
Round rising hillocks, brakes obscure and rough,
To shelter thee from tempest and from rain:
Then be my deer, since I am such a park;
No dog shall rouse thee, though a thousand bark.”

At this Adonis smiles as in disdain,
That in each cheek appears a pretty dimple.
Love made those hollows, if himself were slain,
He might be buried in a tomb so simple,
Foreknowing well, if there he came to lie,
Why, there Love lived, and there he could not die.

These lovely caves, these round enchanting pits,
Opened their mouths to swallow Venus’ liking.
Being mad before, how doth she now for wits?
Struck dead at first, what needs a second striking?
Poor queen of love, in thine own law forlorn,
To love a cheek that smiles at thee in scorn!

Now which way shall she turn? What shall she say?
Her words are done, her woes the more increasing.
The time is spent, her object will away,
And from her twining arms doth urge releasing.
“Pity!” she cries “Some favour, some remorse!”
Away he springs, and hasteth to his horse.

But lo, from forth a copse that neighbours by
A breeding jennet, *****, young, and proud,
Adonis’ trampling courser doth espy,
And forth she rushes, snorts, and neighs aloud.
The strong-necked steed, being tied unto a tree,
Breaketh his rein, and to her straight goes he.

Imperiously he leaps, he neighs, he bounds,
And now his woven girths he breaks asunder;
The bearing earth with his hard hoof he wounds,
Whose hollow womb resounds like heaven’s thunder;
The iron bit he crusheth ‘tween his teeth,
Controlling what he was controlled with.

His ears up-pricked; his braided hanging mane
Upon his compassed crest now stand on end;
His nostrils drink the air, and forth again,
As from a furnace, vapours doth he send;
His eye, which scornfully glisters like fire,
Shows his hot courage and his high desire.

Sometime he trots, as if he told the steps,
With gentle majesty and modest pride;
Anon he rears upright, curvets and leaps,
As who should say ‘Lo, thus my strength is tried,
And this I do to captivate the eye
Of the fair ******* that is standing by.’

What recketh he his rider’s angry stir,
His flattering ‘Holla’ or his ‘Stand, I say’?
What cares he now for curb or pricking spur,
For rich caparisons or trappings gay?
He sees his love, and nothing else he sees,
For nothing else with his proud sight agrees.

Look when a painter would surpass the life
In limning out a well-proportioned steed,
His art with nature’s workmanship at strife,
As if the dead the living should exceed;
So did this horse excel a common one
In shape, in courage, colour, pace, and bone.

Round-hoofed, short-jointed, fetlocks **** and long,
Broad breast, full eye, small head, and nostril wide,
High crest, short ears, straight legs and passing strong,
Thin mane, thick tail, broad buttock, tender hide;
Look what a horse should have he did not lack,
Save a proud rider on so proud a back.

Sometime he scuds far off, and there he stares;
Anon he starts at stirring of a feather;
To bid the wind a base he now prepares,
And whe’er he run or fly they know not whether;
For through his mane and tail the high wind sings,
Fanning the hairs, who wave like feathered wings.

He looks upon his love, and neighs unto her;
She answers him as if she knew his mind:
Being proud, as females are, to see him woo her,
She puts on outward strangeness, seems unkind,
Spurns at his love, and scorns the heat he feels,
Beating his kind embracements with her heels.

Then, like a melancholy malcontent,
He vails his tail that, like a falling plume,
Cool shadow to his melting buttock lent;
He stamps, and bites the poor flies in his fume.
His love, perceiving how he was enraged,
Grew kinder, and his fury was assuaged.

His testy master goeth about to take him,
When, lo, the unbacked *******, full of fear,
Jealous of catching, swiftly doth forsake him,
With her the horse, and left Adonis there.
As they were mad, unto the wood they hie them,
Outstripping crows that strive to overfly them.

All swoll’n with chafing, down Adonis sits,
Banning his boist’rous and unruly beast;
And now the happy season once more fits
That lovesick Love by pleading may be blest;
For lovers say the heart hath treble wrong
When it is barred the aidance of the tongue.

An oven that is stopped, or river stayed,
Burneth more hotly, swelleth with more rage;
So of concealed sorrow may be said.
Free vent of words love’s fire doth assuage;
But when the heart’s attorney once is mute,
The client breaks, as desperate in his suit.

He sees her coming, and begins to glow,
Even as a dying coal revives with wind,
And with his bonnet hides his angry brow,
Looks on the dull earth with disturbed mind,
Taking no notice that she is so nigh,
For all askance he holds her in his eye.

O what a sight it was wistly to view
How she came stealing to the wayward boy!
To note the fighting conflict of her hue,
How white and red each other did destroy!
But now her cheek was pale, and by-and-by
It flashed forth fire, as lightning from the sky.

Now was she just before him as he sat,
And like a lowly lover down she kneels;
With one fair hand she heaveth up his hat,
Her other tender hand his fair cheek feels.
His tend’rer cheek receives her soft hand’s print
As apt as new-fall’n snow takes any dint.

O what a war of looks was then between them,
Her eyes petitioners to his eyes suing!
His eyes saw her eyes as they had not seen them;
Her eyes wooed still, his eyes disdained the wooing;
And all this dumb-play had his acts made plain
With tears which chorus-like her eyes did rain.

Full gently now she takes him by the hand,
A lily prisoned in a gaol of snow,
Or ivory in an alabaster band;
So white a friend engirts so white a foe.
This beauteous combat, wilful and unwilling,
Showed like two silver doves that sit a-billing.

Once more the engine of her thoughts began:
“O fairest mover on this mortal round,
Would t

— The End —