Le silence est tel que je parviens à l’entendre — la brume caresser les murs extérieurs de la cabine âme parmi les grands pins qui laissent constamment leurs épines sur mon porche.
Parfois même le silence est tel que je parviens à entendre les étoiles tomber de la voûte. Le silence est tel que dès la nuit tombée se distinguent les éclairs du Catatumbo les éclairs incessants, qui donnent la parallèle au lac de Maracaibo — et pourtant aucun bruit de tonnerre. Le silence est tel, quand le calme intérieur séduit le calme extérieur Je l'ai laissé s'évader, le ton de ma voix Au profit de ces paroles que je donne à l'encre
Je la cherche — la Raison de mon existence Alors que la Nature, elle, ne prétend s'expliquer Derrière, presque à l'horizon sont les amis, les amants et les parents les cigarillos et les bouteilles de verre les codes et les institutions Devant, presque à portée de main sont la cime des montagnes et la musique mélancolique l'hostilité des hautes altitudes à qui j'y laisserais bien le stock d’air de mes poumons car le silence est tel, que seul je parviens à distinguer le rythme de l'air passant ma trachée je respire la brume et la brume me respire Nature je suis. La voici, la raison de mon existence